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Bouteflika réaffirme l’irréversibilité del ‘option pour le développement de la filière : les énergies renouvelables, une priorité nationale

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Si un doute quelconque subsistait quant à la volonté de l’Algérie d’aller résolument vers un développement à grande échelle des énergies renouvelables, les déclarations du président de la République faites à l’ouverture des travaux du Conseil ministériel restreint consacré «à la politique nationale dans le domaine du gaz», tenu avant-hier, l’ont, à coup sûr, définitivement levé.
Bouteflika ne s’est pas, en effet, contenté d’en parler brièvement mais s’y est longuement étalé. Le must de ses déclarations à ce propos a été, sans conteste, son annonce d’élever le développement de la filière des énergies renouvelables au rang «de priorité nationale ». Une annonce qui semble être une double réponse, d’abord, aux critiques, provenant de divers secteurs et personnalités nationaux, sur un supposé abandon par les pouvoirs publics du programme de développement desdites énergies et, ensuite, à tous les pays ayant l’expertise voulue dans le domaine que l’Algérie maintenait le cap qu’elle s’est officiellement tracé, en mai 2015, par l’adoption, en Conseil des ministres, d’un «programme national actualisé de développement des énergies renouvelables». Des réponses que nombre d’observateurs n’ont pas manqué de lire à l’aune de ce qui se fait, en la matière, chez notre « voisin de l’Ouest» ; notamment après l’inauguration, il y a quelques jours, par le monarque chérifien, d’une grande centrale de production électrique à partir de l’énergie solaire : Bouteflika ayant, à l’évidence, tenu à rappeler, aux premiers, que l’Algérie n’avait aucune intention de se laisser distancée, dans ce domaine sensible et hautement stratégique, par le Maroc.
Et aux seconds, au vu des immenses potentialités que notre pays y recèle et des alléchantes perspectives qu’ouvre son développement programmé, tout l’intérêt qu’ils ont à ne pas s’en détourner ; de l’Algérie, s’entend. Le rappel et du volume -120 milliards de dollars – des investissements nécessaires à la concrétisation du programme national actualisé susmentionné, et des délais – d’ici 2030 – de celle-ci, s’inscrivent, à l’évidence, dans cet appel du pied présidentiel adressé aux pays détenteurs d’une expertise dans le domaine. Un appel du pied que le président de la République a pris le soin d’agrémenter par des rappels des retombées attendues de la concrétisation du programme en question. Certains à destination de l’opinion publique et ce, dans le but manifeste de la rassurer sur le devenir du pays. Et d’autres visant, tout aussi manifestement, «les détenteurs d’expertise».
C’est, à l’évidence, dans la première «rubrique» que s’inscrit son affirmation que «le développement des énergies renouvelables est à même de prolonger durablement l’indépendance énergétique (du) pays et, dans son sillage, de générer une dynamique de (son) développement». Et, dans la seconde, son étalement sur l’aspect, disons, technique du programme annoncé.
Un aspect des plus attrayants, il faut le dire : ce dernier prévoyant, en effet, «à l’horizon 2030, une production de 22 000 mégawatts (MW) d’électricité de source renouvelable, notamment, solaire et éolienne», qui sera «destinée au marché intérieur», et une autre de «10 000 MW supplémentaires», destinée, elle, à l’exportation. Des chiffres qu’il serait utile, tant ils sont révélateurs des écarts entre le programme national en la matière et celui de notre voisin de l’Ouest, de rapprocher de ceux pompeusement médiatisés par la presse, locale et internationale, aux ordres du Makhzen marocain : à l’horizon 2030, celui-ci, d’un coût global de 9 milliards de dollars, ne permettra, en effet, qu’une production de…580 MW. Pour en revenir à la situation interne, la production d’électricité attendue de la concrétisation du programme national actualisé de développement des énergies renouvelables, y compris de celles obtenues à partir du «solaire thermique, de l’éolien, de la cogénération, de la biomasse et de la géothermie», représentera, toujours à l’horizon 2030, «27%» de celle globale qui sera alors produite et «le double de la capacité actuelle du parc national de production d’électricité». Parmi les autres bienfaits de la concrétisation de ce programme sur l’économie nationale, le président de la République a cité «l’économie, sur la période allant de 2021 à 2030, de près de 300 milliards de m3 de gaz» qui, a-t-il précisé, «réorientés vers l’exportation, rapporteront à l’état, d’importants revenus supplémentaires» ; et «la création de quelque 300 000 postes d’emploi directs et indirects». Et à propos d’emplois générés par l’installation de structures de production d’électricité de source renouvelable, dans ce cas, le solaire, le premier magistrat du pays a rappelé «les 250 (emplois) que chacune des 14 centrales électriques photovoltaïques, d’une capacité globale installée de 268 MW, mises en service, en 2015, dans les Hauts-Plateaux et le Sud, a permis de créer». Non sans rappeler, au passage, que toutes ces structures sont venues s’ajouter à «l’unité hybride – elle fonctionne au solaire et au gaz naturel – de Hassi R’mel, d’une capacité de production de 150MW, à la ferme éolienne d’Adrar (10 MW) et la centrale solaire expérimentale de Ghardaïa» ; la première, inaugurée en 2011 et les deux autres, en juillet 2014. Sur un plan plus large, le président Bouteflika a appelé «à la poursuite des efforts de rationalisation de la consommation nationale d’énergie».
Qui visent, a-t-il rappelé, «dans le cadre de la mise en œuvre du programme national de développement de l’efficacité énergétique (…), à la réalisation, à l’horizon 2030, d’un gain financier de 42 milliards de dollars». Et ce, a-t-il précisé, «grâce à une réduction de 9% de la consommation d’énergie». Une réduction qui sera obtenue «par l’isolation thermique de 100 000 logements par an et la conversion progressive au GPL de plus d’un million de véhicules particuliers et de quelque 20 000 véhicules de transport de voyageurs». Toutes ces actions, prévues dans le cadre du programme national précité, génèreront, selon les prévisions établies, «plus de 180 000 emplois ».
Parmi les autres sujets abordés lors de ce Conseil ministériel restreint, la pétrochimie. Au développement de laquelle le Président a demandé que soit accordée « une importance particulière ». Et ce, dans l’objectif principal, a-t-il souligné, «de doubler, d’ici 2019, les capacités de raffinage nationales pour atteindre une production de près de 60 millions de tonnes de produits pétroliers». Le Conseil en question étant consacré à «la politique nationale dans le domaine du gaz», le président de la République n’a pas manqué d’aborder les problèmes liés à cette source d’énergie.
Et ce, dans un premier temps, pour souligner «la nécessité de renforcer (sa) production» afin, a-t-il précisé, de répondre à une demande interne en constante hausse mais également de satisfaire aux engagements contractuels avec les partenaires énergétiques » de l’Algérie.
Dans un registre rapproché, il a ordonné «et la poursuite et l’intensification de la prospection de nouvelles ressources en gaz naturel, et le respect des plannings d’amélioration des capacités de production des gisements en cours d’exploitation».
Des directives qui prennent tout leur sens quand on sait que le potentiel de l’Algérie en gaz naturel sont, actuellement, «de 16 000 milliards de m3 de gaz conventionnel et 20 000 milliards de m3 de gaz non conventionnel» ; en termes plus clairs, de gaz de schiste.
Mourad Bendris

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