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Concours national du slam à Annaba : “El harraga” suscite admiration et intérêt

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Pas moins de 20 jeunes venus de différentes wilayas du pays ont pris part, le week-end dernier, au concours national du slam pour l’année 2016, qui s’est déroulé dans une ambiance bon enfant.
’Ils sont venus, ils sont tous là ! » c’est ce qu’ avait d’ailleurs annoncé, à l’Auditorium, Aïssa Messaoudi de la Radio algérienne, Yassine Meziane, l’animateur de cette manifestation culturelle qui aura permis à de jeunes férus de poésie de faire valoir leur talent dans ce domaine. Cette deuxième édition, organisée par la Radio algérienne à travers sa chaîne jeune Jil FM, en partenariat avec l’Institut français d’Algérie, a été un franc succès au regard de l’enthousiasme suscité tant au sein des participants que du jury. La salle du centre culturel a accueilli plus d’une vingtaine de jeunes venus s’exprimer sur des thèmes libres et déclamer l’espace de quelques minutes (maximum 3mn), et sur un rythme scandé, leurs œuvres devant un jury de professionnels. La plus jeune slameuse, âgée de 12 ans, a attiré l’attention de tous en évoquant un thème d’actualité, celui du phénomène de l’immigration clandestine ou “El harga” qui ne cesse de prendre des proportions inquiétantes au niveau de la région côtière d’Annaba, ville natale de la petite Manel Fennouche. Le coups de cœur de l’animatrice de la station radio des jeunes s’est systématiquement porté sur cette jeune slameuse qui a réussi à donner la chaîr de poule à tous ceux qui étaient présents. Son poème, qu’elle a déclamé avec un savoir-faire prometteur, insistait sur la gravité de ce phénomène et des dangers qui guettent ces candidats à la harga, dont le nombre ne cesse d’augmenter. Elle s’est interrogée sur les raisons qui poussent ces jeunes à braver les dangers de la mer risquant le tout pour le tout dans l’espoir d’un lendemain plus clément, laissant les parents dans l’inquiétude la plus totale et perdant finalement la vie pour rien. Vêtue d’un pull marin pour mieux illustrer son rôle de sirène qui chante pour les harragas, la jeune Manou a su avec talent évoquer les pleurs et appréhensions de sa voisine, une maman d’un jeune qui a tenté cette dangereuse aventure. Elle expliquera qu’au niveau de la plage de Sidi-Salem, à Annaba, lieu de rendez-vous pour un grand nombre de candidats à l’immigration clandestine, elle a été bien peinée en découvrant sur le sable une embarcation de fortune qui a servi à cette triste aventure, ce qui l’avait d’ailleurs grandement interloquée et incitée à apporter sa contribution. La jeune poétesse en herbe, a chanté et crié bien fort: » je viens d’Annaba, la ville côtière qui a transformé sa mer en cimetière, comme une sirène, je veux chanter pour les harragas qui peinent, je veux qu’ils entendent mon chant, mon cri………. ». Aussi, aura-t-elle réussi à séduire le jury et à être qualifiée jusqu’à la finale. Contente de cette riche expérience, elle promet de revenir lors de la troisième édition pour nous épater davantage. Elle a tenu à remercier Yassine qui lui a ouvert les portes du concours, sans oublier le directeur de l’institut français d’Alger M.Jean-Jacques Beucler, qui ne cesse de l’encourager pour mieux s’exprimer. A l’issue d’une belle soirée riche en émotion, le jury s’est enfin prononcé en déclarant Lounis Youcef, venu d’Oran, lauréat du concours. Ce jeune, qui a été longuement ovationné, prendra part au Championnat Francophone de Slam du Mans. Plusieurs jeunes mélomanes ont suivi des extraits des slameurs sur les ondes 94.7 de Jil FM. Pour rappel, la participation à ce concours qui a drainé de nombreux jeunes venus particulièrement des wilayas de Constantine, Alger et Oran, s’est faite par le biais des annonces, notamment sur les sites des antennes de l’institut français.
Khadidja B.

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