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Cinq ans après l’intervention de l’Otan, en Libye : Rome confirme, après Paris, sa présence militaire sur le sol libyen

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Après l’annonce par le ministère français de la défense, de la mort de trois de ses soldats des forces spéciales en Libye, pays plongé dans le chaos, depuis plus de cinq ans, suite à l’intervention militaire de l’Otan, dans le sillage de la crise libyenne, survenue en février 2011, c’est au tour de l’Italie, d’annoncer officiellement sa présence militaire sur le sol libyen.

Des annonces de Paris et Rome qui interviennent au moment, où Washington annonce de son côté, début août, des frappes aériennes de son aviation militaire, contre, les positions des terroristes de daech, grâce au chaos qui s’est installé, en Libye, réussi à prendre le contrôle de régions dans ce pays, dont la ville côtière de Syrte.
En réaction aux frappes militaires américaines, en Libye, début mois courant, contre les positions de daech, le ministère italien des affaires étrangères a indiqué, que Rome «évalue de façon positive les opérations aériennes lancées aujourd’hui (1er août :ndlr) par les États-Unis sur certains objectifs de daech à Syrte» en Libye. Précisant, poursuit-il, dans son communiqué, diffusé le 1er du mois courant, que les frappes de l’aviation militaire américaine «adviennent à la demande du Gouvernement d’Unité nationale» avant d’ajouter et «en soutien des forces fidèles au Gouvernement, dans l’objectif commun de contribuer à rétablir la paix et la sécurité en Libye». Dix jours après ces déclarations du département des affaires étrangères d’Italie, son ministre a affirmé jeudi dernier, que son pays, «n’a pas de mission militaire en Libye, et si elles sont menées à l’avenir» ce sera, a-t-il indiqué «avec l’approbation du parlement (Italien : ndlr)». Les propos du chef de la diplomatie italienne, interviennent suite à l’information confirmée par le Commandement des opérations interarmées des forces spéciales (COFS) dans l’édition américaine du Huffington Post, qui explique que son pays n’étant pas en état de guerre, la tâche principale des forces spéciales en Libye, est de «fournir un soutien et de déminer le territoire». Des dizaines de militaires italiens du régiment Col Moschin, groupe spécial composé de représentants des Carabinieri et de l’aviation militaire, se sont rendus en Libye, avec pour but, est-il indiqué, d’entraîner les forces du gouvernement de Fayez El-Sarraj et ceux de la ville de Misrata, pour des opérations de déminage et de leur apprendre à se protéger des tireurs d’élite de daech, selon la même source.
Le parlement italien a en prévision des missions que devront mener ses forces militaires en Libye, adopté une législation autorisant le premier ministre à accorder le feu vert au déploiement des unités spéciales à l’étranger, durant 24 mois, en cas d’urgence, de crise, de menaces à la sécurité du pays (Italie :ndlr) ou à la sécurité de ses citoyens. Plus loin dans un entretien au quotidien italien, Corriere della Sera, paru jeudi dernier, le chef de la diplomatie n’a pas manqué de s’adresser à une opinion italienne, hostile à des opérations militaires de son armée, à l’étranger, tirant les leçons de celles menées depuis les années 1990 à nos jours. Il déclare, en effet, que «notre engagement ne doit pas susciter l’étonnement », lequel engagement, poursuit-il qui «contribue à la stabilité de la Libye est une priorité nationale italienne», a souligné Paolo Gentiloni. L’Italie est en train selon le chef de la diplomatie italienne de fournir «un soutien logistique» aux opérations anti-terroristes en Libye, assurant de la disponibilité de son pays «à examiner des requêtes du gouvernement libyen (de Fayez El Serraj : ndlr)» citant, celles relatives à la formation de la garde présidentielle et au soutien des opérations des garde-côtes libyens. Et d’annoncer, par la même occasion, la nomination de Giuseppe Perrone, ambassadeur dans la capitale libyenne Tripoli, après plus d’une année de la fermeture en février 2015 de la représentation diplomatique italienne dans ce pays. Sur le plan militaire, l’Italie est en train de fournir «un soutien logistique» aux opérations anti-terroristes en Libye, a affirmé le haut diplomate, assurant que son pays était «prêt à examiner des requêtes du gouvernement libyen relatives à la formation de la garde présidentielle et au soutien des opérations des garde-côtes libyens.»

Actions militaires des pays occidentaux en Libye et déclaration conjointe sur le pétrole libyen
Après dix jours de l’annonce par Washington de ses raids en Libye, contre des positions de daech, notamment à Syrte et la confirmation de Paris et de Rome de la présence sur le sol libyen des soldats de leurs armés respectives, les gouvernements américain, italien, français, britannique, espagnol, allemand ont émis une déclaration conjointe, jeudi dernier, sur la question du pétrole libyen, «Le contrôle de toutes les installations (pétrolières en Libye :ndlr)) doit revenir » indiquent les signataires «sans condition préalable, sans réserve ni délai aux mains des autorités nationales légitimes reconnues comme telles par la Résolution 2259 /2015 du Conseil de sécurité des Nations unies» avertissent-ils.
Appelant, plus loin, «toutes les parties à s’abstenir de tout acte d’hostilité et à éviter toute action susceptible d’endommager ou de perturber les infrastructures énergétiques de la Libye», lit-on. C’est en ces termes que les pays signataires de la déclaration conjointe, membres de l’Otan, faut-il le noter, se sont exprimés sur leur préoccupation première en Libye, les richesses pétrolières de ce pays, lequel plongé dans la crise de février 2011, qui s’est vite transformée en conflit armé, a précipité l’intervention des forces militaires de l’Alliance atlantique, et depuis, le pays baigne dans le chaos, laquelle situation, qui a profité aux réseaux terroristes et à ses ramifications, trafiquants d’armes et de drogues. Rappelons que la Libye possède près de 40 % du pétrole africain, connu pour sa haute qualité et son faible coût d’extraction, et de grosses réserves de gaz naturel, dont l’exploitation peut rapporter aux multinationales occidentales, de nos jours, des profits plus élevés que ceux qu’elles arrivaient à obtenir avant la crise libyenne de 2011.
Karima Bennour

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