En posant la première pierre d’une usine de production de pneus à Tafraoui dans la wilaya d’Oran, le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, avait annoncé, en juillet dernier, que quatre autres projets de fabrication de pneus entreront en service en 2026. Ils seront implantés à Oran, Sétif, Aïn M’lila et Touggourt. L’usine de Tafraoui est le fruit d’un partenariat entre un privé algérien et une entreprise chinoise. Avec ces nouveaux producteurs qui viendront renforcer les capacités (1,8 million de pneus) de l’entreprise Iris, basée à Sétif, la production nationale atteindra les 20 millions de pneus annuels pour véhicules légers et lourds. Selon certaines sources, les besoins du marché algérien oscillent entre 4 à 5 millions d’unités/an. Le reste, non négligeable, sera exporté. Mais en attendant, aujourd’hui les pneus manquent sur le marché national. Nos confrères d’El-Moudjahid l’ont rappelé dans leur édition d’hier. En poussant les recherches, on découvre que la pression sur ce produit dans notre pays ne date pas d’hier. Iris, l’unique producteur nationale de pneu depuis des années, a démenti toute hausse de ses prix. Ses dirigeants avaient même promis à une chaine de télé privée, en septembre 2024, de doubler leur production « de deux à quatre millions de pneus, avant la fin de l’année 2024, avec la mise en service d’une nouvelle unité de production ». Il faut savoir que cet opérateur algérien exporte une partie de sa production depuis toujours. À la même époque, le président de l’association de consommateurs « APOCE » avait déclaré à un journal en ligne « que les prix des pneus ont augmenté d’au moins 25% ». En pointant du doigt la spéculation. En effet notre ministère du Commerce intérieur avait réagi, en septembre 2024 en approvisionnant le marché national de 100.000 pneus importés. Il avait promis d’en importer 300.000 autres avant la fin de 2024. Dans le souci évident d’équilibrer le marché. Sauf que le problème n’est pas aussi simple à résoudre. Il faut savoir que le marché du pneu nécessite un nombre important (sans chiffre exact) de références et un besoin aléatoire du marché algérien statistiquement imprécis. Ce qui rend l’évaluation trop difficile à estimer. Une année après, le sujet vient de remonter à la surface. Rareté du produit et hausse des prix. Avec comme seul espoir l’entrée en production des quatre projets en 2026. Dans l’attente, les spéculateurs mettent les bouchées doubles pour se « sucrer » au maximum. Ce qui est mécaniquement prévisible. Vu le manque actuel de pneus, une autre association nationale « Himayatek » appelle à l’importation « urgente » pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens, mais aussi « pour protéger des vies du danger des pneus endommagés ou non conformes ». Le producteur Iris, de son côté, accuse « certains commerçants et distributeurs qui provoquent la pénurie sur le marché national, tout en augmentant les prix ». Chacun tire la couverture à soi. Pourtant la solution existe !
Zouhir Mebarki