L’Assemblée nationale du Venezuela élit, le 5 janvier dernier, son nouveau président, Juan Guaidó, qui, aussitôt à la tête de cette institution, refuse de reconnaître la légalité du second mandat du président Nicolas Maduro qui, lui, a été élu en mai dernier. L’opposant Juanl Guadio, sorti de nulle part, entretenait auparavant des relations très proches et fraternelles avec le secrétaire d’état Américain, Mike Pampeo.
Les derniers développements survenus, ces deux dernières années, dans des pays de l’Amérique latine, notamment avec le retour de responsables de partis politiques, de droite et d’’extrême droite, pro-étatsuniens, suite à leurs victoires, respectives, à l’élection présidentielle, dans des pays, pour ne citer que le Brésil et ont rendu possible la prise de mesures de réalignement à la position de Washington en direction de la République Bolivarienne du Venezuela. Sous le giron américain, des pays de l’Amérique latine n’ont pas manqué, notamment, le lancement de l’organisation institutionnelle régionale remaniée (Mercosur) outre la réinterprétation du nouveau traité entre ce regroupement et l’Union européenne (UE) avec évidement la bénédiction des États-Unis. Si la crise a pris des proportions alarmantes, notamment après les menaces de Washington d’user de tous les moyens, y compris par une intervention militaire étrangère, pour déloger le président Nicolas Maduro et son gouvernement, dont la légitimité a été mise en cause sur le plan international, ainsi que par Washington et ses alliés, en premier lieu l’entité sioniste, l’UE et des pays de l’Amérique latine. Dans son espoir de voir le plan américain, notamment depuis la déclaration du président Donlad Trump dans laquelle il reconnaît « Juan Guardio, président par intérim » du Venezuela, se débarrasser d’un soutien indéfectible d’un pays à la cause juste du peuple palestinien. Le Venezuela, pour rappel, sous la présidence de son défunt leader révolutionnaire, Hugo Chavez, avait rompu ses relations diplomatiques avec l’entité sioniste, alors que de nos jours des dirigeants de pays de la région arabe s’affichent aux côtés de responsables israéliens, voire d’autres, à l’exemple du Maroc, qui se prépare à accueillir, leur premier ministre, Benjamin Natanyahu. La semaine passée, Rabat a rejoint les pays composant l’orchestre qui vise un pays souverain, le Venezuela, pour le plonger davantage dans des conditions de chaos et de désordre, après lui avoir fait subir les sanctions économiques, aggravant davantage les conditions de vie du peuple vénézuélien, qui s’est retrouvé confronté à des crises de pénuries des produits de première nécessité, alors que le pays est classé, troisième en réserves pétrolières, dans le Monde. Avec la mobilisation grandiose des citoyens, manifestant jeudi dernier, contre la politique de Washington à l’encontre de leur pays, en brandissant l’emblème national de la République Bolivarienne et en scandant « el pueblo unido jamás será vencido (peuple uni ne sera jamais vaincu :NDLR), la majorité des vénézuéliens semblait annoncé que le peuple fera preuve d’une exceptionnelle mobilisation, pour que leur État et ses institutions ne sombrent pas dans le chaos, comme ce fut le cas en Libye, au Yemen et en Irak. Des manifestants dans leurs déclarations aux médias présents, que leur pays serait « le nouveau Vietnam des États-Unis » et de ses alliés, si le pas vers l’intervention militaire étrangère venait à être franchi, et de surcroît en violation du Droit international. Pour l’expert des relations internationales et les conflits géostratégiques, Thierry Meyssan, les États-Unis persistent, affirme-t-il «à penser le monde comme unipolaire. Ils n’ont donc plus d’alliés et plus d’ennemis ». Selon lui, pour les États-Unis « soit une population est intégrée dans l’économie globalisée, soit elle vit sur des territoires dotés de ressources naturelles qu’ils ne doivent pas nécessairement exploiter, mais qu’ils doivent toujours contrôler » or, poursuit-il, « ces ressources naturelles ne pouvant être contrôlées à la fois par des États-nations et par le Pentagone, les structures étatiques de ces régions doivent être rendues inopérantes.» Ce qui explique d’ailleurs, la montée de nulle part de l’opposant Juan Guardio qui s’éclipsera, au fil du cours et de la teneur des évènements dans ce pays, qui devrait plonger, selon les visées escomptés par Washington, dans la déstabilisation et le désordre, avancent des experts du Continent latino-américain et notamment du Venezuela. Situation profitant aux intérêts économiques étatsuniens sur fond de sa bataille avec notamment son rival la Chine, puissance économique mondiale, ayant des relations exceptionnelles et de qualité, avec la République Bolivarienne.
Karima Bennour