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COMMISSION D’ENQUÊTE PARLEMENTAIRE SUR LA PÉNURIE DE PRODUITS DE BASE : Rezig et Zeghdar seront auditionnés

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Alors que la flambée des prix des produits de première nécessité se poursuit, et la pénurie d’huile de table ainsi que d’autres produits alimentaires tel le lait et la poudre de lait sur le marché provoque la colère des Algériens,  causant l’arrêt de plusieurs activités commerciale traditionnelles, la commission d’enquête parlementaire sur ces pénuries alimentaires commencera son travail d’investigation, aujourd’hui, avec l’audition des responsables ministériels concernés.

En effet, la commission parlementaire auditionnera aujourd’hui les ministres du Commerce et de l’Industrie, respectivement, Kamel Rezig et Ahmed Zeghdar, ainsi que le directeur des impôts et celui des douanes, et ce pour enquêter sur les pénuries des produits alimentaires de base et de large consommation, essentiellement l’huile de table et le lait. Notant, sur cet état de fait, qu’environ trente sénateurs, issus de différents groupes parlementaires, entameront officiellement leurs investigations, aujourd’hui. Ils devront se déplacer dans les 14 wilayas frontalières, visiter les grands parcs de stockage et s’entretenir avec l’ensemble des opérateurs dans les segments d’activités ciblées (producteurs, distributeurs, commerçants de gros et de détail privés et publics, et aussi avec des organisations de consommateurs et des responsables aux départements ministériels impliqués».
Le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a ordonné à cette commission, de ne ménager aucun effort, pour déterminer les causes de l’indisponibilité des produits de base et démasquer les spéculateurs. Il leur a recommandé de faire preuve de discrétion et de respecter strictement l’obligation de réserve autour de la tâche qui leur est confiée. Cette première phase concerne les wilayas de Tébessa, Souk Ahras, El- Tarf, Nâama, Tlemcen, Béchar et Adrar, Bordj Badji Mokhtar, Tamanrasset, In Guezzam, Ouargla, El-Oued, Illizi et Djanet.

Il était temps de durcir les contrôles
Les auteurs responsables de la spéculation et de l’informel continuent à imposer leur diktat sur le marché, en créant des pénuries sur les produits de base et de large consommation, comme le lait en boîte qui est devenu une « denrée rare », tandis que le sachet de lait n’est plus disponible dès 10 heures du matin devant les magasins d’alimentation. Autre produit, les œufs dont le prix de gros a grimpé à 420 DA le plateau, alors que son prix sur le marché de vente au détail est entre 17 et 18 DA l’unité ! La situation risque de s’aggraver davantage dans les mois à venir, si la tutelle ne prend pas des mesures appropriées afin d’y remédier. La filière des fruits et légumes connait aussi le même sort, les agrumes affichés à plus de 200 da/kg, sans parler des viandes rouge et blanche devenues un « luxe » pour les ménages.
Cependant, la maîtrise et le contrôle des marchés de gros est le premier maillon de toute la chaîne de commercialisation, qui est sous les mains des fraudeurs, spéculateurs et les barons de l’informel. D’ailleurs, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait déclaré à la presse «qu’ils sont nuisibles par leur force de frappe et des cercles politiques usent de leurs influences néfastes pour frapper la cohésion sociale et nourrir les conditions de tensions ». C’est pour cela que les services du commerce et de contrôle devront connaître un changement dans leur planning, par le changement des brigades de contrôle entre les villes, dans ce cadre, et pour tenter de faire face à la crise de l’huile, le gouvernement a décidé de renforcer les contrôles.
Pour sa part, le ministre du Commerce a donné instruction aux directeurs de commerce régionaux et de wilayas de « redoubler d’efforts pour mettre un terme à la spéculation illicite et au monopole des marchandises à travers le durcissement du contrôle sur le terrain». Il leur a demandé d’assurer le « contrôle et le suivi permanents notamment durant les jours fériés et les weekends ». Également, il a annoncé que le gouvernement a décidé d’interdire la vente de ce produit aux mineurs. « Ces derniers sont utilisés par les commerçants et les particuliers pour doubler leurs achats en ce produit », selon le gouvernement.

La lutte contre la spéculation se poursuit
Dans ce registre, et moins d’une semaine après l’entrée en vigueur de la loi anti-spéculation, le jeudi 6 janvier, les premières condamnations de spéculateurs sont tombées. Le tribunal de Constantine a en effet condamné deux personnes à de lourdes peines de prison pour « spéculation illicite ». Présentés en comparution immédiate, ils ont écopé de sept ans et une amende de 600 000 dinars et de trois ans de prison ferme et une amende de
300 000 dinars, selon un communiqué du parquet. Ces deux personnes ont été arrêtées suite à la saisie de 4000 bouteilles d’huile de table dans un entrepôt de stockage non déclaré dans la wilaya de Constantine auprès de la direction locale du commerce. Cet entrepôt est utilisé pour stocker illégalement des produits alimentaires, selon la même source.
Enfin, il est à s’attendre à d’autres pénuries dans les jours et les mois à venir notamment pendant le mois du Ramadhan où les commerçants profitent pour augmenter les prix et créer la pénurie des produits de base.
Sarah Oubraham

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