Une quantité de deux tonnes de friperie a été saisie, la semaine passée, par la brigade de douane de Chlef, lors d’un barrage routinier sur la RN 19 à la sortie Ouest de la commune de Sendjas, a indiqué un communiqué de la direction régionale des Douanes algériennes de Chlef. En effet la friperie a été découverte à bords de deux camions transportant respectivement 140 et 130 palettes, chacun, d’un poids total de 10 tonnes, constituées de vêtements et de souliers usagers. Cette marchandise en provenance de l’est du pays qui a transité par la ville frontalière de Tébessa, était destinée à être écoulée sur les marchés de la ville d’Oran, indique le communiqué. Les deux camions ainsi que la friperie, ont fait l’objet d’une saisie par les douaniers. Il faut savoir qu’en application des dispositions de la loi relative à la lutte contre la contrebande, les auteurs de ce trafic encourent, en sus de la saisie de la marchandise; et deux camions, d’une amende de 4,7 milliards de centimes. Et pourtant malgré ces mesures draconiennes; et les amendes exorbitantes, infligées par la douane à ces contrebandiers, le commerce de la friperie n’a jamais été aussi florissant au cours de cette dernière décennie. Une simple virée au niveau de l’ensemble des villes et villages de la wilaya de Chlef, nous renseigne sur l’engouement de nombreux chefs de famille sur ces boutiques dites de « khorda » .Toutefois si jadis ces vêtements et souliers usagers étaient l’apanage des pauvres, qui pour quelques dinars le smicard pouvait habiller sa famille ,et lui-même, aujourd’hui en croise au niveau des ces locaux qui vendent cette friperie de plus en plus aux cadres à l’image de médecins, ,d’avocats ,d’ingénieurs etc. … C’est-à-dire que les magasins de friperie sont devenus la destination privilégiée de toutes les catégories sociales. Ces dernières semblent avoir trouvé leur compte en achetant des vêtements beaux, importés et moins chers, sans pour autant qu’ils soient neufs à 100%. Autres temps, la friperie est « courtisée »par une clientèle plus ou moins huppée. Il faut dire que les prix attractifs appliqués en sus du marchandage du produit convoité y sont pour beaucoup dans cette ruée vers la friperie. Les citoyens semblent trouver leur compte en achetant des vêtements ou souliers, importés et à peine servis, pour des sommes dérisoires. Pour Hamid qui détient un local à Hay Bensouna (Chlef) où il s’est converti à la vente de la friperie après avoir fait faillite dans le commerce de vêtements neufs, il nous avouera « qu’il s’en sort assez bien avec la friperie » . Quant à sa clientèle Hamid dira « j’ai des clients fidèles qui viennent, très régulièrement au point que je suis arrivé à cerner leurs goûts et penchants pour les vêtements ». Bien entendu la gente féminine figure parmi sa clientèle la plus importante pour son commerce. Pour Zohra une quinquagénaire et mère de famille que nous avons rencontré au niveau d’un magasin de friperie à Chlef, elle nous dira sans détours : « «voila bien longtemps que je ne fréquente que ce genre de boutiques et pour cause , les prix affichés dans les magasins qui vendent du neuf sont hors de ma portée, et malgré une retraite de mon mari qui touche un salaire mensuel de plus de 51 000 Dinars »Toutefois Mme Zohra se dit, satisfaite de faire de bonnes affaires d’autant plus dira-t-elle « on y trouve des vêtements presque à l’état neuf et à des prix à la portée de ma bourse ». Une autre mère de famille rencontrée au niveau du marché hebdomadaire de Ténès , nous a confié que « dès à présent, je suis à l’affut de vêtements que pourront porter mes enfants lors du prochain Aïd el fitr, car depuis la mort de mon mari, il y a trois ans mon revenu mensuel de 32 000 Dinars ne me permet plus de vêtir mes enfants avec du neuf d’autant plus, que je consacre toute cette somme à la nourriture, le paiement des factures d’électricité et de gaz et quelques fois aux soins médicaux. »
Bencherki Otsmane