Le mouvement Barakat a décliné sa participation à la Conférence nationale sur la transition démocratique, initiée par la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) et attendue pour le 10 du mois en cours à l’hôtel Hilton, Alger. «Barakat ne participera pas à cette conférence pour laquelle il a été convié officiellement», écrit le Mouvement dans une déclaration écrite rendue publique. Malgré sa position de non participation à ladite rencontre, Barakat salue, au passage, les partis politiques et les personnalités nationales constituant la CLTD qui ont su, selon les rédacteurs de la déclaration, surmonter leurs différends pour créer une alternative allant dans le sens du changement pacifique. Évoquant les consultations politiques entamées avant-hier, dimanche, par le chef du cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, avec les partis, personnalités et organisations de la société civile dans le cadre de la révision constitutionnelle, Barakat estime que le pouvoir «se consulte avec lui-même !», et dit être «conforté» par le fait que la quasi-totalité de la classe politique, notamment celle de l’opposition, a massivement rejeté l’invitation de la présidence de la République.Dans le même sillage et en ce qui concerne la Réconciliation nationale, qui, selon le représentant de la présidence sera consacrée «Constante nationale», les rédacteurs de la même déclaration considèrent qu’un travail de mémoire pour la «vérité et la justice» est un préalable facteur à entreprendre avant toute réconciliation. En outre, le Mouvement accuse le pouvoir politique algérien de «continuer dans sa politique d’occultation de l’histoire récente de l’Algérie en programmant une amnistie déguisée à travers la constitutionnalisation de la Réconciliation nationale». Par ailleurs, Barakat réitère «sa fidélité à sa ligne politique» et sa «détermination plus que jamais à continuer sur la voie tracée vers la liberté, la démocratie, la justice sociale et la dignité», conclut la déclaration. Pour rappel, créé dans la foulée de la dernière campagne électorale pour s’opposer au quatrième mandature du chef de l’État, le mouvement Barakat a connu dernièrement de graves dissensions dans ses rangs. Cette crise a été provoquée par la participation de ce même groupe rédacteur de ladite déclaration à des rencontres de «consultations et concertations» avec des partis politiques et personnalités nationales, notamment ceux et celles appartenant à la CLTD.
Adel Boucherguine