Accueil ACTUALITÉ Création de parti par Madani Mezrag : Amar Ghoul évasif

Création de parti par Madani Mezrag : Amar Ghoul évasif

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Le président de TAJ (Tadjamoû Amel Jazaïr), Amar Ghoul, a fait, hier, sa rentrée partisane de l’automne, avec la tenue d’une réunion de son bureau politique au siège de son parti. Mais il a précédé sa rencontre par un point de presse, où il a eu à s’exprimer sur les sujets d’actualité politique et économique, comme l’impose le contexte.

Invité par les journalistes à donner son avis sur la dernière sortie de Madani Mezreg, ex-émir de l’AIS (Armée islamique du salut), branche armée de l’ex-parti dissous le FIS (Front islamique du salut), qui a affiché au grand jour, il y a une semaine, ses ambitions de créer un parti politique, Amar Ghoul a presque éludé la question d’un revers de main. Néanmoins, il s’est renvoyé aux déclarations du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, à ce sujet. Pour rappel, samedi dernier, le ministre de l’Exécutif national a affirmé que les lois de la République seront appliquées dans toute leur rigueur, s’agissant toute création de formation politique. Des propos tenus par le ministre du Gouvernement en réaction à l’annonce médiatique faite par l’ancien chef de l’AIS. Ce dernier s’est targué d’avoir fondé officiellement son parti, à l’issue d’un conclave organisé à Jijel avec ses acolytes, en présence de dirigeants de l’ex-parti d’Abbassi Madani. Bedoui a précisé que son département fait seulement état d’intentions et non pas de proposition concrète, car, selon lui, aucune demande de création d’association n’a été reçue par ses services, a-t-il révélé, lors d’un point de presse tenu en marge de la rencontre gouvernement-walis. Si tel était le cas, le ministère de l’Intérieur qui relève d’un État de droit aurait répondu par la voie légale, suivant les lois de la République, a laissé entendre le même ministre. La réponse évasive, mais surtout prudente, de Ghoul concerne non pas exclusivement Madani Mezreg, mais toute autre tierce personne ayant l’intention de créer un parti, qui se doit, à juste titre d’ailleurs, de se soumettre aux lois étatiques. Même si le leader de TAJ a glissé une phrase qui laisse perplexe, en déclarant notamment: «l’Algérie d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui». Des propos qui ne passent pas sans poser des interrogations sur la position ambiguë de Ghoul, quant à un retour des ex-membres armés du FIS à la vie politique. Par ailleurs, rappelons aussi que la rencontre de Madani Mezreg, prétendue même être «une université d’été» -qui est du reste un concept courant chez les formations politiques agréées- n’a pas été autorisée par l’administration locale, encore moins des autorités publiques. Ce qui est soit une violation de la réglementation en vigueur. Du coup, cet état de fait n’a pas manqué de créer une onde de choc parmi l’opinion publique et la classe politique sur les velléités des ex-membres armés de se faire peau neuve en vue d’être réhabilités politiquement. Aussi, faut-il souligner que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, initiée par le président de la République en 2005, stipule que les personnes responsables et impliquées dans la tragédie de la Décennie noire, sont exclues de toute activité politique.

La Constitution consensuelle, un rempart aux défis de l’heure
Mis aux oubliettes, depuis quelques semaines, après avoir fait couler beaucoup d’encre des mois durant, le projet de la révision de la Constitution a refait surface, et ce, par l’entremise de Amar Ghoul. En effet, évoquant le dossier qui reste, selon lui, non encore ficelé, le chef de TAJ prône une «Constitution consensuelle» qui associe tous les partis politiques sans distinction aucune, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, le contexte prééminent actuel impose à son parti d’inviter tous le monde à un dialogue autour d’un même but qui répond aux défis auquel fait face le pays. Pour lui, de par son essence, la Constitution n’est pas un document conjoncturel qui répond à des considérations partisanes ou claniques. Or, il s’agit d’un projet d’avenir qui engage toute la nation, autant, donc, selon lui, d’associer large toutes les composantes de l’échiquier politique national à travers toutes ses tendances confondues. Tout porte à croire que le président de TAJ trouve dans ce dossier, une aubaine, afin de réitérer son appel à la «cohésion» des rangs, comme il l’a maintes fois affirmé auparavant. À ce titre, il a rappelé que les dossiers lourds tels que la révision de Loi suprême du pays elle même, le contexte de crise économique et la situation sociale, dictent ce choix défendu par son parti. Faisant allusion à l’absence des partis de l’opposition ayant rejeté l’appel de participation aux consultations de ce projet piloté par Ahmed Ouyahia, actuel chef de cabinet à la présidence de la République, Ghoul pense que les partisans du refus doivent être associés.
Entre temps, l’actuel ministre du Tourisme a rappelé les propositions de son parti qui s’articulent autour de la consolidation de la démocratie, des libertés individuelles et collectives, ainsi que la séparation des pouvoirs. Aussi, a-t-il ajouté, faut-il encore faire des constantes nationales un projet de Constitution, cohérent et homogène.

Ghoul qualifie d’«historique» la réunion gouvernement-walis
L’autre dossier déterré par l’orateur est celui des initiatives portant sortie de crise, ayant foisonné la scène politique depuis quelque temps. Qu’elles émanent des partis du pouvoir ou du camp de l’opposition, aucune n’a abouti, gageons de le rappeler. D’ailleurs, là encore, l’occasion a été donnée à Ghoul pour appeler à un «dialogue national» impliquant tous les acteurs de la sphère politique. Le but étant de faire face aux défis extérieurs et intérieurs, a-t-il annoncé, en brandissant encore une fois la menace sécuritaire qui pèse sur les frontières, ainsi que la crise économique qui profile à l’horizon. «Sécurité nationale, sécurité alimentaire, sécurité hydrique et sécurité énergétique», rien que ça comme défis majeurs à relever par TAJ, qui veut faire mobiliser autour de son projet, partis, universitaires, experts, société civile, acteurs et personnalités nationales. C’est là «un rempart pour assurer la stabilité du pays», a estimé le premier responsable de ce parti, précisant qu’en plus des menaces citées en haut, il y a les fléaux de drogue, de crime organisé qu’il faudra combattre. En ce sens, une série de rencontres devront être organisées prochainement pour murir le projet. D’autre part, Ghoul a révélé qu’au cours de la réunion de son bureau politique de son parti, l’idée d’organiser l’université d’été devra être discutée pour arrêter les échéances. Revenant au sujet de la rencontre tenue samedi dernier entre le gouvernement et les walis, le leader du parti a estimé que l’initiative a été salutaire pour l’économie nationale, qui vise un passage vers une économie productive et créatrice de la richesse.
Ce qui permettra, selon lui, de sortir de la vision bureaucratique de l’économie et l’orienter vers la croissance. Même si, d’autre part, il a indiqué que le débat stérile doit être banni, car il porte atteinte à la cohésion sociale. En effet, dans un contexte marqué par la déchéance sur fond de chute des prix de l’or noir, Ghoul n’entend pas pour autant parler de «gravité» de la situation, même s’il reconnaît être «difficile». Pour lui, les prévisions et les pronostics des différents experts ne peuvent être des paramètres déterminent pour dire qu’il y a gravité.
Farid Guellil

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