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Ce que nous aurions été sans eux…

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Aujourd’hui que tous les algériens et les algériennes vivent dignement dans leur pays sans la domination humiliante étrangère qui a duré, tout de même, 132 ans, il est indispensable que chacun d’entre nous se pose certaines questions existentielles. Le choix du jour n’est pas fortuit. C’est la journée nationale du chahid que nous célébrons le 18 février de chaque année. En finir avec l’oppression que nous imposait l’étranger dans notre propre pays durant un siècle et demi n’était pas une chose facile. Elle n’avait même pas l’apparence d’une portée humaine. Tant le rapport de forces était déséquilibré. Le peuple que nous étions était nu. Il faisait face à la faim, au froid, aux maladies, à l’insécurité, sans aucun espoir d’accéder un jour à un monde meilleur. Il faut lire les témoignages laissés par nos illustres ainés. Lisez « le fils du pauvre » de Mouloud Feraoun. Revisitez « Dar Es’bitar » ou « l’incendie » de Mohamed Dib. Retournez à la situation laissée par la colonisation en 1962. Combien a-t-elle laissé d’analphabètes parmi nous ? Quelle était notre espérance de vie ? Combien d’entre nous vivaient dans un logement décent ? Combien d’entre nous avaient des ressources financières régulières ? Combien d’entre nous bénéficiaient des soins de la médecine moderne ? Deux plantes faisaient office de « médicaments » pour toutes nos maladies : « ElChihh » et « Zâatar ». Regardez les anciens films de Rachid Ksentini, de Mohamed Touri, de Djaffar Beck, la plupart de nos acteurs étaient non pas maigres mais chétifs. Nous étions des loques humaines tenues en laisse par des étrangers venus de toute l’Europe nous asservir et s’enrichir en nous spoliant nos biens. Comparez ces images avec celles de notre vie d’aujourd’hui et vous aurez toute l’amplitude de ce que nous devons à nos compatriotes qui ont décidé de sacrifier leurs vies en prenant les armes le 1er Novembre 1954. Ils savaient qu’ils allaient au-devant de la mort. Ils l’ont écrit dans leur message adressé à l’opinion nationale et internationale. « Quant à nous, nous donnons le meilleur de nousmêmes… » ont-ils précisé. L’auteur de ces mots, Didouche Mourad, est tombé les armes à la main à peine trois mois après. Pour nous sauver ! « Ces révolutionnaires avaient pris conscience qu’il n’y avait d’autre option que la lutte armée, qu’ils ont menée avec courage et mérite, sans céder aux calculs de l’équilibre des forces et sans que leur détermination ne soit entamée par les horreurs et les difficultés rencontrées » a déclaré, à juste titre, le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, dans son message publié à l’occasion de cet événement célébré hier. Nous ne pouvons que leur témoigner une reconnaissance éternelle. Comment ? En nous investissant totalement pour développer l’Algérie qu’ils ont libéré pour l’ériger en pays émergent d’abord et en puissance incontestée par la suite. Pour être dignes de leur bravoure, de leur courage et de leur sacrifice. Ils ont réussi un si grand exploit que la domination étrangère chassée n’a toujours pas « digérée » sa défaite. Gloire à nos Chouhada !
Zouhir Mebarki

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