La saison culturelle présente pour cette année des animations en soirées durant le mois du ramadhan, à travers les grandes cités de la wilaya à l’image de celle du chef-lieu de wilaya où de belles soirées en perspective sont données aux habitants. Bien entendu si au cours de la journée de ce mois il y a ceux ou celles qui travaillent encore et ont préféré différer leur congé annuel au mois d’août pour en profiter au maximum ; par contre la nuit venue c’est tout un autre monde qui fait surface et envahit les mosquées, les cafés, les magasins ou les centres culturels. A Chlef, la Direction de la culture n’est pas restée en marge de cet évènement, puisqu’elle a programmé de nombreuses soirées artistiques. En effet, au cours de la nuit du vendredi, le musée national «Abdelmadjid-
Méziane de Chlef a vibré aux chants et danses de nombreuses troupes venues d’un peu partout du pays. En effet admirablement décoré par des lampes multicolores et bien éclairé, le Centre culturel de Chlef a proposé aux Chélifiens une troupe venue de Mostaganem. Il s’agit de la troupe « Fen Wa Nachat » (Art et animation) de Mostaganem qui est entrée la première en lice. Celle-ci est dirigée par Nouredine Benatia, le créateur de cette formation en 1984. Les musiciens interprètent des chansons du patrimoine en particuliers deux textes de Mohamed Nedjar (artiste ayant vécu 3 siècles après Maghraoui, au XVI° siècle). Cette association travaille sans relâche depuis 30 ans et possède une école de musique avec trois paliers pour initier les jeunes à ce genre musical et perpétuer ce patrimoine immatériel. Le 2° acteur de cette belle soirée c’est le groupe « El-Hachimia » de Chlef, très connu car composé des neveux du chantre de la musique chaâbi, le défunt El Hachemi Guerrouabi. Ils ont interprété avec brio « la nakhad rohi ya ghalek el-âachia » du patrimoine et dont le message est d’aider les pauvres, ensuite une chanson sentimentale intitulé « Kherdjet lariam » et un produit du groupe lui-même « Bent Bladi Nabghia » (paroles du poète et parolier Djamel Bouzid). Ces compositions ont fait danser les spectateurs jusqu’à une heure tardive de la nuit. Il faut dire que l’enthousiasme est palpable au sein de la population locale sur ce genre de soirées, qui lui permettent de sortir de la monotonie et de donner un souffle nouveau à une wilaya qui se veut touristique. Quant à la deuxième métropole de la wilaya en l’occurrence la ville côtière de Ténès, ses habitants préfèrent
« se balader » juste après le f’tour ; tout au long du front de mer en quête de fraîcheur notamment en cette période de l’année où il fait très chaud. Toutefois de nombreux citoyens que nous avons rencontrés au bord de la mer souhaiteraient voir l’arène située en face de la grande plage recevoir des troupes musicales pour animer les nuits de ce mois de ramadhan comme autrefois. Néanmoins face à ce «vide» culturel un groupe d’associations de la ville de Ténès, actives dans les domaines de l’environnement, de la culture et de l’urbanisme, se sont rencontrées récemment au Centre culturel pour répondre à un besoin de collaboration entre les différents acteurs associatifs pour l’organisation d’événements culturels et de sensibilisation dans la région notamment en ce mois de ferveur et de piété. Le débat animé par les responsables des différentes associations, tournait autour de l’embellissement, le nettoyage des espaces verts, et l’animation des rues et des quartiers, ainsi que la sensibilisation des jeunes à travers des débats, et des projections de films et bien entendu proposer des veillées artistiques particulièrement pour une ville qui recèle en son sein d’une troupe théâtrale connue à l’échelle nationale. A signaler enfin qu’en parallèle à ce programme varié, nous avons appris qu’il y aura également des expositions sur le livre ainsi que des conférences religieuses durant tout le Ramadhan.
Bencherki Otsmane