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COP21 : 150 chefs d’États au chevet de la planète

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Près de cent cinquante chefs d’états et de gouvernement vont se pencher ce lundi à Paris , au chevet du climat et des conséquences de son réchauffement sur l’avenir de la planète, dans le cadre de la Conférence mondiale sur le réchauffement climatique (COP21) qui se poursuivra jusqu’au 11 décembre. C’est dans la capitale française, meurtrie par les attentats terroristes du vendredi 13 novembre, en état d’urgence et sous très haute surveillance, que va se jouer le sort de la planète et de ses habitants, avec comme ambition arriver à un accord « général », « ambitieux » et « contraignant » pour donner un coup de starter sans précédent à la lutte contre le réchauffement climatique. Un rapport de synthèse de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a relevé récemment qu’un effort mondial « sans précédent » est en cours, pour lutter contre le changement climatique, « ce qui renforce la confiance dans le fait que les pays peuvent atteindre l’objectif annoncé de maintenir la hausse des températures mondiales en dessous de 2 degrés Celsius, et ce, de façon rentable ». Après son analyse sur les Contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) de plus de 100 pays, le rapport indique que leur impact conjoint « mènera à une chute des émissions par personne au cours des 15 prochaines années ».Sécurité alimentaire, accès à l’eau, infrastructures et activités économiques sont menacés par les dérèglements climatiques que connaît la planète depuis l’accentuation de l’industrialisation, une menace due essentiellement aux émissions des gaz à effet de serre, notamment par les pays développés, et le phénomène de déforestation un peu partout dans le monde. Six ans après le rendez-vous manqué de Copenhague, la conférence onusienne de Paris se voit obligée de déboucher, à l’issue de ses travaux le 11 décembre, sur un accord entre 195 pays qui se veut « général » et « contraignant » pour les 20 à 30 prochaines années. Dans ce contexte, l’Algérie, faible émetteur de gaz à effet de serre, projette, à l’horizon 2030, de réduire ses émissions de 7% à 22%, dans le cadre de ses actions d’atténuation qui seront mises en œuvre entre 2021 et 2030. Ne se considérant nullement responsable de l’accumulation des gaz à effet de serre dans le monde, l’Algérie demande à être bénéficiaire de la solidarité internationale climatique découlant du futur Accord de Paris, qui doit tenir compte des spécificités et capacités de chacun des pays, Parties contractantes.Avant le début des travaux, qui se dérouleront au Bourget et qui risque d’être laborieux, tout le monde s’accorde, notamment au niveau des négociateurs, que non seulement le temps presse, mais la conférence de Paris n’a pas droit à l’échec, car il sera difficile de créer, à l’avenir, le même élan.

La France, pays organisateur de cette manifestation planétaire, reste optimiste quant à l’aboutissement d’un accord accepté par les 195 pays. Plusieurs raisons objectives pourraient faire le succès de cette conférence: « le phénomène s’est aggravé, la prise de conscience a progressé, le débat scientifique sur le réchauffement est tranché, et les USA et la Chine ont viré leur cuti », avait déclaré le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui va présider la rencontre. Les deux pays (états-Unis et Chine), responsables d’environ 40% des émissions, ont affiché, cette fois-ci, contrairement à 2009, leur détermination à sceller un accord qui doit prendre, en 2020, le relais du protocole de Kyoto, même si John Kerry avait semé le doute, il y a quelques jours, sur la contrainte de l’accord. Le secrétaire d’état américain avait estimé que cet accord « ne sera certainement pas un Traité », avertissant qu’il n’y aura pas d’objectifs de réduction « juridiquement contraignants ». Pour rappel, le protocole de Kyoto ne concerne plus que 15% des émissions mondiales que les états-Unis n’ont pas ratifié alors que les pays émergents n’en font pas partie.
Cependant, l’alarme est donnée par les scientifiques qui signalent que la température mondiale a déjà gagné près de 1°C depuis l’ère préindustrielle, comparé à l’objectif de la communauté internationale de limiter le réchauffement à 2°C, et les gaz à effet de serre, une fois émis, restent dans l’atmosphère. Depuis, 1900, une hausse de 20 centimètres du niveau des océans a été constatée, ainsi qu’une multiplication des événements extrêmes liés à la météo, et une fonte accélérée des glaciers avec une modification de la répartition des espèces, notamment les poissons. Selon les scientifiques, « le pire est à venir » si des changements radicaux ne sont pas
entrepris. Pour rester sous une hausse de 2°C, il faudrait réduire de 40 à 70% les émissions d’ici à 2050, ce qui implique une transition majeure vers des modèles bas carbone, alors que les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) assurent 80% de la production mondiale d’énergie. Ils recommandent une action à grande échelle sur l’agriculture et la déforestation.
M. B.

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