Une famille algérienne consommerait prés de 2500 kw/h par an d’électricité. Cela a entrainé, selon l’Agence pour la promotion et la rationalisation de l’énergie (Aprue), le phénomène de gaspillage. La surconsommation de l’énergie électrique et l’augmentation de la facture de l’électricité sont deux phénomènes engendrés par l’amélioration du cadre de vie des Algériens mais aussi l’ouverture du marché emmenant les consommateurs à s’enquérir en nombre d’appareils électriques, a estimé le Directeur général de l’Aprue, Mohamed Bouzriba, lors de son passage, jeudi, sur les ondes de la Radio nationale chaîne III. Les ménages, a-t-il expliqué, optent le plus souvent pour des équipements énergivores malgré les étiquetages permettant d’informer les consommateurs sur les équipements représentant un enjeu pour la maîtrise de l’énergie à l’instar des réfrigérateurs, congélateurs, climatiseurs, et éclairage. En outre, l’invité de la chaîne trois regrette que les importations ne soient pas contrôlées appelant, à cet effet, le ministère du Commerce à mettre en place un laboratoire pour crédibiliser l’étiquetage. Il faudra aussi, a-t-il poursuivi, de passer à la mise en place de normes performantes de manière à éliminer du marché les équipements les plus énergivores. « C’est un exercice que nous allons entreprendre en étroite collaboration avec les fabricants », a-t-il déclaré dans ce contexte sur les ondes de la radio. La surtaxation des équipements énergivores, pourrait également être une solution efficace pour réduire la consommation d’énergie, considère Bouzriba, qui a noté que cette procédure est adoptée par plusieurs pays. Mais pour l’intervenant le contrôle reste l’une des meilleures dispositions à appliquer. D’autre part, le DG de l’Aprue pense que la subvention de l’électricité encouragerait le gaspillage.
«Les tarifs ne reflètent pas les coûts de production », a-t-il expliqué, dans ce sens, soulignant que quand les prix sont trop bas la tendance est au gaspillage. Selon l’invité de la radio, une famille algérienne consommerait en moyenne 2500 KW/H par an. « C‘est beaucoup », remarque-t-il à ce propos. Cette surconsommation est liée, a-t-il tenté de préciser, à l’utilisation des moyens technologiques qui sont énergivores, mais aussi, ajoute-t-il, au mode de vie des consommateurs qui sont appelés à veiller à travers de petites gestes à l’économisation de l’énergie. S’agissant des chiffres qu’avance l’Aprue, l’intervenant a précisé qu’ils sont collectés à travers les institutions publiques. « On a pas intérêt à exagérer les chiffres. Nos chiffres sont fiables », a-t-il assuré. Toujours en ce qui concerne la consommation de l’énergie électrique, le DG de l’Aprue a souligné que 70% de celle-ci est consommée au niveau des collectivités locales. Sur l’ensemble de points lumineux au niveau des collectivités locales, il y a un tiers qui fonctionne avec des lampes énergivores, a-t-il fait savoir. « Nous nous engageons à changer ces lampes par d’autres plus efficaces ». Pour les gros consommateurs en particulier les cimenteries, souligne Bouzriba, il faudrait les amener à mettre en place des mécanismes pour rationaliser leur consommation. Il a rappelé à ce titre, le coup d’envoi par le Premier ministre, de la loi sur la maîtrise de l’énergie. Pour rendre cette loi plus pertinente, l’Aprue proposera de diminuer le seuil d’assujettissement à 1 million tonnes. Il faudra aussi que les industriels s’engagent à mettre en œuvre les audits énergétiques. Selon le responsable, l’audit énergétique ne concernera pas seulement les cimenteries, mais aussi les briqueteries, l’agroalimentaire et tous les projets énergivores. « Il faudra amener les industriels algériens à se rapprocher des standards internationaux », recommande encore Bouzriba. Dans le domaine des constructions, l’isolation thermique n’est pas encore prise en compte par les constructeurs, a-t-il précisé, appelant à aller vers la fabrication locale des isolants. Aussi dans ce cadre, Mohamed Bouzriba a indiqué qu’il sera introduit dans la loi sur la maitrîse de l’énergie l’obligation de l’élaboration et la préparation d’une étude thermique par un bureau d’architecture agréé.
Ania Nait Chalal