Accueil MONDE Colombie : accord Farc-gouvernement sur un départ progressif des enfants combattants

Colombie : accord Farc-gouvernement sur un départ progressif des enfants combattants

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Les mineurs combattants des Farc quitteront progressivement les rangs de cette guérilla, selon les termes d’un accord conclu, dimanche, avec le gouvernement dans le cadre de négociations de paix menées à Cuba.

Les Farc, guérilla la plus importante du pays avec environ 7.000 combattants, « s’engage à faire partir les mineurs de 15 ans (…) dès qu’un accord sur le protocole et le plan transitoire d’accueil aura été trouvé », indique un communiqué signé par les deux parties. Ce devrait être chose faite d’ici 15 jours, ont ajouté les négociateurs, précisant que les mineurs non suspectés de crimes graves bénéficieraient d’une amnistie, alors que le sort des accusés de ce type de crime serait défini ultérieurement.
Le départ des mineurs débutera par les moins de 15 ans en attendant la définition d’une « feuille de route » pour les autres, indique encore le texte. Les parties n’ont pas dévoilé de chiffres sur le nombre de mineurs combattants qui pourraient bénéficier de cette mesure. Mais selon des données officielles, parmi les quelque 6 000 mineurs qui ont quitté les rangs de groupes armés ces 17 dernières années, 60% provenaient des Farc. Le groupe rebelle s’est toujours défendu de recruter des enfants soldats, préférant expliquer qu’il prenait en charge des orphelins et des victimes de violences. Début février, la guérilla avait annoncé qu’elle renonçait à enrôler des mineurs de moins de 18 ans, un an après une annonce similaire concernant les moins de 17 ans.
Dans un tweet, le président colombien Juan Manuel Santos a salué un « accord historique (…) pour soustraire les enfants à la guerre », précisant que lorsque ce serait possible ils seraient rendus à leurs familles.
« Les droits de ces mineurs seront respectés », a assuré de son côté le chef négociateur des Farc Ivan Marquez, précisant que les enfants suivront « des programmes sociaux et éducatifs, pour que l’exclusion sociale qui les a poussés dans nos campements ne se répète jamais ». Cet annonce survient au moment où les représentants du gouvernement colombien et des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) discutent d’un cessez-le-feu définitif, un des derniers points à résoudre avant la signature d’un accord de paix. La guérilla des Farc a appelé vendredi les Colombiens à se préparer à célébrer la fin d’un conflit armé de plus d’un demi-siècle. La veille, les parties avaient convenu d’inscrire le futur accord de paix dans la constitution, garantie demandée par la rébellion dans le cadre de sa future démobilisation.
Depuis le début des discussions de paix ouvertes fin 2012 à Cuba, gouvernement et Farc ont déjà signé plusieurs accords intermédiaires, notamment sur la lutte contre le trafic de drogue ou encore les réparations aux victimes. Mais avant d’envisager la signature de la paix, les parties doivent encore s’entendre sur les modalités du désarmement et le mode de ratification de l’accord de paix final.
Ce conflit complexe a impliqué au fil des décennies guérillas d’extrême-gauche, milices paramilitaires d’extrême-droite et forces armées, sur fond de violences des narco-trafiquants faisant au moins 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,8 millions de déplacés. Le gouvernement et la seconde rébellion du pays, l’ELN (environ 1.500 combattants), ont annoncé récemment l’ouverture prochaine de pourparlers parallèles.

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