L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a souligné, dans son intervention intitulée « Poursuite de la lutte » que “la commémoration du 51ème anniversaire de la création du Front Polisario reflétait l’unité du peuple sahraoui sous la bannière du Front Polisario, ainsi que sa ferme volonté de libérer sa patrie et son engagement envers toutes les institutions nationales pour la liberté”. Dans le cadre de la Journée d’études intitulée « La cause sahraouie au cœur de la conscience mondiale », organisée par l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG) en collaboration avec le centre sahraoui des études stratégiques, Il a insisté sur la légalité de leur cause dans tous les forums internationaux. Mettant en avant la justesse de cette cause et l’engagement indéfectible du peuple sahraoui envers la lutte armée jusqu’à l’indépendance. Il a souligné la capacité de la résistance sahraouie à dévoiler les tentatives de légitimation de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc, mettant en lumière les tactiques utilisées par le makhzen pour annexer d’autres territoires par la force, la corruption et d’autres moyens illégaux. Il a également souligné que “bien que le peuple sahraoui ait toujours recherché la paix, il a été contraint de reprendre la lutte armée le 13 novembre 2020 pour défendre son droit à la liberté et à l’indépendance”. Il a affirmé que “malgré les conspirations, la résistance sahraouie triomphera, notamment en raison de l’élan croissant du mouvement mondial pour éliminer les vestiges du colonialisme, y compris le régime marocain et ses alliés sionistes”. À son tour Le directeur de l’INESG, Abdelaziz Medjahed, a souligné que l’objectif de cette Journée d’études était de sensibiliser l’opinion publique internationale à la légitimité de la cause sahraouie et de susciter une prise de conscience chez ceux qui méconnaissent son caractère décolonial. Il a rappelé le long combat du peuple sahraoui contre l’occupation marocaine, exhortant les individus conscients à s’unir pour mettre un terme à l’occupation du Sahara occidental, considérée comme la dernière colonie en Afrique. Le représentant du Front Polisario aux Nations unies et coordinateur avec la MINURSO, Sidi Mohamed Amar, a également exposé son point de vue lors d’une intervention par visioconférence depuis Istanbul, sous le thème « Rôle de l’Union africaine (UA) dans le règlement de la cause sahraouie ». Il a souligné l’appui conséquent que reçoit la cause sahraouie au sein de cette Union, la présentant comme une question de décolonisation. Il a rappelé que cette cause suit une approche qui prône des solutions africaines aux défis du continent, en s’alignant sur le programme « Faire taire les armes ». Dans une autre intervention depuis New York, toujours par visioconférence, portant sur la « Question sahraouie entre légitimité internationale et réalité politique », Sidi Mohamed Amar a souligné que cette question franchit une nouvelle étape décisive, marquée par la reprise de la lutte armée depuis le 13 novembre 2020 en réponse à la violation manifeste par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu. Il a mis en avant que l’État marocain entrave l’organisation d’un référendum d’autodétermination dans un climat de silence des Nations unies et du Conseil de sécurité, qui ont pourtant la responsabilité de maintenir la paix et la sécurité internationales. Sidi Mohamed Amar a affirmé que la seule solution réaliste à la question sahraouie demeure l’organisation d’un référendum libre et équitable, permettant ainsi au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination. De son côté, le Professeur Ahmad Adimi a présenté les conclusions du « livre blanc », fournissant des preuves historiques et juridiques démontrant l’absence de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le ministre sahraoui de l’Éducation, de l’enseignement et de la formation professionnelle, Khatri Addouh, a, quant à lui, exposé le contenu du livre « Lettre à mon frère marocain » rédigé par feu Mohamed Fadel Ismaïl. Cette occasion a également été marquée par plusieurs conférences portant sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la gestion de ses ressources conformément aux résolutions internationales, ainsi que sur « la crédibilité de l’ordre mondial dans la recherche d’une solution juste à la cause sahraouie » et la politique expansionniste du Makhzen au Maroc, ainsi que sur « la guerre des cartes ». Une exposition de photographies et de livres illustrant les moments clés de la lutte du peuple sahraoui a également été organisée. À la clôture de la Journée d’études, un mémorandum d’entente, visant à coopérer dans le domaine scientifique, a été signé entre l’INESG et le Centre sahraoui des études stratégiques. Concernant « l’avenir de la résolution de la question sahraouie dans le contexte des évolutions régionales et internationales actuelles », le recteur de la Faculté des sciences politiques et des relations internationales, Slimane Aradj, a plaidé pour « une intensification des actions, une extension et une unification des fronts de lutte en faveur du droit à l’indépendance du peuple sahraoui ». Il a souligné l’importance pour les organisations des droits de l’homme de révéler les méfaits de l’occupation marocaine dans les zones occupées. En conclusion, Aradj a évoqué « la nécessité de participer à une campagne médiatique visant à diffuser la vérité sur la cause sahraouie, en tant que lutte juste pour la décolonisation ». Il a mis en avant l’importance de renouveler le discours sur la défense de la cause sahraouie, afin de contrer l’expansionnisme colonial du Maroc et ses efforts visant à effacer l’identité sahraouie.
La coordination sahraouie en France exige des actions concrètes
La coordination des associations de la communauté sahraouie de France a lancé un appel à mettre fin à la politique de destruction menée par l’occupant marocain contre les civils sahraouis, incluant la destruction et l’incendie de leurs habitations, ainsi que l’appropriation de leurs terres et biens, dans le cadre de sa politique de colonisation du Sahara occidental. Ils ont également exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU et le Comité international de la Croix Rouge à garantir la protection des civils sahraouis conformément au droit international humanitaire. Le Collectif a dénoncé le non-respect par le Maroc de la décision du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, réitérant leur appel à la protection des civils sahraouis et à la réalisation du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Dans un communiqué publié à l’occasion du 51ème anniversaire de la création du Front Polisario, le Collectif a condamné le non-respect, par le Maroc, de la décision du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, rappelant que ce dernier avait considéré les prisonniers du camp de Gdeïm Izik comme étant arbitrairement détenus et avait exigé leur libération et leur indemnisation. Ils ont également appelé à permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément aux résolutions des Nations unies. La communauté sahraouie de France a attiré l’attention sur le mépris affiché par le Maroc à l’égard du droit international, mentionnant son implication présumée dans un scandale de trafic d’influence au sein du Parlement européen ainsi que son utilisation présumée de la corruption et du chantage à travers le programme d’espionnage Pegasus contre les journalistes et les personnalités politiques. Le Collectif a également appelé tous les pays, notamment la France, à cesser d’encourager leurs entreprises à mener des activités économiques au Sahara occidental occupé, soulignant que cette pratique violait le droit international et soutenait l’occupation. Samedi, la communauté sahraouie de France avait prévu de se rassembler place Saint-Jacques à Bressuire (France) en solidarité avec les prisonniers politiques sahraouis pour dénoncer les violations des droits de l’homme perpétrées par les forces d’occupation marocaines contre les civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental. Cependant, le rassemblement a été interdit par un arrêté préfectoral, la veille.
M. Seghilani