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CENSÉE ÊTRE UN LEVIER POUR LA VIE SOCIOÉCONOMIQUE : L’université algérienne otage de ses propres maux

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Alors que le pays est confronté à des problèmes multiples et non des moindres, dont principalement le retard accumulé en matière d’activités économiques productives à même de booster l’ensemble des autres secteurs et de donner une nouvelle dynamique dans la vie social, l’université algérienne devant être le maillon fort, pour être le principal acteur, peine à sortir des conditions qui la maintiennent à l’arrière garde, pour pouvoir jouer pleinement son rôle, pour booster la vie socioéconomique du pays.
Si au lendemain de l’indépendance l’Université algérienne a enregistré d’importantes réussites par son application directe dans la vie, non seulement socio-économique, par la qualité de l’enseignement dispensé dans divers domaines, jusqu’à réussir non seulement l’accompagnement de la société pendant deux à trois décennies, mais fournir au pays des cadres de renom ; depuis, notamment les années 90, le monde universitaire a entamé la courbe descendante, jusqu’à être plongé dans la situation de l’heure, que nul n’ignore. Si selon les normes internationales le ratio enseignants/étudiants est en moyenne, 1 enseignant pour 10 à 15 étudiants, il n’est pas utile de faire un dessin pour voir que l’université algérienne, ces vingt dernières années, est loin de ces normes, avec 1 enseignant pour 26 étudiants, dans le début des années 2000, avec toutefois une situation spécifique dans certaines filières et les conditions difficiles que nul n’ignore. Des conditions révélées davantage, avec l’avènement de la pandémie mondiale du Covid-19, en février dernier en Algérie, mettant à nu l’énorme retard dans l’intégration des nouveaux moyens technologique dans nos universités, notamment celles construites ces dernières années à travers le pays. L’outil informatique comme les autres supports pédagogiques, dont ceux en lien avec les nouvelles technologies font défaut dans un monde en charge à court comme à long terme de fournir, ceux et celles devant gérer les affaires du pays dans tous les domaines. Du secteur de la santé à l’enseignement, au gestionnaire ou patron d’entreprise, à l’ingénieur agronome, à l’homme de droit, au chercheur, au futur banquier, au journaliste, au secteur des douanes, de la police, au vétérinaire et administrateur etc., des professions, des métiers, des activités professionnelles bouleversés et continuent de l’être par les nouvelles technologies. Face à cela l’enseignant, l’assistant et l’étudiant continue en ces temps d’affronter les problèmes liés à photocopier des polycops, à s’assurer une place dans le transport universitaire, de peur de trop attendre le prochain, de se perdre dans le tourbillon de l’administration pour un document ou correction d’une note d’examen, quand la copie peut être consultée, au terme d’un parcours du combattant, dans une ambiance et atmosphère universitaire qui « a perdu de son âme depuis bien longtemps » comme nous le confie un retraité de l’université des Technologies de Bab-Ezzouar. Si l’interactivité entre l’enseignant et l’étudiant a beaucoup perdu de sa teneur et de sa portée, ces vingt dernières années, non sans impacts sur la vie universitaire, dans ses divers aspects, un espace qui a été souvent bouleversé par des drames et des actes de violences, soit à l’université ou dans les cités universitaires. Si les responsables avancent que les cités universitaires dans la capitale font face à une grande surcharge, l’accompagnement de la hausse du nombre d’étudiants ne s’étant pas faite,  les problèmes persistant se sont aggravés et de nouveaux se sont déclarés. Alors que dans le monde il est question de pôles universitaires et de grandes villes universitaires, l’approche politique en direction de l’université algérienne affiche des carences, voire un décalage, en rapport du rôle assigné et attendu de nos universités, comme avancer par des universitaires et chercheures, lors de rencontres et conférences consacrés à l’Université algérienne. La qualité de l’enseignement, l’encadrement du cursus universitaire, la recherche, l’acquisition du savoir et de la connaissance, etc. ne pouvant connaitre des avancées notables, alors que le secteur de l’Education est lui aussi plongé dans la spirale infernale des problèmes récurrents et d’un bilan de réformes initiées à l’ère de l’ex-ministre de l’Education Aboubakr BenBouzid, il est plus qu’urgent, comme le soulignent des experts et des pédagogues, de se pencher avec rigueur et objectivité sur la politique de l’Education en général, pour pouvoir garantir les conditions de réussite de toute approche visant à voir l’université jouer pleinement son rôle de moteur du progrès de la société et de la vie socioéconomique du pays. Le chantier est certes très difficile mais le réel défi à relever est là, comme nous le rappellent pertinemment, les mutations profondes en cours dans le monde, où le savoir, la connaissance, les nouvelles technologies etc… sont, plus qu’avant, inscrits parmi les questions de souveraineté et de sécurité. L’université algérienne étant un levier majeur pour intégrer la jeunesse dans la société et répondre aux défis socioéconomiques majeurs que connaît notre pays en ce début du 21e siècle, elle doit faire l’objet de la priorité des priorités pour la sortir de la spirale de la stagnation et du bas niveau, alors qu’il n’y a pas si longtemps elle a vu sortir des générations de milliers d’étudiants de haut niveau, dont nombreux rayonnent à travers le monde, dans divers secteurs.
Karima Bennour

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