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Crédit à la consommation : le secteur bancaire engage une course contre la montre

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Alors que la liste des produits éligibles au crédit à la consommation a été rendue publique il y a quelques jours déjà, les banques privées et étatiques n’ont pas traîné pour adopter ce nouvel instrument.
Ainsi, au moment où les Algériens ont pris connaissance de la liste des produits éligibles, qui a été élargie à sept catégories de différents produits, à l’instar des véhicules, les cycles et motocycles, les produits électroménagers, les ordinateurs, les téléphones et les smartphones, les meubles, mais également les tissus d’ameublement, les tapis, les matériaux de construction et la céramique….etc, les banques commencent, quant à elles, de s’adapter aux nouvelles exigences du marché. Ainsi, la première banque à avoir lancé le crédit à la consommation était BNP Paribas El Djazaïr. Celle-ci a affirmé, par la voix de son directeur général, Pascal Fèvre, que : « Nous avons lancé le crédit à la consommation le 17 janvier. Il y a un engouement pour la Renault Symbol», seule voiture éligible pour l’instant à ce type de crédit, avait précise Fèvre. La banque privée a déjà reçu plus d’une centaine de demandes de crédit pour l’acquisition de la Symbol, selon Fèvre qui se félicite du retour du crédit à la consommation après sept ans de suspension. «Nous avons conclu un partenariat avec Renault qui est notre partenaire au niveau mondial. Notre priorité est la Renault Symbol», avait expliqué le patron de la filiale algérienne du groupe bancaire français.
Mais hormis des banques privées, la plupart des autres banques, publiques notamment, n’ont toujours pas fixé de date. Néanmoins, la grande surprise, reste celle de la Cnep banque qui, serait, prochainement à se lancer dans le crédit de consommation. En effet, selon des articles de presse, l’institution financière aurait décidé d’imposer le paiement de la somme de 5.000DA en déposant le dossier pour l’octroi du crédit de consommation. Par ailleurs, toujours selon la presse nationale, la Cnep prévoit un taux de financement qui atteindrait les 70%. En sus, l’institution financière a fixé les modalités d’octroi du crédit à la consommation. En effet, avant l’obtention du crédit pouvant atteindre 150 millions de centimes pour les voitures, remboursables sur une durée de 5 ans, les citoyens devraient toucher un salaire de 26 dinars minimum.
S’agissant de crédits destinés à l’achat de produits électroménagers, le montant a été quant à lui, plafonné à 100 000 dinars. Cependant, le crédit contracté auprès de la Cnep peut avoisiner 1 million de dinars pour l’achat des fournitures ou mobilier à la seule condition qu’il soit made in Algéria.
Par ailleurs, s’agissant du taux d’intérêt, celui-ci est fixé à 7%, mais dans la mesure où le client dispose d’un livret d’épargne au niveau de la Cnep. Dans le cas contraire, le taux d’intérêt avoisinerait les 8%. Gelé depuis 2009, par une loi de finances complémentaire, pour contenir les importations et limiter le niveau d’endettement des ménages, le crédit à la consommation a été réclamé par le patronat algérien pour soutenir la production nationale. L’accord de principe pour sa réintroduction dans le circuit bancaire a été avalisé lors de la tripartite de 2013. Le ministère des Finances avait insisté sur la mise en place d’une centrale des risques pour gérer l’endettement des ménages comme préalable au retour de ce mécanisme commercial.
Il a été pris en charge par l’article 88 de la loi de finances 2015, et il est destiné exclusivement aux produits fabriqués ou assemblés localement. Les prêts bancaires peuvent, en fonction du choix de l’emprunteur, couvrir la totalité du prix du produit acquis, mais seront assortis de taux d’intérêt non bonifiés. Les produits éligibles au crédit à la consommation ne sont pas conditionnés par un taux-plancher d’intégration du produit.
Les revenus de l’emprunteur devront assurer le remboursement du crédit durant les délais fixés par le décret exécutif relatif au crédit à la consommation, dont la durée est supérieure à trois (3) mois et n’excédant pas les soixante (60) mois. S’il est évident que les banques étrangères plus rodées à ce type de formules semblent ne pas perdre de temps, et tentent de s’adjuger les premiers clients, notamment ceux pressés d’acquérir un véhicule, les banques étatiques continuent de sonder les risques. Mais pour ces dernières, beaucoup s’attendent aussi à ce que le taux d’intérêt soit plutôt attractif.
Lamia Boufassa

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