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CINQ ENTREPRISES COTÉES POUR 450 MDA DE CAPITALISATION EN 23 ANS : La Bourse d’Alger cherche sociétés désespérément

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Au moment où la majorité des bourses mondiales ont connu des capitalisations de fonds jamais atteintes auparavant du fait de la raréfaction des crédits bancaires en cette la crise économique, aggravée par la crise sanitaire, la Bourse d’Alger stagne depuis sa création d’il y a plus de 20 ans, malgré les fortes potentialités que recèle le marché algérien. Seulement 5 sociétés sont cotées, à savoir : Alliance Assurances, El-Aurassi, Saïdal, Biopharm et NCA Rouiba (cette dernière s’est retirée), pour une valeur de capitalisation de seulement 450 milliards de dinars. « Nous sommes, certes, loin des capitalisations atteintes au niveau mondial, même loin des bourses les plus faibles. Par exemple la bourse de Tunis comptabilise 10 milliards de dollars de capitalisation », a indiqué hier Yazid Belmouhoub, DG de la Bourse d’Alger, sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio nationale. Il a souligné « qu’à l’international, les levées de fonds en bourse en 2020 ont atteint des sommets extraordinaires qui n’ont jamais été atteints depuis 2007. Il faut savoir que c’est aux alentours de 4 000 milliards de dollars de fonds levés par les entreprises sur les marchés boursiers à l’international ». Ce dernier se dit, cependant, préférer voir « beaucoup plus les potentialités » de la Bourse d’Alger. « Pour des raisons que l’on connait, la bourse d’Alger n’a pas joué son rôle dans le financement de l’économie, mais peut le faire et fédérer des moyens de financement extraordinaires à condition que les sociétés acceptent de franchir le pas », a-t-il poursuivi. Il citera une série de mesures et d’incitation prises par le gouvernement pour encourager les entreprises, publiques et privés, à expérimenter la voie de la Bourse comme alternative face à la raréfaction des crédits bancaires et de la commande publique. Parmi ces mesures, un accompagnement au niveau fiscal en offrant des exonérations fiscales et d’impôts jusqu’à 2023 sur tous les gains générés en bourse par les entreprises qui décident d’aller coter en bourse. Pour se faire, Yazid Belmouhoub préconise d’aller vers la digitalisation du secteur pour instaurer la confiance entre les différents acteurs et réduire l’influence du marché parallèle.
« La Bourse d’Alger est au même niveau de concurrence dans le financement des entreprises avec le secteur bancaire », a-t-il défendu. Benmihoub a assuré que la Bourse d’Alger pourra jouer un rôle important dans le contexte économique actuel, marqué par la pandémie de la Covid-19. Selon lui, il s’agit de sauvegarder l’outil de production et les postes d’emploi en produisant de la croissance économique. « Au vu du contexte économique et l’avènement de la pandémie de la Covid-19, il y a un besoin énorme de trouver des ressources financières pour maintenir la croissance », a-t-il souligné.

L’entrave du marché informel
Le DG de la Bourse d’Alger a expliqué que le système des financement national est axé sur les banques qui financent plus de 90 % des besoins. « Aujourd’hui, avec la baisse drastique des liquidités et la raréfaction des ressources financières, la Bourse s’impose comme moyen important de financement », indique-t-il. Pour redynamiser cet organisme, comptant cinq entreprises seulement, il faut encourager les entreprises algériennes d’ouvrir leurs capitaux et de recourir à ce mécanisme. Pour Benmihoub, il y a un grand potentiel financier, malheureusement entravé par le marché parallèle. « Il y a une grosse zone d’ombre qui est le marché informel et beaucoup d’acteurs trouvent leurs comptes dedans et évitent d’aller au marché formel », a-t-il regretté. La solution ? Assécher graduellement le « cash » dans le secteur informel, en allant vers la digitalisation du secteur économique et les transactions financières, préconise ce responsable. Pour ce faire, il faut d’emblée proposer des mesures d’accompagnement à l’instar des allègements fiscaux en faveur des entreprises affichant la volonté de s’introduire en Bourse. Le DG de la Bourse d’Alger a cité un nombre des efforts de l’État pour absorber l’argent de l’informel : l’introduction de la finance islamique dans les banques et aussi l’assurance halal « takafoul » et aussi la possibilité de coter en bourse avec la formule islamique de « Soukouk ».

Un marché dédié aux startup lancé
L’autre volet sur lequel le DG était amené à s’exprimer est le rôle de la Bourse d’Alger dans le financement des startup. À ce propos, Benmihoub a annoncé un projet de création d’un marché dédié, exclusivement, à ce type d’entreprises avec certaines conditions. « Quand on parle des startup, on parle d’un haut niveau de risque, donc, il faut mettre les barrières pour protéger l’argent des épargnants », précise-t-il. Par ailleurs, le même intervenant a rappelé qu’il existe un marché dédié à la PME au niveau de sa structure. Il a estimé par ailleurs que la capitalisation boursière est un facteur qui favorisera la solidité de nos entreprises à l’international qui veulent exporter leurs produits, car cela créera plus de transparence et de traçabilité entre ces entreprises et les partenaires étrangers. Yazid Belmouhoub se dit s’attendre de la Bourse d’Alger de jouer un rôle très important dans l’avenir. « Le contexte y est favorable. C’est le besoin de financement qui poussera les chefs d’entreprises à réfléchir. Il faudrait qu’ils acceptent d’ouvrir le capital de leurs entreprises aux investisseurs en dehors de leurs familles. Et nous sommes tout à fait prêts à les accompagner », a-t-il assuré. Il soutiendra que désormais la balle est dans le camp des chefs d’entreprises : « La Bourse est là, ce sont les entreprises qui ne sont pas candidates ». Yazid Belmouhoub a parlé également de « Crowdfunding », largement utilisé dans le monde. « On peut lever des fonds n’importe où à travers le crowdfunding. C’est un moyen de financement qui pourrait être une bouffée d’oxygène pour les startup. Je pense qu’il y a un potentiel à exploiter », a-t-il fait remarquer. Le DG de la Bourse d’Alger a évoqué également le projet d’instaurer « une cotation digitale », c’est-à-dire une bourse virtuelle où les transactions peuvent s’effectuer à distance sur des PC ou Smartphones. « Le projet qui a été initié par le ministère de Finances avance très bien. Nous sommes en phase de finalisation et nous espérons, si les conditions sanitaires le permettent, de le mettre en ligne en 2021 », a-t-il annoncé.
Hamid Mecheri

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