Après une grève qui a duré une semaine, le barreau des avocats d’Alger a décidé de suspendre, à partir d’aujourd’hui et pour une période de 15 jours, le boycott des audiences au niveau de la Cour d’Alger et les juridictions y relevant, indiquant que le président de la cinquième chambre pénale près la Cour d’Alger et la composante de la première chambre pénale ne sont pas concernés.
Dans un communiqué de presse rendu public, l’ordre des avocats d’Alger, et à l’issue de leur réunion avec le président de la Cour et le procureur général qui ont promis de répondre aux préoccupations de la Défense, le barreau des avocats a décidé de « suspendre, pendant deux semaines, le boycott des audiences au niveau de la Cour d’Alger et les juridictions y relevant, initié, le dimanche 27 septembre » en contestation ajoute la même source à « l’humiliation » subie par le bâtonnier d’Alger, Abdelmadjid Sellini. Selon le communiqué la suspension du boycott se fera à partir d’Aujourd’hui et se poursuivra pendant deux semaines. Cependant, le président de la cinquième chambre pénale près la Cour d’Alger et la composante de la première chambre pénale ne sont pas concernés par cette décision. Ceux-ci resteront boycottés sine die, précise la source. En contrepartie, le président de la Cour et le procureur général se sont engagés à répondre à l’ensemble des préoccupations de la défense portées dans ce mouvement de grève.
Pour rappel, le Conseil de l’ordre des avocats d’Alger avait appelé, le 26 septembre dernier, au boycott, pendant une semaine, de toutes les audiences au niveau des juridictions relevant de la cour d’Alger, et ce, pour dénoncer «les atteintes au droit de défense» et réclamer «une justice indépendante». L’appel lancé par l’ordre des avocats d’Alger a été suivi par les robes noires des autres wilayas. Le 28 septembre dernier passé, l’Union nationale des avocats a rejoint le mouvement de protestation en annonçant le gel, pendant deux jours, des activités judiciaires au niveau national.
La raison de cette grève est due aux tensions qui ont eu lieu, le 24 septembre, entre le bâtonnier d’Alger, Abdelmadjid Sellini, et le juge près la Cour d’Alger, une situation qui a suscité la colère des robes noires et a engendré un mouvement de grève. Abdelmadjid Sellini, qui assurait la défense de Mourad Oulmi, le patron du groupe Sovac, a demandé le report de l’audience. La demande a été rejetée par le juge. Une altercation verbale a eu lieu entre lui et Sellini suite à laquelle ce dernier a eu un malaise et a été évacué en urgence. Considérant cela comme une « humiliation » contre Sellini et contre l’ensemble des avocats. Les robes noires se sont révoltées à travers un mouvement de grève réclamant la préservation des « droits de la Défense ». Cet évènement a causé le report de plusieurs procès programmés la semaine passée, à l’instar de Mourad Oulmi, poursuivi dans l’affaire liée au montage automobile, au 10 octobre prochain, le procès de Nachinachi Zoulikha-Chafika, dite (Maya), jugée pour des affaires de corruption, a été reporté mercredi par le Tribunal de Chéraga (Alger) au 7 octobre prochain, ainsi que le procès en appel de Mahieddine Tahkout qui a été reporté au 21 octobre en raison de l’absence d’un des accusés (Abdelghani Zaâlane) et de la grève des robes noires.
Sarah Oubraham