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Constantine : les urgences du CHU débordées

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Il est 19 heures, plusieurs patients attendent dans le couloir des UMC qui donne sur les cabinets de consultations. Quelques femmes se serrent les unes contre les autres sur le seul banc disponible. Quant aux autres malades, ils sont debout adossés au mur ou soutenus par leurs accompagnateurs.
La salle de soins est formée de deux parties, l’une pour hommes et l’autre pour femmes séparées par une cloison en bois. Les six lits sont tous occupés ; les trois infirmiers de service cette nuit ne savent plus où donner de la tête, tant ils sont débordés. Pourtant ils ne rechignent pas à la besogne et font de leur mieux pour soulager les malades avec les moyens de bord. D’incessants va-et-vient se font entre la salle de soins et celle adjacente, où moult perfusions et autres traitements à administrer aux malades sont préparées sous l’œil du médecin de garde. C’est presque chaque nuit comme ça», nous a indiqué un médecin de garde, on est obligé d’assurer les consultations ,mais aussi de suivre l’évolution des patients mis sous surveillance médicale , a-t-il ajoute. Le constant est sans appel , il y a un flagrant manque de lits, et dans le couloir exigu, les familles des malades, inquiètes s’impatientent, les médecins font de leur mieux et essayent de les rassurer, mais surtout de leur expliquer qu’ils doivent patienter, car il y a un malade qui se trouve dans un état critique, nécessitant des soins intensifs. Il est bientôt vingt heures, d’autres malades affluent sur les lieux sans que les premiers ne soient encore pris en charge. Les infirmières extenuées montrent des signes d’affolement, l’une d’elles nous dira qu’on est parti jusqu’au environ de minuit. Certains citoyens viennent non pas pour une urgence, mais pour une simple consultation de routine, qui, d’ailleurs, peuvent l’effectuer durant la journée, ce comportement gêne beaucoup dans la prise en charge des malades qui nécessitent des soins en urgence. A l’extérieur de la structure sanitaire, entre les familles des malades les commentaires vont bon train et ne comprennent pas tout ce retard dans la prise en charge de leurs malades. Certains patients en colère pointent du doigt le manque d’organisation, «regardez à part le médecin, les infirmiers et les gardiens, il n’y a aucun responsable», vociféra un proche d’un malade. Vers 21 heures, c’est la panique générale,
Car une patiente doit être évacuée d’urgence au bloc opératoire. C’est dans cette pression fébrile et insoutenable que le personnel médical et paramédical est confronté chaque nuit. C’est ainsi que vont les choses au niveau des UMC qui sont loin de répondre aux besoins de tous les malades qui viennent presque tous en même temps, tant que le manque en moyens et en personnel est évident. On gagnerait peut-être, surtout la nuit, à augmenter le nombre de médecins de garde et d’aides-soignants pour pouvoir prendre en charge les nombreux patients qui se rendent aux urgences , d’autant que ces UMC sont aussi sollicitées par les malades des villes limitrophes à la wilaya de Constantine. Un autre point et pas des moindres, concerne la sécurité en ces lieux, où certains énergumènes accompagnateurs veulent toujours jouer les gros bras pour passer et se faire soigner les premiers au détriment des autres malades, c’est pour cette raison aussi, qu’il faut assurer la sécurité de tous , en particulier les médecins et autre personnels soignant car il nous a été signalé que plusieurs cas d’agressions sur le personnel médical ont été enregistrés, ce qui au demeurant est très grave.
Maalem Abdelyakine

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