Alors que le cinquième volet de la saga «Jason Bourne» sort sur nos écrans, avec le retour de Matt Damon et une nouvelle course-poursuite à travers le monde, retour sur ce qu’a apporté la saga d’action au cinéma contemporain.
Matt Damon effectue son grand retour dans le rôle de Jason Bourne, ce mercredi dans les salles. Il retrouve le réalisateur de deux épisodes de la saga, Paul Greengrass, pour un nouveau film d’action réaliste et ancré dans le monde actuel. Voici en trois points ce qu’a apporté le plus célèbre amnésique du cinéma contemporain.
Le retour au réalisme
En 2002, quand «La Mémoire dans la peau» de Doug Liman sort sur les écrans, le genre du super-espion est devenu parodique. Les «Austin Powers» ont triomphé sur grand écran, remettant les pattes d’éléphant à la mode, les «Charlie’s Angel» ont débarqué à grands coups de Kung Fu et, 007, l’agent secret de sa Majesté, roule en voiture invisible dans «Meurs un autre jour», le dernier James Bond avec Pierce Brosnan dans le rôle principal. L’heure n’est plus au réalisme et un nouveau héros fait même son arrivée : le très cool fan de sports extrêmes à gros bras, alias Vin Diesel dans «xXx» de Rob Cohen. Adaptation d’un roman de Robert Ludlum, «La Mémoire dans la peau» a heureusement remis les codes du film d’espionnage au goût du jour, avec une approche très réaliste. Exit les méchants d’opérette et les bimbos écervelées, place à un méchant très contemporain –une division des activités spéciales de la CIA, rien que ça -, et à une petite amie presque lambda. La réussite commerciale et artistique du film va profondément influencer le cinéma contemporain. Ce n’est pas un hasard si James Bond va revenir, avec «Casino Royale», à un traitement plus froid et réaliste et si les suites de «xXx» et «Charlie’s Angels» ne marcheront pas au box-office.
Une mise en scène et un montage épileptiques
Avec «La Mort dans la peau» et «La Vengeance dans la peau», Paul Greengrass va imposer un style de mise en scène qui, là encore, sera repris pour les scènes d’action des derniers James Bond et pour de nombreux films. De l’usage de la caméra à l’épaule au travail méticuleux sur le son en passant, bien sûr, par un montage épileptique rythmé par la musique de John Powell, les scènes d’actions mises en scène par l’auteur de «Vol 93» seront souvent imitées mais rarement égalées.
Matt Damon superstar
Il fallait un certain courage aux producteurs du premier opus pour imposer Matt Damon en espion musclé. S’il avait déjà joué dans «Il faut sauver le soldat Ryan» et «Ocean’s Eleven», l’acteur révélé par «Will Hunting» dont il tenait le rôle principal, était souvent casté pour le rôle du genre idéal, pas pour celui de la machine de guerre prête à tuer sur ordre. En interprétant Jason Bourne, le natif de Cambridge, Massachusetts, va gagner une légitimité auprès des studios et pouvoir enchaîner films d’auteur et blockbusters. Sa filmographie est l’une des plus intéressantes du cinéma contemporain avec, sur son CV, des réalisateurs aussi prestigieux que Martin Scorsese, Terry Gilliam, Steven Soderbergh, Francis Ford Coppola, Clint Eastwood ou encore les frères Coen, là où son pote Ben Affleck va s’embourber dans des comédies romantiques insipides. Son retour en «Jason Bourne» a d’ailleurs attiré le public en masse: le film a déjà franchi la barre des cent millions de dollars au box-office nord-américain.