Accueil ACTUALITÉ Consommation de drogue : L’ONLDT tire la sonnette d’alarme

Consommation de drogue : L’ONLDT tire la sonnette d’alarme

0

La quantité de stupéfiants et drogue saisie par les différents services de sécurité, destinée à la consommation interne, est plus importante que celle qui transite par le pays. Un tel constat confirme le passage de l’Algérie du statut de pays de transit au statut de pays consommateur, a indiqué Radhia Kadach de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT). «On a enregistré pour cette année une hausse concernant les quantités de stupéfiants, saisies dans le cadre de possession et consommation de drogue de 13% par rapport à l’année dernière, malgré une baisse dans les quantités saisies, dans le cadre de commercialisation et de trafic de drogues», a-t-elle affirmé, lors d’un séminaire sur la lutte et la prévention de la drogue en milieu universitaire, organisé, hier, à l’université Dély-Brahim à Alger. Pour cette magistrate, les saisies de drogue en Algérie en provenance du Maroc sont en baisse grâce aux efforts des multiples organes de sécurité, à l’instar des Douanes et de la Gendarmerie nationale qui procèdent régulièrement au démantèlement de réseaux de trafiquants. Par contre, Radhia Kadach a souligné aussi que beaucoup d’Algériens consomment, précocement et dès leur bas âge, de la drogue, ce qui les exposent à de sérieux problèmes de toxicomanie. Kadach Radhia a noté que la consommation de drogue touche toutes les tranches de la société, y compris les universitaires et les enfants. Elle s’est alarmée devant des taux de consommation terrifiants, notamment dans le milieu scolaire, où l’ONLDT a enregistré une hausse de 4%, par rapport à l’année dernière, de quantité de drogues, essentiellement du cannabis trouvés chez les écoliers. Procédant au lancement de la campagne nationale de sensibilisation et de prévention de la drogue, la violence et le crime dans les campus universitaires de l’université d’Alger-3 et qui devra toucher toutes les enceintes universitaires au niveau national, Kadach a fait savoir que les étudiants sont un élément essentiel dans la stratégie de l’ONLDT dans la sensibilisation des méfaits de la drogue. Elle, qui a reconnu que l’ONLDT a noté une hausse de consommation de drogue dans les milieux universitaires, souligne par la suite qu’une enquête sur le sujet sera lancée, incessamment, dont les résultats et les données seront dévoilés en fin d’année. Devant un parterre d’étudiants, elle a appelé ces derniers à s’impliquer dans les campagnes de sensibilisation contre la drogue et aussi à faire connaître plus la législation algérienne en la matière. Elle a évoqué notamment la disposition contenue dans la loi 18-04 sur la prévention et la lutte contre la drogue, stipulant que le procureur de la République peut prononcer un «ordre de se soigner» contre tout prévenu accusé de délit de possession et de consommation de drogue, et annuler les charges retenues contre lui, si ce dernier accepte une cure de désintoxication. Évoquant le rôle de l’ONLDT, qui est un organe central dont les attributions se résument dans l’élaboration, le suivi et l’évaluation de la stratégie nationale de lutte contre la consommation de la drogue, elle a souligné le renforcement des 38 centres de désintoxication existants à travers les wilayas du pays par des spécialistes et des psychologues- thérapeutes. Dans le même sillage, Abdelkrim Abidat, un expert international et un membre très actif de la société civile, a souligné, dans le même séminaire, que l’Algérie est devenue la première destination d’écoulement de la drogue en provenance du Maroc de par sa proximité avec ce pays, notant que le trafic de drogue est le deuxième marché mondial générant 500 milliards de dollars annuellement. Et cela a causé des conséquences néfastes pour notre pays: un crime est enregistré chaque 24 heures en rapport avec la drogue, 60% des coups et blessures ont lieu sous l’effet de la drogue et 50% des toxicomanes soufrent de troubles mentaux à cause de la drogue. Cet expert a estimé à 600 000 le nombre des toxicomanes qui ont entre 15 et 30 ans, révélant que la consommation de la drogue peut même générer le cancer, du fait que les toxicomanes utilisent souvent la même seringue pour plusieurs personnes.

Hamid Mecheri

Article précédentEnvironnement à Oran : Validation de la pré-étude pour le classement de l’Ile Plane
Article suivantCommerce électronique : La FAC appelle à réglementer le secteur