Désormais, la privatisation devient, peu à peu, un concept non-grata dans le discours officiel. C’est ce que vient de confirmer le premier homme de la Nation, Abdelaziz Bouteflika.
En effet, lors de son discours à l’occasion du double anniversaire de la création de l’UGTA (60ème anniversaire) et de la nationalisation des hydrocarbures (45ème année), célébré le 24 février de chaque année, lu, au Palais des nations à Alger, par Benamar Zerhouni, conseiller à la Présidence de la République, le président de la République a tenu à rassurer, en ces termes, : «Les entreprises économiques stratégiques ne seront pas privatisées». Un message qui se veut, prenant son appui sur les dispositions réglementaires contenues dans le texte de la Constitution, comme un indicateur de l’ambition de l’État de garder sa mainmise sur les secteurs stratégiques du pays. Finidonc, les appréhensions relatives à la cession ou à la privatisation de Sociétés mères, au peloton de tête desquelles se trouve, en toute logique, Sonatrach. Les propos sonnent comme l’officialisation de discours politiques antérieurs, notamment ceux énoncés par Sidi Saïd, le patron de l’Union générale des travailleurs algériens, recommandant, faut-il le rappeler, de ne plus prononcer le terme de privatisation, la règle 51/49 étant devenue la règle d’or des partenariats public et privé. On y décèle également un désaveu apporté à ceux, parmi l’opposition, à la tête de laquelle s’impose la présidente du Parti des travailleurs, Louiza Hanoune, qui ont toujours manifesté, sans conviction, souvent, et sans arguments, parfois, leur crainte par rapport au devenir des secteurs stratégiques, destinés, selon eux, à être vendus ou cédés à des parties étrangères, que des lois précédentes, telle celle de 2003, ont donné à faire des lectures de ce genre. Le choix pris, ainsi, publiquement, devra être tributaire d’une préservation des ressources naturelles de la Nation, miniers, pétroliers et gaziers, mais aussi agricoles et hydriques, qui interviennent, proportionnellement, surtout en cette période se caractérisant par la multiplication des signes avant-coureurs de la fin de l’économie dépendante des Hydrocarbures, dans le développement escompté. Crise ou pas, l’État a, semble-t-il, pris l’engagement de booster l’investissement. Et c’est de là qu’émane le deuxième message du discours. Toujours s’en référant à la Constitution, le Chef de l’État rappelle les amendements consacrant la liberté d’investir, l’encouragement par l’État de toutes les entreprises sans distinction, la régulation du marché et la lutte contre le monopole. Et cela ne fait que renforcer la place de l’investisseur dans l’échiquier économique. La liberté d’investir et de commercer est, elle, à point-nommé, pour donner davantage de courage, et, en finalité, de crédit, aux efforts de ceux désireux de créer de la richesse et générer de l’emploi.
Car, il ne s’agit, ici, aussi, que de parer aux contrechocs pétroliers et ses conséquences néfastes sur la situation générale du pays, dans ses aspects financier, économique mais aussi politique et sociale, à travers notamment une politique économique empreinte de rigueur et de choix judicieux. Enfin, le 24 février 2016 restera dans les annales comme celui ayant mis fin à des craintes de privatisation qui n’ont que trop duré.
Zaid Zoheir
Accueil ACTUALITÉ Bouteflika remet les pendules à l’heure : privatisations, non. Investissements, oui.