Ciotti, la France et les Algériens

La haine de l’Algérien dans son expression la plus abjecte. Une haine exprimée à travers deux tweets. L’un signé du parti « LR » et l’autre de son président Eric Ciotti. Les deux se veulent une « réponse » à la restitution des objets de la période coloniale par la France à l’Algérie. Ciotti et le parti qu’il préside y mettent des « conditions » sous forme de texte sur fond de photo-montage. Y sont représentés des supporters algériens défilant sur les Champs Elysées avec cette phrase assassine : «Il faut tout reprendre : les délinquants, les criminels, ». Traduction du message : tous les Algériens sont des délinquants et des criminels. Une insulte envers tout un peuple qui ne doit pas rester impunie. La justice française doit être saisie pour réparer cet outrage inadmissible. D’ailleurs c’est un membre influent de ce parti qui s’est élevé contre ce déversement de haine. En effet, Xavier Bertrand (qui compte être candidat à la présidentielle française de 2027) a répondu par un autre tweet avec ces mots : « Je condamne avec force ce tweet qui ne reflète ni les valeurs ni l’histoire des Républicains.
Aucun calcul électoral n’autorise à insulter un pays et son peuple, quelles que soient les divergences qui nous opposent. Je demande le retrait de ce tweet indigne ». Il ne sera pas écouté puisque Ciotti dit « assumer » les deux tweets. Une insulte qui découle d’une haine sans limites d’un Ciotti qui est pourtant lui-même qu’à moitié français. Ainsi donc et dès qu’un travail sérieux est entamé entre la France et l’Algérie pour une « réconciliation des mémoires », des forces tapies dans l’ombre surgissent en France pour tout démolir. C’est de cette manière que fut retiré de la table « le traité d’amitié » que préparaient les présidents Chirac et Bouteflika. Les détracteurs et les haineux avaient, pour cela, utilisé le parlement en faisant voter « l’article 4 de la loi du 23 février 2005 ». Pour preuve que Ciotti et quelques-uns (pas tous heureusement) de ses acolytes manquent de culture car avec leur slogan « il faut tout prendre », ils ne savent pas qu’il y a la dette du blé, le Trésor d’Alger, l’exploitation des richesses minières et agricoles durant 132 ans, les essais nucléaires (qui ont un coût), autant de biens (on en oublie sûrement) que le colonialisme a volé aux Algériens et que nous serions heureux de « reprendre ». Ceci sans compter les vies humaines-qui n’ont pas de prix- des Algériens pris de force par les autorités coloniales pour combattre pour la France durant les deux guerres mondiales. Et quand les Algériens font l’effort d’apaiser les consciences, malgré les douleurs encore vives, en France, les nostalgiques de l’Algérie-française et les cercles politico-médiatiques hostiles à l’Algérie s’activent pour s’immiscer et parasiter dans le lent travail de reconstruction dans le but d’interdire aux deux peuples, français et algérien, de tourner la page et vivre en paix en regardant vers le futur. Ces forces du mal doivent être combattues sans faiblesse.
Zouhir Mebarki