Accueil ACTUALITÉ Conférence internaitonale sur la déradicalisation : l’Algérie expose sa stratégie antiterroriste

Conférence internaitonale sur la déradicalisation : l’Algérie expose sa stratégie antiterroriste

0

La Conférence internationale sur la lutte contre l’extrémisme violent et sur la déradicalisation s’est ouverte, hier, à Alger, avec, à la clé, la participation de représentants issus d’une cinquantaine de pays et de pas moins de quinze organisations mondiales intervenant dans le domaine antiterroriste.

Cette rencontre, qui se poursuivra jusqu’à demain jeudi, devra débattre d’une stratégie de lutte contre le terrorisme, devenu un phénomène transnational. Reconnue par la communauté internationale, comme leader dans le domaine, l’Algérie exposera au monde entier sa vision «non-violente» de lutte contre la violence terroriste. Les contours de cette stratégie ont été esquissés par Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, dans son discours d’ouverture de cette rencontre, intervenue dans un contexte caractérisé par une montée fulgurante de l’activité terroriste dans le monde. Le ministre algérien a balayé toutes les questions inhérentes à ce phénomène, en estimant que la présence d’experts, de hauts fonctionnaires, de représentants et délégués d’organismes internationaux, «atteste de l’importance que leurs pays et leurs organisations respectifs accordent à ces questions, combien sensibles», a déclaré, d’emblée, Messahel. Aujourd’hui, «il y a une prise de conscience du monde entier», de par notamment, a précisé le ministre, la multiplication ces derniers mois de rencontres régionales et internationales pour scruter l’impact du terrorisme dans le monde, et les voies et moyens de recours possibles pour son anéantissement. En rappelant, donc, d’avoir proposé, lui-même, au nom de l’Algérie la tenue de cette rencontre, en février dernier à Washington, Messahel a prévenu de l’«urgence» de lutter contre ce qu’il appelle les «matrices du terrorisme», et a réitéré la disponibilité de l’Algérie à œuvrer pour l’édification d’une stratégie commune de lutte contre l’hydre subversive. «La tenue de cette conférence en Algérie intervient en réponse à l’intérêt international manifesté pour son expérience en matière de déradicalisation et aux nombreuses sollicitations qui lui ont été adressées», a déclaré Messahel. Avant d’exposer la vision de l’Algérie et de son expérience avérée, en matière de lutte contre le phénomène, il a attiré l’attention des présents sur le danger que constitue le terrorisme sur la cohésion et la stabilité de certains États, voire des régions entières au monde. Devant le changement «de nature et du mode opératoire du terrorisme» qui se développe d’une manière dangereuse, le ministre fait part de la disponibilité de l’Algérie à partager son expérience, qui implique, selon lui, de partager aussi «quelques considérations essentielles dans la lutte contre les racines du fléau», a souligné Messahel. Tout comme le monde entier, l’Algérie a exposé ses appréhensions, comme l’a formulé le ministre, devant l’extrémisme violent, qu’il est impératif, aujourd’hui, de conjuguer les efforts de la communauté internationale pour le contrer, a-t-il suggéré. Cependant, selon Messahel, ce combat exige la distinction entre «l’islam, qui est une religion de paix, et l’extrémisme sous toutes ses formes», a-t-il prévenu, allusion faite notamment aux groupes islamistes armés «se proclamant défenseurs de la religion musulmane». La déradicalisation incombe aussi un «État fort», a déclaré le ministre en référence aux conflits armés qui prévalent en Libye, Syrie, Irak, Mali etc. Cette lutte est également indissociable, selon lui, de l’État de droit, de la démocratie et du respect des droits de l’Homme, qui sont des «remparts contre la propagande terroriste». C’est du moins, là, une feuille de route qui est le fruit d’une longue expérience en la matière, a entendu dire Messahel. Par ailleurs, les questions de la faiblesse et de la déliquescence des États, du financement du terrorisme, des bases arrières du terrorisme sont autant de facteurs qui attisent la présence et l’activité terroriste, a mis en garde le ministre. La stratégie élaborée par l’Algérie, et qui devra donc être discutée, durant les travaux de cette conférence, consiste en une politique de déradicalisation multisectorielle inscrite dans le long terme. Des approches qui impliquent plusieurs domaines de la vie publique (Éducation, Affaires religieuses, domaine judiciaire et pénitencier, la communication…). Ce sont des points évoqués par Messahel, pour mettre en exergue l’expérience algérienne et ses avancées en la matière. Enfin, le haut cadre diplomatique algérien a indiqué que l’Algérie est convaincue que la lutte contre le terrorisme et ses matrices idéologiques est une œuvre de longue haleine qui appelle à la conjonction des efforts et des moyens de toute la communauté internationale».
Farid Guellil

Article précédentIntoxications alimentaires : la sensibilisation fait défaut
Article suivantClimat des affaires : une autre régression en juin

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.