C’est en ces termes que la vice-présidente du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Nacéra Haddad, a manifesté son indignation par rapport aux contraintes foncières qui minent le secteur de l’entrepreneuriat en Algérie. Lors de son passage à l’émission radiophonique de la Radio Chaine 3, « L’Invité de la rédaction », le numéro deux du FCE a plaidé pour une révision à la baisse des prix du foncier, les qualifiant d’entraves à l’investissement, à la création de la richesse et la génération de l’emploi. Les objectifs du Gouvernement couplés à ceux affichés par des milliers d’entreprises, qu’elles soient affiliées au FCE ou autre organisation patronale, ont été, ainsi, remises en cause par la comptabilité contestée d’un bout de terrain ! D’autant plus est que c’est le privé qui crée de l’emploi en Algérie : Nacéra Haddad lui attribue un taux avoisinant 85% du taux global de postes existants. C’est dire le chagrin qui taraude les employeurs. Pour une fois, ce ne sont pas les disponibilités foncières qui sont mises en exergue comme barricade contre l’affectation de sites aux projets de développement économiques, mais les prix des parcelles définies par les Directions des domaines des wilayas, selon, bien sûr, un barème réglementaire. Dans ce cadre, il faut souligner que, selon ce que nous ont déclarés des responsables à la tête d’institutions ayant un lien très étroit avec le monde de l’Habitat, parfois, les prix des terrains de nature communal ou domanial sont fixés par mimétisme : en se référant, pour être plus précis, aux prix fixés par des particuliers !
En dépit de cela, l’Algérie construit beaucoup, selon les dires de l’intervenante citant un rapport du Centre pour le développement de l’entreprise (CDE), la classant comme l’un des pays réalisant des résultats au-dessus de la moyenne, notamment en équipements destinés aux secteurs de l’éducation et de l’enseignement supérieur, pour ne prendre que ceux-ci. Il ne resterait qu’à garantir l’adéquation emploi-formation, afin que le souci de rentabiliser des structures ayant englouti des centaines de milliards de DA, soit à la hauteur des objectifs tracés. Donc, c’est dans cet environnement appelé à se restructurer, que le vœu du FCE, par le biais de Nacéra Haddad, qui n’a aucun lien de parenté avec Ali Haddad, le président du FCE, cherche exaucement. D’une manière générale, la vice-présidente déplore une résistance aux changements néfastes à l’amélioration du climat des affaires. Laquelle résistance est expliquée comme une « inadéquation entre l’occupation du poste et les exigences de celui-ci ». Et ce, bien qu’elle compte beaucoup, comme moult opérateurs économiques, publics et privés, sur l’adoption, prochainement, par le Gouvernement, du nouveau modèle économique. Un nouvel modèle de Croissance qui devra se greffer aux efforts déjà entrepris par le FCE. Pragmatique, Haddad plaide pour le terrain, estimant nécessaire de sortir des discussions de salon, des rencontres dans les hôtels, et de consacrer les conférences de presse à la lecture des bilans d’activités concluants. « L’essentiel est de se mettre au travail, mettre les compétences et les mécanismes de suivi nécessaires à l’aboutissement des projets lancés », déclara-t-elle en substance.
La crise économique : une opportunité
La crise économique est perçue comme une opportunité par Nacera Haddad. L’opportunité doit, justement, être saisie par les responsables officiels, chacun dans son domaine, pour apporter le plus attendu, lequel devant être, logiquement, intégré dans le nouveau modèle économique en question. L’épanouissement des secteurs substituts aux hydrocarbures devrait être la priorité. Outre le tourisme, l’invitée de la rédaction cite l’agriculture, par laquelle la garantie de l’autosuffisance alimentaire doit trouver ses lettres de noblesse. Le développement de l’export en sera notamment l’un des découlements escomptés. La valorisation des territoires semble aussi l’un des axes pour lequel le FCE focalise ses perspectives d’essorer l’Économie nationale. L’intégration du développement local dans ce puzzle économique est, aussi, une étape non négligeable, préconise la femme du FCE. La crise économique est une aubaine, à ses yeux, pour que la Nation, à toutes les échelles de responsabilités, prenne son destin en main. La mise de l’intelligence aux postes de commande, à tous les niveaux, est une primordialité pour que le challenge soit à la mesure des attentes. Fallait-il expliquer par la mise de l’intelligence, propos utilisés par Haddad, est que cette dernière soit inexistante actuellement ? Probablement. Toutefois, le FCE vise, à court terme, d’atteindre les 50 à 60 PME pour 1000 habitants, actuellement le taux est de 23 PME pour 1000 habitants.
Zaid Zoheir