Les travaux du 7e congrès du Mouvement de la société pour la paix (MSP) ont débuté jeudi à Alger, et se poursuivaient hier encore à huis-clos au moment où nous mettons sous presse.
La cérémonie officielle du début de cette rencontre décisive a démarré avec une bonne heure de retard, le temps que la Coupole Mohamed-Boudiaf (Stade du 5-Juillet, Alger) se remplisse avec les 1 800 congressistes et délégués issus des 48 wilayas. En fait, c’est un Aboubakr Gueddouda triomphaliste en tant que président de la commission de préparation du congrès qui a donné le «la» avec quelques mots de circonstance, en présence d’invités qu’il a réussi à réunir, dont de marque, mais aussi sibylline de Amara Benyounès, président du Mouvement populaire algérien (MPA), formation faisant partie de l’Alliance présidentielle avec le FLN, le RND et TAJ. Ali Benflis, l’allié du MSP dans le cadre de l’ISCO faisait également partie des invités non sans citer dans le même lot l’ex-chef du gouvernement Ahmed Benbitour.
Du côté de la mouvance islamiste, Mustapha Belmehdi ex-président du Mouvement El-Binaa était présent à côté de Abdellah Djaballah, président en exercice du parti El-Adala (Front de la justice et du développement). Pour dire que les partis islamistes, notamment créés suite aux dissensions ayant minés le MSP ne se sont pas dérobés. Bien entendu, l’un des ténors incontestés du parti, en l’occurrence Aboudjerra Soltani et Abdelmadjid Menasra, ex-président du parti englouti Front du Changement, siégeaient côte à côte, juste à côté du Dr. Abderrezak Makri, président actuel du MSP.
Et c’est finalement un Abderrezak Makri plutôt dans son élément qui a déclamé un discours long de quelques 15 feuillets, au cours duquel il a défendu âprement son mandat à la tête du MSP depuis le 5ème congrès (mai 2013, Alger), congrès au cours duquel il a remplacé au pied levé Aboudjerra Soltani et engagé le parti dans une démarche d’opposant aux régime en place. Ce 5ème congrès a été suivi en juillet 2017 par un 6ème congrès réunificateur qui a vu l’absorption-fusion du Front du Changement de Abdelmadjid Menasra avec, en guise de compromis et d’entente, une approche participationniste aux rendez-vous électoraux mais pas au Gouvernement et à l’Alliance présidentielle autour de la personne du Président Bouteflika. Pour mémoire, Abderrezak Makri a refusé l’invitation qui lui a été formulée par l’ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal suite aux législatives du 5 mai 2017.
Le 7e congrès exceptionnel du MSP en cours porte en guise de slogans : «Consensus national », « transition démocratique » et « développement des politiques». Trois personnalités se disputent ouvertement la présidence du parti : Abderrezak Makri, Abdelmadjid Menasra et Aboudjerra Soltani. Le congrès doit également décidé de la composition du bureau exécutif et de celle du Majless echoura (conseil consultatif).
Le congrès et ces instances élues auront aussi à décider de la ligne politique du parti, à commencer par trancher sur la question des élections présidentielles de 2019. Cette échéance a finalement bousculé l’agenda du MSP et des autres partis politiques. Pour l’heure, deux candidats se sont annoncés, à savoir Fares Ghares, pour le Mouvement démocratique et social (MDS) et Ali Zeghdoud représentant le Rassemblement Algérien (RA).
Farid Mellal