Qualifiant la tenue de la Conférence internationale de l’Énergie (IEF 15), à Alger, d’événement «important» et de portée «mondiale», le ministre de l’Énergie, Nouredine Bouterfa, a indiqué, hier, qu’elle a été une «réussite», au regard de la teneur des recommandations, en faveur de la poursuite du dialogue mondial sur les questions énergétiques, avec une cadence plus soutenue.
Animant un point de presse au terme de deux jours des travaux de l’IEF 15, entamés, mardi dernier, au Centre international des Conférences, le ministre, Bouterfa, a d’emblée annoncé le conclave des pays membres de l’Opep, à partir de 15 heures (hier, ndlr), après avoir réaffirmé, peu de temps de la clôture de l’IEF 15, qu’il demeure «optimiste», quant à l’issue de la réunion informelle de l’Opep. S’agissant de l’IEF 15, ses travaux, a t-il affirmé, «n’ont pas été perturbés par ce qui se passait (en référence à la réunion de l’Opep» hors des salles abritant les sessions et les tables rondes de l’IEF 15», a-t-il souligné. Des travaux qui ont dégagé les grandes lignes pour la poursuite du dialogue entre producteurs et consommateurs d’énergie, mais aussi lui donnant une cadence plus «soutenue» en vue de répondre aux problématiques posées, notamment en matière de développement et aux questions environnementales. De son côté, Xianshene Sun, secrétaire général de l’IEF 15, a annoncé, lors de la conférence animée conjointement avec Bouterfa, que la prochaine conférence de l’IEF se tiendra, en Inde, un des pays du Brics, faut-il le noter. Les participants à la Conférence de l’IEF d’Alger, dont des ministres de 28 pays, ont réussi à s’entendre sur l’importance «du renforcement» du dialogue entre producteurs et consommateurs d’énergie, en vue de stabiliser le marché international et d’atténuer, voire le prémunir, des perturbations auxquelles il fait face. La course pour le contrôle des voies d’approvisionnement et des ressources naturelles, que mènent certains acteurs sur la scène internationale, se traduisant, notamment depuis ces dernières années, par des tensions géopolitiques, sur fond d’intérêts stratégiques, pèse, en effet, sur la cadence et la teneur du dialogue international sur l’Énergie, lequel vient de passer le cap de 25e année d’existence. Indiquant qu’il y a «convergence» sur la nécessité de la transaction énergétique, et pour que les hydrocarbures «demeurent nécessaires», Bouterfa a assuré que la situation actuelle «ne devrait pas affecter la transition énergétique», avant d’ajouter que celle-ci «est en marche en Algérie». Parmi les recommandations portées dans la Déclaration finale de l’IEF 15 d’Alger, celle portant sur la baisse significative des revenus des pays exportateurs de pétrole. Laquelle baisse, est-il indiqué, avait induit des «contractions aiguës» des investissements mettant, ainsi, l’industrie pétrolière devant des «défis structurels», appelant à «une meilleure compréhension, le dialogue et la transparence dans les échanges des données». Par ailleurs, le ministre a déclaré que «la conjoncture économique actuelle du pays “ne nous permet pas de lancer des appels d’offres pour l’exploration pétrolière», sauf, a-t-il poursuivi, «si les entreprises étrangères sont prêtes à accompagner le pays dans ce type de réalisation», a-t-il souligné, lors de son allocution de clôture du Forum énergétique. La chute des prix du pétrole sur le marché mondial depuis deux ans est la cause principale du recul des investissements dans le secteur des hydrocarbures. Pour le responsable du secteur de l’énergie, dans le staff gouvernemental d’Abdelmalek Sellal, «depuis 2015, les investissements dans ce secteur ont baissé de 50%», déplorant l’impact négatif de ce ralentissement sur le «lancement et l’avancement des projets». «L’Algérie doit bénéficier des expériences des autres pour réussir sa transition énergétique. Plus de 300 mégawats sont en service, en attendant de lancer d’ici la fin de l’année le projet de réalisation d’une centrale de 4 000 mégawats», indique le ministre. Il estime que la dynamique engagée dans chaque dialogue se traduit par la détermination de chaque partie à aller de l’avant. «Les obligations et engagements des officiels dans leur pays ne les ont pas empêchés de prendre part à ces travaux et de contribuer à l’enrichissement du dialogue», renchérit-il, lors du point presse animé conjointement avec le président de l’IEF 15, Xianshene Sun,
Flexibilité des positions au sein de l’Opep, selon son président
À l’heure où nous mettons sous presse, les participants au conclave des pays membres de l’Opep poursuivent leur travaux, en vue de s’entendre sur la voie à emprunter pour la stabilisation du marché pétrolier, laquelle entente sera sur la table du Sommet de l’Opep, à Vienne, fin novembre prochain. Pour le président de l’Opep, celle-ci, a-t-il déclaré, dès l’entame de la réunion informelle de ses membres, hier après-midi, «est appelée à parler avec une seule voix pour trouver une solution attendue par les marchés».
Déclarant qu’«il faut faire face au défi du marché», le ministre de l’Énergie qatari a souligné que la réunion informelle des membres de l’Opep «est vitale» pour, a-t-il poursuivi, «aller vers la stabilisation» entre la demande et l’offre de l’or noir sur la scène internationale.
Mais pour y parvenir «ça va être long», a-t-il précisé, le président de l’Opep assure que “tout le monde a montré une flexibilité» lors des consultations entre les pays membres de l’Opep et non-Opep. Ne manquant pas de préciser, plus loin dans son intervention au début du conclave informel de l’Opep, que «la réunion d’Alger est un message rassurant pour le marché pétrolier international».
Karima Bennour