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Comment l’Algérie a réussi à soustraire des migrants clandestins des réseaux de criminalité : 14 000 femmes et enfants sauvées de l’exploitation

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Le phénomène s’appelle exploitation des personnes en situation de détresse. Les femmes et enfants migrants subsahariens arrivés en Algérie sont les premières victimes des réseaux criminels transfrontaliers. Mais, au moment où les autorités algériennes veulent mettre fin à ces réseaux activant dans la mendicité et la prostitution, d’invraisemblables accusations, émanant d’ONG internationales, n’aident pas à appréhender la réalité et cerner les enjeux en lien avec ce phénomène. Mais, assez souvent d’ailleurs, les chiffres sont là pour attester d’un fait à prendre tel qu’il est sans détour ni surenchère. C’est sur quoi s’attèle, ces dernières semaines, les autorités algériennes. En effet, jeudi, un responsable chargé de la migration au département de l’Intérieur et des Collectivités locales a mis la lumière sur l’horreur de ce phénomène et les réseaux qui tirent des ficelles des flux des migrants qui rentrent sur le territoire national. Nombre de ces réseaux d’exploitation ont été démantelés et des auteurs appréhendés par les services de sécurité. Ces individus, originaires de plusieurs nationalités subsahariennes – nigérienne notamment- se sont avérés être impliqués dans ces bandes de trafic d’êtres humains. Récemment, les services de sécurité ont mis à jour une bande dirigée par des nigériens qui exploitent les migrants subsahariens dans la mendicité sur le sol national. « On a sauvé 14 000 femmes et enfants des mains de cette bande de criminels du Niger », a dévoilé Hacène Kacimi, directeur d’études chargé de la migration au ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire. Le même responsable a précisé que ce réseau qui activait depuis trois ans en Algérie «commençait à s’organiser sur le territoire national pour exploiter cette frange fragile dans la mendicité».
Pour le gouvernement, la migration clandestine ne doit pas menacer l’intégrité et la sécurité de l’Algérie par «n’importe quelle situation qui peut se poser et à tout moment». Une position qui met en avant l’aspect sécuritaire mais qui tient également en compte les conditions humanitaires de ces personnes en détresse qu’il conviendrait à aider. Le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur sont convaincus de la gravité de cette situation et ont inscrit ce dossier comme une «priorité nationale», a noté Kacimi, qui a qualifié les dernières mesures du gouvernement, pour faire face à ce phénomène, de salutaires». La situation est déjà difficile, mais le gouvernement accordait «une grande importance» au volet humanitaire et l’État est «profondément moral» dans la prise en charge de cette question, a-t-il souligné. Kacimi a accusé également certaines parties dont des ONG internationales, qui, à travers leurs discours humanitariste, soutiennent, en ayant conscience ou pas, ces réseaux criminels de type mafieux.
«Quand on parle de rafles et de déportations, nous ne sommes pas des Nazis, et ceux qui ont pratiqué les rafles et les déportations sont des Nazis», a-t-il dit, regrettant la campagne «violente» menée contre l’Algérie concernant le dossier de la migration. Une réponse à ceux qui reprochent à l’Algérie de mener des opération «de déportations et de refoulement» aux frontières avec le Mali et le Niger de centaines de migrants subsahariens qui ont fui les zones de conflit et la misère sociale pour venir trouver refuge sur le territoire national. Kacimi a rappelé que l’Algérie avait fait œuvre d’aide humanitaire envers l’Afrique, soutenant qu’elle a effacé les dettes au profit 14 pays du continent, et qui sont évaluées à 3,5 milliards de dollars durant les 5 dernières années. Les flux en croissance des migrants transitant les frontières nationales pourraient également déclencher d’autres formes de crimes organisés et armés avec des effets néfastes sur la sécurité nationale, estiment les pouvoirs publics. Banditisme, terrorisme, trafic de drogue, ces activités criminelles sont devenues un business international très lucratif dont des parties non avouées tirent profit. Durant les trois derniers mois, l’équivalent de 39 milliards de centimes ont été saisis à Adrar, Tamanrasset et Illizi, a souligné kacimi.
Hamid Mecheri

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