L’augmentation des cas de contamination au Covid-19 enregistrée depuis une semaine en Algérie suscite beaucoup d’inquiétude notamment chez les professionnels de la santé qui ne cessent de crier à l’alerte et de mettre en garde contre les risques de l’abandon des gestes barrières.
Hier, le Professeur Ryad Mehyaoui, qui est membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la situation de la pandémie, a qualifié la situation de « terrifiante ».
S’exprimant sur le plateau d’une chaîne de télévision privée, Mehyaoui a indiqué que la flambée des cas positifs a même conduit le ministère de la Santé à prendre des mesures d’urgence , comme la cessation des activités de soins et de formation dans la plupart des services dans les grands hôpitaux du pays où tous les actes médicaux et autres interventions sont annulés, en dehors des urgences impératives. C’est le cas entre-autre à Alger, souligne le même intervenant, qui connait la plus grande poussée de la pandémie, où tout l’hôpital de Benaknoun est désormais dédié aux malades du Covid-19 afin de désengorger d’autres structures de santé qui sont en situation de saturation. Selon Mehyaoui, seuls les cas d’urgence seront acceptés dans les hôpitaux, insistant au passage sur la nécessité du doublement de la production des quantités d’oxygène pour faire face à la demande ascendante du fait de l’augmentation du nombre quotidien des cas. Appelant, à cet effet, les citoyens à se faire vacciner surtout les personnes à risque dont les sujets âgées, Mehyaoui à cependant écarté le recours à l’obligation de la vaccination en Algérie. Évoquant, par ailleurs, les symptômes du variant indien (Delta), le membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie de Covid explique que ceux-ci se manifestent à travers des maux de gorge (angine), un rhum et des maux de tête (céphalée), alors que le virus souche se manifestait par une perte de l’odorat, du goût, des courbatures, la fatigue, la perte d’appétit et une perte de poids. Samedi dernier, le Dr Mohamed Yousfi, Chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Boufarik, a poussé un énorme coup de gueule pour dénoncer le manque de moyens notamment humain dans les hôpitaux et le non respect par les citoyens des mesures barrières. Yousfi a fait état, à cet effet, d’une situation difficile dans les différents hôpitaux du pays qui connaissent actuellement un afflux sans précédent de cas atteints de Covid-19. À l’Hôpital de Boufarik dans la wilaya de Blida, la situation est même catastrophique et le personnel médical se retrouve dépassé pour la prise en charge des patients, a relevé la même source. Des raisons de cette situation, Mohamed Yousfi a pointé essentiellement du doigt l’abandon des gestes barrière par les citoyens et le laisser aller des autorités, regrettant que ces mesures soient complètement ignorées lors des fêtes de mariages et des occasions où les familles se réunissent. Selon Yousfi, la situation épidémiologique actuelle montre clairement que le pays fait face à une troisième vague, au moment où la campagne de vaccination reste très faible.
Ania Nait Chalal