Accueil ACTUALITÉ Conclave de haut niveau algéro-sahraoui : une réponse à l’escalade du Maroc

Conclave de haut niveau algéro-sahraoui : une réponse à l’escalade du Maroc

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C’est dans le cadre des consultations régulières algéro-sahraouies qu’une réunion de haut niveau s’est tenue, dimanche dernier, entre le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Abdelkader Taleb Omar.

Au menu de ce conclave algéro-sahraoui, de haut niveau, les questions diplomatiques, sécuritaires et humanitaires, «d’intérêt commun», selon le communiqué du département ministériel de Sellal, l’occasion aussi, pour Alger, de réaffirmer son soutien inconditionnel au combat légitime du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination.
Cette rencontre de haut niveau entre responsables algériens et sahraouis intervient dans un contexte particulier marqué, notamment, par la violation des autorités coloniales marocaines au Sahara occidental, de la résolutions 690, adoptée par le Conseil de sécurité, en 1991, portant création, déploiement et définition de la mission et le rôle de Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), et du cessez-le-feu entre l’armée de libération du peuple sahraoui et l’armée marocaine. La rencontre de haut niveau algéro- sahraouie, dimanche à Alger, a été un message très fort, outre à l’adresse de Rabat, mais l’expression aussi forte de l’attachement des deux parties à la Légalité internationale, laquelle consacre le droit à l’autodétermination au peuple sahraoui, pour une question de décolonisation inscrite, depuis 1966, à l’ONU. La partie algérienne représentée par le Premier ministre, Abdelamalek Sellal, celui-ci était accompagné du vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd-Salah, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes, Abdelkader Messahel. Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, était de son côté accompagné de membres de son gouvernement et de responsables du Secrétariat national du  Front Polisario. Citant le ministre de la Défense de la République sahraouie, Abdellahi Lahbib, le ministre des Affaires étrangères, Mohamed-Salem Ould-Salek, le responsable de la Commission politique du Front Polisario, Brahim Ghali, le ministre de la Construction et du Repeuplement des territoires libérés du Sahara occidental, Mohamed-Lamine Bouhali. Le conclave de haut niveau algéro-sahraoui, même s’il se tient dans le sillage des consultations régulières, son timing dégage outre la réaffirmation d’Alger du soutien inconditionnel à la cause du peuple sahraoui pour son indépendance, mais aussi un message à l’adresse de Rabat, qui persiste dans son escalade. Les autorités coloniales marocaines au Sahara occidental, après avoir, longtemps, imposé un blocus politico-médiatique sur les territoires sahraouis encore sous occupation, par l’expulsion et l’interdiction d’entrée d’observateurs et membres d’ONGs en charge des droits de l’Homme, de journalistes et photographes, et après les entraves rencontrées par le SG de l’ONU, Ban ki-moon, Rabat s’attaque à la mission des autres représentants de l’Institution onusienne au Sahara occidental, la Minurso. Face à son incapacité de dérouter le processus onusien pour le règlement du conflit l’opposant au Front Polisario, sur le Sahara occidental, de la Légalité internationale, Rabat opte pour la fuite en avant, et décide de mesures contre l’ONU. Après s’être retiré de l’Organisation africaine, après que celle-ci a reconnu, début année 80, le droit de la Rasd de siéger, à l’instar des autres États africains, le Royaume chérifien s’en prend, depuis ces dernière semaines, à l’ONU, après ses attaques contre son SG, Ban Ki-moon, puis à la Minurso, par l’expulsion du personnel de son segment politique, c’est le Conseil de sécurité qui est aussi attaqué. L’escalade des autorités coloniales marocaines au Sahara occidental, contre l’Institution onusienne, n’est qu’une réaction de Rabat, quant à son incapacité de dérouter le processus de règlement du conflit l’opposant au Front Polisario sur le Sahara occidental, de sa voie, incontournable d’ailleurs, sur la base de la Légalité internationale, pour une question de décolonisation inscrite à L’ONU. L’application du droit à l’autodétermination des peuples colonisés, lequel droit garanti par la Charte et les Textes de l’ONU, notamment la Résolution 1514, est l’ultime voie du règlement pacifique dudit conflit entre le Front Polisario et Rabat, mais celle-ci persiste à tourner le dos à la Légalité internationale, allant jusqu’à torpiller la Résolution 690 du Conseil de sécurité, sur la Minurso. Si la rencontre algéro-sahraouie de haut niveau a été, par ailleurs, un message très fort à l’adresse de l’escalade des autorités coloniales marocaines, celle-ci en est aussi un rappel à l’ordre, à Rabat, à l’instar de celui, de l’UA, du SG et du CS de l’ONU, ainsi que celui de l’opinion et la communauté internationales. Citant les rappels à l’ordre à l’adresse de Rabat, du SG de l’ONU, Ban Ki-moon, du Conseil de sécurité, de la présidente de la commission de l’UA, Zumma, des congressmen américains, de la ministre suédoise des Affaires étrangères, de la Cour de justice européenne, des ONGs en charge des droits de l’Homme, des responsables de pays d’Amérique latine, et d’ONGs internationales. Les autorités coloniales marocaines, avec le soutien de lobby israéliens et notamment la France s’engouffrent dans une fuite en avant, en cherchant à faire valoir le fait accompli, sur la force du Droit, mais celui-ci dépasse largement les capacités de ses soutiens précités à dérouter la question du Sahara occidental de sa nature et son caractère fondamental, à savoir une question de décolonisation devant être réglée par l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Karima Bennour

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