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CRISE AU SOUDAN : Les antagonistes restent sourds aux appels à la désescalade

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Les combats meurtriers continuent de faire rage depuis neuf jours au Soudan, soit depuis le 15 avril dernier, entre l’armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest).

Leurs incidences sur les civils notamment, ont poussé plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme à lancer un appel en faveur d’un cessez-le-feu immédiat pour ne pas sombrer dans la guerre civile et appellent à la protection des civils.
Elles sont, en effet, près de 95 réseaux et organisations de défense des droits de l’Homme à exprimer leur solidarité avec le peuple soudanais, tout en condamnant le conflit armé, appelant, par la même, à « la cessation immédiate » du conflit armé, de manière, lit-on dans le document, à ce que « le pays ne glisse pas vers la guerre civile », et  l' »ouverture de passages sûrs pour soigner les blessés et assurer les besoins des civils ». Les organisations saluent également les appels en faveur d' »un cessez-le-feu immédiat afin d’assurer la sécurité de la population civile, d’une manière qui garantisse le droit à la vie, à la dignité et aux droits de l’Homme du peuple soudanais, qui limite l’ingérence extérieure, qui préserve l’unité et la stabilité du Soudan et qui réponde aux demandes pacifiques du peuple ». Les dirigeants des Nations unies, de l’Union africaine, de la Ligue arabe et de l’organisation sous-régionale (IGAD), s’étaient réunis virtuellement jeudi dernier pour réclamer à nouveau un cessez-le-feu.  Hier après-midi, le syndicat des médecins a lancé un appel urgent sur Facebook pour une mobilisation autour notamment de « plusieurs quartiers de Khartoum bombardés. « Il y a des morts civils et une cinquantaine de blessés graves, tous les médecins proches doivent s’y rendre au plus vite », lance le syndicat. « Malheureusement la situation reste grave au Soudan, c’est pourquoi je renouvelle mon appel afin que la violence cesse au plus vite et que soit reprise la voie du dialogue », a déclaré dimanche, le pape François lors de sa traditionnelle prière dominicale en public place Saint-Pierre, tout en appelant à un « dialogue » face la « grave » situation au Soudan. La trêve de trois jours signée entre les deux parties en conflit à l’occasion de l’Aïd El-Fitr s’est terminée, hier lundi, sur fond d’affrontements intermittents dans plusieurs endroits de la capitale, Khartoum, comme à proximité de l’aéroport et du palais présidentiel.
Comme dans chaque guerre les civils subissent de pleins fouets les conséquences de celle-ci. Selon des médias locaux, pas moins de 72 hôpitaux ont fermé leurs portes devant les patients, faute de moyens et d’équipements nécessaires à leur prise en charge, alors que les denrées alimentaires se font de plus en plus rares sur les étals des commerces, dont la majorité a baissé rideau. À Khartoum, la ville est privée d’eau courante et d’électricité, avec des réseaux téléphonique et internet souvent défaillants.
« Il y a déjà quelque 50.000 enfants qui souffrent de malnutrition aiguë », a fait savoir, James Elder, l’un des porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), déplorant « l’incapacité d’acheminer des aides ». Fuyant les combats meurtriers, entre 10.000 à 20.000 personnes ont trouvé refuge au Tchad voisin, selon les équipes du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) présentes à la frontière Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré vendredi que la poursuite des combats au Soudan a « un effet catastrophique » sur les civils, le personnel de l’ONU et d’autres membres de la communauté internationale pris entre deux feux, appelant les belligérants, à « respecter le droit international et à remplir leurs obligations de protéger les civils et d’assurer la sûreté et la sécurité de tout le personnel des Nations unies et de tous ceux qui lui sont associés, ainsi que son siège social ».
« Les Soudanais manquent de nourriture, d’eau, de carburant et d’autres fournitures vitales, alors que beaucoup ont besoin de soins de santé d’urgence », a affirmé le responsable onusien.
Les violences, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest), ont fait selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) plus de 420 morts et 3.700 blessés. Elles ont ainsi déplacé des dizaines de milliers de personnes vers d’autres Etats du Soudan ou hors des frontières, au Tchad et en Egypte. Les pays étrangers se sont également engagés dans une course contre la montre pour évacuer leurs ressortissants et personnels diplomatiques du Soudan. Les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Italie, la Suède, le Canada et d’autres pays ont mobilisé des moyens de transport pour mener à bien cette opération. Selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, plus de 1.000 ressortissants européens ont été déjà évacués du Soudan. « C’est une opération complexe mais elle a été couronnée de succès », a-t-il déclaré en marge d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères au Luxembourg. En raison de cette situation de guerre, la France a annoncé, hier, la fermeture jusqu’à nouvel ordre son ambassade dans ce pays, après avoir effectué plusieurs opérations d’évacuation de ressortissants français et étrangers. Les opérations d’évacuation se sont poursuivies, hier.
Brahim O.

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