L’Algérie a commencé à adopter des carburants alternatifs pour les transports maritimes et aériens tels que l’e-méthanol et le gaz naturel liquéfié (GNL).
C’est ce qu’a révélé Miloud Medjeled, Directeur général de la Prospective au ministère des Hydrocarbures et des Mines, qui a représenté le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, à la réunion ministérielle sur les carburants alternatifs pour les transports maritimes et aériens, à Osaka (Japon). Autre mesure dans ce sens : l’intégration de la technologie de propulsion diesel bicarburant (DFDE) à la flotte maritime algérienne.
Par ailleurs, des préparatifs sont en cours pour la mise en place d’installations de stockage et de ravitaillement en carburant propre à Arzew et à Skikda. Miloud Medjeled a annoncé le lancement, dans les transports aériens, d’un projet pilote avec Air Algérie visant à produire localement du carburant aéronautique durable (SAF), à partir de résidus de raffinage et d’huiles usagées. Miloud Medjeled a également représenté son ministre à la réunion ministérielle sur l’hydrogène 2025, tenue à Osaka, au Japon.
Les deux événements sont organisés du 15 au 18 septembre 2025 à Osaka, en marge de l’Expo 2025. Dans son discours, il a expliqué que l’Algérie a fait de l’hydrogène une priorité nationale dans le cadre d’une stratégie globale articulée et a rappelé les six axes de cette stratégie : mise en place d’un cadre juridique, réglementaire et institutionnel intégré ; renforcement des capacités et le développement des compétences des universités et des instituts ; intégration industrielle pour assurer la production locale d’équipements et la maîtrise de l’ingénierie et des services ; création de mécanismes de financement innovants et l’attraction des investissements ; renforcement de la coopération internationale, notamment par le biais de l’Alliance africaine pour l’hydrogène (AGHA) et du Forum international sur le commerce de l’hydrogène (IHTF), et le développement de projets d’interconnexion pour le transport de l’hydrogène, notamment le projet de corridor Sud2 pour l’exportation d’hydrogène vert vers l’Europe.
Pour rappel, l’Algérie a officiellement rejoint, tout récemment, l’AGHA, à l’occasion des travaux du Sommet africain mondial sur l’hydrogène, tenu à Windhoek en Namibie, du 9 au 11 septembre 2025.
L’adhésion de l’Algérie à cette alliance africaine s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de l’hydrogène, notamment dans le volet relatif au renforcement du partenariat et de la coopération internationale dans ce domaine. Cette intégration représente un message fort d’unité et d’ambition continentale en faveur du développement des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert à travers tout le continent, ainsi qu’une étape importante dans le cadre de la stratégie algérienne de transition énergétique et de diversification de l’économie nationale.
L’Algérie ambitionne en effet de tirer parti de ses énormes potentialités en matière d’énergies renouvelables pour devenir « un acteur majeur » sur le marché mondial de l’hydrogène vert. Lancée en mai 2022, l’AGHA, présidée par le ministre sud-africain de l’Electricité et de l’Energie, Kgosientsho Ramokgopa, AGHA vise à créer une plateforme dirigée par les gouvernements africains, réunissant les pays du continent engagés dans l’accélération des projets dans le domaine de l’énergie renouvelable et de l’hydrogène vert à grande échelle, de renforcer la coordination, la concertation et la coopération régionales, et de consolider le rôle de l’Afrique en tant que leader mondial de l’économie de l’hydrogène vert. On sait que l’Algérie prévoit de produire et d’exporter entre 30 et 40 térawattheures d’hydrogène et de ses dérivés d’ici 2040, soit environ 10 % de la demande européenne. Miloud Medjeled a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à collaborer avec ses partenaires pour développer des solutions innovantes et durables dans le transport, les énergies renouvelables et l’hydrogène.
M’hamed Rebah
