C’est officiel, le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Sidati, a confirmé la candidature du Sahara occidental pour le poste de premier vice-président de l’Union africaine (UA), en tant que représentant de la région Afrique du Nord.
L’Agence de presse sahraouie qui donne l’information précise que cette candidature est présentée comme un service rendu à l’Afrique et en conformité avec les principes et les valeurs fondatrices de l’UA. La même source a également souligné que cette décision a pour but de concrétiser le droit de la RASD à occuper des fonctions au sein de l’UA, à représenter dignement son pays dans cette instance africaine et à contribuer au développement des institutions et des performances de l’UA. Pour le ministre sahraoui des Affaires étrangères, la candidature du Maroc pour le poste de premier vice-président de l’UA, est une provocation envers l’Afrique. Il signale qu’elle s’inscrit, en fait, dans le cadre de la politique du Royaume visant à déstabiliser l’UA et à nuire à son unité et son harmonie, au service de l’agenda des ennemis de l’Afrique. La RASD avertit qu’elle ne restera pas inactive face à la candidature du régime marocain qui occupe les territoires sahraouis, assassine quotidiennement les citoyens sahraouis et pille leurs richesses. Mohamed Sidati a affirmé que la RASD fera tout pour bloquer les manœuvres marocaines au sein de l’UA, convaincue que la candidature du Maroc pour le poste de premier vice-président de l’UA vise à saper le soutien africain à la cause sahraouie. Pour les observateurs, il est inconcevable que l’UA, héritière de l’Organisation de l’union africaine (OUA), permette à un de ses membres, en situation de violation du Pacte constitutif de l’UA- par son refus de mettre fin à sa colonisation au Sahara occidental, par le non-respect du droit des peuples à l’autodétermination (textes de l’UA et de l’ONU) dernière question de décolonisation en Afrique inscrite à UA et Onu- occuper un quelconque siège dans ses institutions, à fortiori celui de vice-président de l’UA. De plus, le Maroc s’est distingué, au sein de l’UA, par son activisme en faveur de l’octroi à l’entité sioniste du statut d’observateur qui a heureusement été rejeté conformément aux principes fondateurs de l’UA. Ce sont d’ailleurs ces principes anti colonialistes et anti apartheid qui ont été à l’origine de l’admission de la Palestine dans l’institution continentale, comme membre observateur, depuis 2013. C’est d’ailleurs ce qu’a rappelé Mohamed Shtayyeh, Premier ministre palestinien, dans son allocution prononcée à l’ouverture des travaux du 36e Sommet ordinaire des chefs d’État et de Gouvernement de l’UA. Il a qualifié la participation de son pays en tant qu’invité aux travaux de ce Sommet de « message clair qui affirme que l’Afrique défend les droits nationaux inaliénables du peuple palestinien ». Pour Mohamed Shtayyeh, les dirigeants africains « confirment à travers cette tribune leur soutien en faveur de la Palestine, qui a toujours été sur le même front que les mouvements de libération en Afrique ». « Nous suivons la même voie empruntée par l’Afrique pour affronter les forces coloniales et vaincre le système d’apartheid basé sur la discrimination et la haine…Nous faisons aujourd’hui face à l’occupation sioniste qui pratique à travers son nouveau gouvernement extrémiste une nouvelle forme de terrorisme, voire la plus grave », a-t-il déploré. « Tout en continuant à confisquer les terres palestiniennes et à transformer leurs propriétaires en réfugiés, l’entité sioniste persiste à augmenter le nombre de colonies et à établir un double régime raciste plus sanglant », a soutenu Mohamed Shtayyeh, citant à cet effet l’assassinat d’une cinquantaine de Palestiniens durant ces 46 derniers jours seulement. En expulsant une diplomate de l’entité sioniste de la salle, l’UA a effectivement confirmé sa vocation d’instance africaine anti coloniale et anti apartheid.
M’hamed Rebah
