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CHOQUÉES PAR LE DÉCÈS DE LEUR CAMARADE À LA CITÉ UNIVERSITAIRE : Les résidentes d’Ouled Fayet 2 racontent leur calvaire

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Les jeunes étudiantes, résidentes de la cité universitaire d’Ouled Fayet 2, au sud-ouest d’Alger, étaient encore sous le choc hier après le décès, survenu samedi, d’une de leurs camarades suite à l’explosion d’une bouteille de gaz ou des suites d’un court circuit électrique. La question de la cause de l’incident demeure posée, tant les avis des différents intervenants divergent.

Les visages, jadis, angéliques de ces étudiantes, avaient laissé place à la tristesse, à l’amertume et à l’indignation ; car si elles recourent souvent aux moyens de bord pour préparer de quoi se nourrir et pour aussi se réchauffer en plein hiver, c’est parce que les prestations assurées au sein des cités universitaires sont à la limite du Smig. Tirées de leur quiétude par la mauvaise nouvelle de voir une de leurs collègues partir à la fleur d’âge ; les étudiantes n’en revenaient toujours pas. Tôt le matin, quatre bus chargés d’étudiantes avaient pris le chemin de Tiaret, pour assister aux obsèques de la jeune étudiante.
L’origine de l’accident constitue même la pomme de discorde entre le directeur de la cité universitaire et les étudiantes résidentes. Pour les autorités du secteur, à leur tête le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l’accident a été provoqué par un court-circuit électrique. Une version des faits démentie par les étudiantes qui occupaient les lieux. Pour elles, il s’agit bel et bien d’une explosion d’une bonbonne de gaz.
Accostée pas loin de la cité universitaire, Nabila, jeune étudiante résidante des lieux, n’a pas caché son indignation quant aux déclarations du directeur de la cité qui avait imputé l’origine de l’accident à un court-circuit.
« Nous avons organisé hier (samedi, ndlr) dans la soirée un rassemblement où nous avons réclamé la présence du directeur pour s’expliquer sur ces propos ; car nous savons toutes que l’accident est dû à une exposition d’une bouteille de gaz, et non pas à un court-circuit », a-t-elle dit avec amertume.

« Nous préparons les repas dans nos chambres »
Quant aux raisons du recours à l’usage de ces bouteilles de gaz et des résistances électriques dans une cité d’hébergement d’étudiantes, Nassima, sa collègue, a affirmé que la plupart des étudiantes préparent leurs « bouffes » dans leurs chambres, car les repas servis à la cité sont immangeables. « Nous préparons nos repas dans nos chambres. Au resto c’est tout simplement immangeable. Si les conditions étaient bien meilleures, on n’aurait pas recours à ce genre d’appareil dans nos chambres. Mais nous n’avons guère le choix », a ajouté cette étudiante. Pour sa part, Hassina abordée à sa sortie de la cité universitaire, l’étudiante, a encore le regard perdu après l’accident, imputant la responsabilité de cet accident à la mauvaise qualité des services assurés au sein de la résidence d’Ouled Fayet 2.
« En l’absence d’une nourriture propre et mangeable, les étudiantes n’avaient d’autres choix que de faire appel à ces appareils qui servaient à la fois pour la préparation de la bouffe ; mais aussi pour se protéger des morsures du froid en hiver ; car le chauffage ne fonctionne jamais », a regretté la jeune étudiante. Réagissant à cet accident mortel, l’Union nationale des étudiants algériens (UNEA), a interpellé le ministère de l’Enseignement supérieur et le directeur des œuvres universitaires les invitant à sévir contre les responsables.
Le comité des étudiants a également réclamé l’amélioration des conditions de vie dans les cités universitaires pour mettre fin à ce genre d’accident ; car il ne s’agit pas du premier du genre. Samedi, une jeune étudiante, âgée de 24 ans, originaire de Tiaret, avait perdu la vie suite aux nombreuses brûlures engendrées par une explosion survenue dans sa chambre universitaire située à la cité de Ouled Fayet. Cet énième accident a remis, une nouvelle fois, sur le tapis les conditions prévalant dans les cités universitaires à travers le pays.
Brahim Oubellil

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