Le parti El-Karama a réuni, hier samedi, les membres de son bureau politique, afin d’étudier l’invitation du Front des forces socialistes (FFS) à participer à la conférence du consensus national. Occasion a été aussi donnée au parti afin de prendre position par rapport à la conjoncture actuelle, marquée par la chute continue des prix du pétrole sur le marché international. En ce qui concerne la participation à la conférence nationale du consensus, pour laquelle milite le FFS, le président du parti El-Karama, Mohamed Benhamou, a clairement fait savoir qu’il émettait des réserves. La conférence du consensus national doit réunir les partis politiques, les courants politiques et les organisations de la société civile, a-t-il dit, tout en s’opposant à ce que le pouvoir et par là même l’État y participe. «Nous ne sommes pas dans une période de transition. L’État est encore debout et le président de la République, ainsi que les institutions, que ce soit les deux chambres du Parlement ou les APC et APW, sont légitimes», a déclaré Mohamed Benhamou, appelant à ne pas associer l’exécutif à la démarche du FFS. Sur un autre registre, le président du parti El-Karama ne s’est pas empêché de critiquer les partisans de la CNLTD (Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique), sans les nommer. «L’opposition est dans l’erreur, et nous, en tant que parti médian, nous revendiquons à ce que l’institution présidentielle soit consacrée en tant que constante inscrite dans la Constitution», a-t-il ajouté et de citer l’exemple du président français, François Hollande, qui a vu sa cote de popularité régresser, mais à qui il n’a pas été demandé de partir. La chute des prix du pétrole ne constitue pas un motif d’inquiétude pour l’Algérie, a également dit Mohamed Benhamou, expliquant que le pays est à l’abri, et n’est pas en situation d’endettement extérieur. «Nous disons que l’Algérie est à l’abri et dans une situation confortable, en face de la chute continue des prix du pétrole sur le marché international, mais que cependant les pouvoirs publics doivent soutenir les secteurs de l’industrie, de l’agriculture et du tourisme en tant qu’alternative au pétrole», a-t-il affirmé.
De même, il salue les mesures d’austérité prises par le président de la République, mais il indique que les recrutements, surtout dans les secteurs de l’éducation et de la santé, doivent se poursuivre et ne pas être soumis à une mesure de gel. Mohamed Benhamou en a de même adopté la revendication du retour à un ministère de la Planification, rejoignant en cela la position de Louisa Hanoune.
Dans le même contexte, au parti El-Karama l’on considère que la sécurité alimentaire passe en priorité par rapport à la crise du logement. L’État se doit de se concentrer à construire un tissu économique fort, et laisser l’initiative privée venir à bout du dossier de l’habitat, a-t-on suggéré à ce propos. Enfin, à moyen terme, Mohamed Benhamou a préféré conclure que le parti El-Karama est un parti qui s’inscrit dans la durée et dans l’optique des élections locales et pour l’APN de 2017. Le prochain gouvernement qui sera formé, à l’issue de la révision de la Constitution, doit être politique et doit nécessairement refléter la majorité qui aura été dégagée à l’issue de ces élections, a conclu le président du parti El-Karama.
Mohamed Djamel