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Cinq programmes et nombreuses préoccupations citoyennes

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Un débat télévisé entre les cinq candidats en lice pour l’élection présidentielle du 12 décembre, à savoir Abdelmadjid Tebboune, Ali Benflis, Azeddine Mihoubi, Abdelkader Bengrina et Abdelaziz Belaïd, aura lieu vendredi. Dans l’attente de ce débat qui réunira les candidats autour de la même table, voici le résumé de leurs déclarations durant la campagne.
Sur le plan politique tous les candidats s’entendent sur la nécessité des transformations institutionnelles, constitutionnelles et judiciaires, pour assurer une gouvernance moderne et une séparation des pouvoirs, moraliser la vie publique en général et la vie politique en particulier, instaurer un État de droit garantissant les libertés personnelles et publiques… C’est sur le plan économique que les vues divergent, or ce sujet est souvent phagocyté par des exigences droits-de-l’hommistes.
De manière unanime, les cinq candidats promettent de renforcer le recours à la planification pour l’adoption de politiques rationnelles et durables, notamment à travers la relance des instances existantes comme le Conseil national économique et social ou la création de nouveaux organes. Il est indéniable que la planification joue désormais un rôle fondamental même dans les économies libérales.
Ce que les candidats ne partagent pas c’est la ligne idéologique ; et si celle de Bengrina, un ancien du MSP, est clairement libérale, celle d’Abdelaziz Belaïd semble aller dans le même sens puisqu’il propose un plan de restructuration du secteur public accompagné d’un programme de privatisation, alors que l’opération a commencé dans les années 1980, sous les auspices du programme d’ajustements structurels, et a abouti à la liquidation et/ou la privatisation de centaines d’entreprises publiques et la mise au chômage de milliers de travailleurs. Si MM. Tebboune et Benflis aspirent à la préservation des acquis sociaux des années 1960 et 70, on ne sait cependant pas si le patron du RND est attaché aux principes d’un État social tel que défini dans la déclaration de Novembre, la plateforme de la Soummam et la charte de Tripoli, principes auxquels le président Boumediene a donné corps.
Aujourd’hui, le citoyen ne rêve pas uniquement d’une vraie stratégie pour sortir de la rente pétrolière. Il veut savoir quelle place accorde la Nation aux catégories les plus faibles, en matière de droits économiques et sociaux, droits que le libéralisme international veut remettre en question. Quelle est la place du secteur étatique et particulièrement celle des fonds souverains, un secteur fondamental dans les économies modernes, pas uniquement libérales ? Les thèmes racoleurs des droits de l’Homme, de démocratie, de séparation des pouvoirs, du rôle de l’armée en politique, ne peuvent occulter l’essentiel : la relance d’une économie grippée. Le contexte unipolaire et la situation à nos frontières impose aussi une clarification des vues, car la souveraineté est tributaire de la sécurité.
Par Ali El Hadj Tahar

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