2025 ne s’annonce pas dans des circonstances favorables pour les pays de l’Union européenne (UE). Frappés de crise institutionnelle, la France et l’Allemagne, qui forment la locomotive de l’UE, se seraient bien passées de nouveaux problèmes. Comme la prolongation de la guerre en Ukraine ou le bruit de bottes américaines sur le Groenland. Et surtout cette promesse que vient de faire le président américain, Donald Trump, de taxer les produits européens exportés aux États-Unis. « L’Union européenne est très mauvaise pour nous. Ils ne prennent pas nos voitures ou nos produits agricoles (…) Nous avons un déficit commercial avec l’UE de 350 milliards de dollars » a-t-il déclaré il y a quelques jours. À cela s’ajoute l’exigence de Donald Trump d’une plus grande participation financière des pays membres de l’OTAN. Sous peine de retrait de son pays de cette alliance. Une menace que l’UE prend très au sérieux et songe à se doter de sa propre défense militaire. Ce qui est plus facile à dire qu’à faire. Il reste que le retrait des États-Unis de l’OMS confirme que les menaces de Trump sont des promesses qu’il tient. Il vient de signer les décrets qui instaurent des taxes de 10% sur les produits chinois et de 25% pour les produits canadiens et mexicains. En promettant que le prochain décret sera pour l’Europe. Le top 3 des produits européens exportés vers les USA sont les médicaments, les produits médicaux et les voitures. Viennent ensuite les produits de luxe et d’épicerie fine comme les fromages ou les vins et spiritueux français. C’est une Europe très affaiblie qui a très peu de cartes en mains pour réagir contre ces taxes. Sans stabilité politique, la France et l’Allemagne fragilisent l’ensemble de l’Union. Dépendant des États-Unis pour leur défense, les pays de l’UE n’ont d’autres choix que d’accepter les conditions américaines. S’ajoute à ce tableau sombre la dépendance énergétique de l’Europe, notamment du gaz, surtout après la fermeture, le 1er janvier dernier, par l’Ukraine, du gazoduc russe qui transitait par son territoire en direction de l’UE. Ce qui a contraint l’Europe à se rabattre sur le gaz américain par la coûteuse voie maritime. L’Italie a su prendre ses devants en augmentant ses approvisionnements algériens via le gazoduc Transmed. Ceci dit, l’UE est également confrontée à la renégociation de l’accord d’association avec l’Algérie. Un accord vieux de 20 ans. Le président Abdelmadjid Tebboune l’avait annoncé en octobre dernier lors de sa rencontre avec les médias algériens. « L’accord d’association avec l’Union européenne sera révisé à partir de 2025 … (cette révision est) nécessaire (et sera menée) avec souplesse et dans un esprit amical », avait-il précisé. Lors du Conseil des ministres du 26 janvier dernier il a été plus explicite en précisant que cette révision « vise à soutenir les bonnes relations entre l’Algérie et l’Union européenne en tant que partenaire économique sur la base du principe gagnant-gagnant ». Depuis, les taxes de Trump ont été annoncées. C’est une nouvelle donne !
Zouhir Mebarki