Une bonne nouvelle en matière de diversification de l’économie nationale pour la sortir de la dépendance aux hydrocarbures : ce mois d’août, l’Algérie s’apprête à procéder à sa première exportation de tôles d’acier. Il s’agit d’une quantité de 25 000 tonnes.
L’information est donnée dans un communiqué de la société algéro-turque spécialisée dans l’industrie sidérurgique « Tosyali », qui, toutefois, ne précise pas la destination de cette exportation. Cela confirme les prévisions officielles dans ce domaine. En mai dernier, lors d’une rencontre dédiée à la présentation de l’étude « Global CEO Survey » du cabinet international de consulting pwC, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun avait annoncé que l’Algérie se positionne comme l’un des potentiels principaux fournisseurs sidérurgiques de l’Europe grâce à ses atouts tels qu’une production de qualité et en quantité et un coût de l’énergie utilisée compétitif, citant les pôles sidérurgiques majeurs à savoir le complexe sidérurgique de « Bellara » (wilaya de Jijel), du complexe « Sider El Hadjar » (wilaya d’Annaba) et du complexe de l’entreprise turque « Tosyali » (wilaya d’Oran). Le potentiel algérien de production sidérurgique s’est enrichi de l’usine « Casteel Industry », située dans la zone de Draâ El Hadja, à M’sila, qui fait partie des biens et avoirs saisis en vertu de jugements judiciaires définitifs et qui a été tout récemment remise à l’entreprise « Fondal S.p.a », une filiale d’Imétal (Groupe des industries métallurgiques et sidérurgiques), par la direction des biens de l’État. L’usine dispose d’une capacité de production de 550.000 tonnes/an de rond à béton. Après une opération de réhabilitation de l’usine, à l’arrêt depuis 2019, la production démarrera dans les meilleurs délais possibles. En même temps, l’Algérie se prépare à faire face au Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM), que l’Union européenne (UE) est en train de mettre en place. Il va imposer des taxes sur les émissions de CO2 pour les produits à forte empreinte carbone importés par l’UE comme l’acier, le ciment, les engrais, le verre et l’aluminium. Il entrera en vigueur progressivement à partir de 2026. Dans ce sens, il y a moins d’un mois, le P-DG du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, et le président du Conseil d’administration de « Tosyali iron steel industry Algérie SPA », Fuat Tosyali, ont signé, à Alger, un protocole d’entente qui permettra aux deux parties de conduire conjointement une étude de faisabilité pour produire, en Algérie, de l’hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables, qui sera destiné pour la fabrication des «aciers verts » au niveau du complexe sidérurgique de Tosyali. Pour Sonatrach, il s’agit d’un partenariat dont la concrétisation donnera un fort signal en matière de substitution des énergies fossiles par l’hydrogène vert dans l’industrie en Algérie. Tout est fait pour que la production de tôles d’acier algériennes intègre le marché européen. Des discussions avec l’UE sont envisagées à cet effet. Par ailleurs, Algérien Qatari Steel, de Bellara (Jijel) est parvenu, en 2023, à conquérir les marchés de 30 pays, exportant environ 700 000 tonnes de différents produits sidérurgiques pour une valeur de près de 400 millions de dollars, en particulier après l’obtention de plusieurs certifications internationales qui lui permettent, désormais, d’intégrer des nouveaux marchés confortablement et avec compétitivité. Les projets d’agrandissement des complexe « Tosyali » et « Bellara » permettront d’accroître et de diversifier la production sidérurgique nationale. Avec l’opération d’extension du complexe Bellara, sa production atteindra 4 millions de tonnes par an. À ce propos, au début de cette année, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, avait, lors d’une inspection du complexe AQS, appelé à accélérer la réalisation de la deuxième phase du processus d’agrandissement de ce complexe.
M’hamed Rebah