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BOUKADOUM ABORDE LA CRISE EN LIBYE SUR ‘’RUSSIA TODAY’’ : «L’Algérie œuvre à éliminer toute cause menant à l’escalade militaire »

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Dans ses déplacements à l’étranger ou ses échanges avec ses homologues des pays voisins à la Libye et étrangers à la région ayant une influence directe ou indirecte sur la scène libyenne, le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, ne cesse d’alerter ses interlocuteurs sur l’impératif de l’annonce d’un cessez-le-feu en Libye, pour lancer le processus politique et stopper l’escalade militaire, évitant ainsi le pire au peuple frère et à l’ensemble de la région.
Multipliant ses appels, notamment à l’adresse du peuple libyen et particulièrement aux acteurs locaux, le ministre a réaffirmé, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision Russe, RT-Arabic, jeudi dernier, que l’Algérie œuvrait, dans ses efforts diplomatiques, à convaincre toutes les parties en Libye de l’importance de préserver l’unité et la souveraineté de la Libye, menacées par l’escalade militaire de pays étrangers, dans leur course effrénée de contrôle des richesses, en usant d’acteurs locaux. le Ministre a encore une fois, réaffirmé, « l’Algérie reste à équidistance vis-à-vis de toutes les parties libyennes concernées par le conflit actuel » a déclaré Boukadoum à la chaîne de télévision Russe, Les efforts diplomatiques de l’Algérie qui se sont intensifiés notamment ces derniers mois, en raison des risques existants de plonger la Libye dans une guerre, en raison des luttes d’intérêts de pays étrangers, principalement, ceux membres de l’Otan et leurs alliés. Affirmant que l’Algérie « est déterminée à convaincre toutes les parties de l’importance de préserver l’intégrité territoriale de la Libye et la pleine souveraineté des Libyens », le chef de la diplomatie algérienne les a exhortés « à faire preuve de vigilance à l’égard de certains comportements qui risqueraient de mener, volontairement ou pas, à la division de la Libye ». Pays ayant été ciblé par une opération militaire de l’Otan en 2011, précipitée dans le sillage des évènements du « printemps arabe », le peuple libyen peine, depuis, à renouer avec la vie institutionnelle et la sécurité dans son pays, situation ayant profité et continue de l’être, aux groupes terroristes et ses réseaux de ramifications, dont le trafic d’armes; outre d’être le théâtre de lutte d’intérêts entre des pays étrangers, membres de l’Otan et leurs alliés, respectifs dont le Qatar, les émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Plus explicite sur l’approche algérienne pour le règlement de la crise libyenne, dont le conflit armé et les divergences entre libyens sont l’expression davantage des intérêts d’acteurs étrangers que du peuple libyen, le MAE dira que « l’approche algérienne est connue de tous et repose sur la solution politique ».
Poursuivant dans ses réponses, la solution politique étant pacifique, il est important d’accélérer l’avènement du « cessez-le-feu et le lancement de négociations » , avec le refus, souligne l’interviewé de RT-Arabic, « de toutes ingérences étrangères, l’arrêt de l’afflux des armes ainsi que le respect de l’embargo sur les armes en Libye ».

Alger – Moscou : « Le dossier libyen était une priorité dans les pourparlers »
Des principes, cités par le chef de la diplomatie algérienne, qui reviennent avec insistance dans les rencontres, entretiens et échanges du ministre Boukadoum avec ses homologues des pays influents sur la scène libyenne et notamment avec les Libyens, qu’il s’agisse des deux camps rivaux et des autres Libyens, dont ceux représentants les tribus libyennes. « Nous insistons à chaque fois sur cette approche avec tous les partenaires de par le monde, et à ce jour, aucun ne s’y est opposé ». Si dans leurs déclarations, la Turquie, la France, le Qatar, l’Arabie saoudite, l’Égypte, les États-Unis, l’Italie, le Royaume-Uni etc., tout le monde met l’accent sur l’importance du respect et de se conformer aux résultats de la Conférence de Berlin, sur la Libye, janvier dernier, d’aller à un cessez-le-feu en Libye, conditions essentielles pour relancer le processus politique en Libye.
En déplacement à Moscou, mercredi dernier, le ministre Boukadoum a affirmé que dans le cadre des efforts diplomatiques de l’Algérie pour éviter l’enlisement de la Libye vers une guerre, entre acteurs étrangers, ses échanges et discussions avec son homologue russe sur « le dossier libyen était une priorité dans les pourparlers », entre lui et Serguei Lavrov. Il avait déclaré, mercredi dernier, animant une conférence conjointe avec son homologue russe, à Moscou, que « l’Algérie s’employait à éviter toute escalade militaire en Libye » et continuera d’œuvrer dans ce sens, affirmant qu’il « n’y aura pas de solution militaire en Libye ». Alger s’attèle « à l’élimination de toute cause menant à l’escalade militaire en Libye » et est déterminée, avait soutenu Boukadouom, à Moscou « à poursuivre cette action en tentant d’en convaincre toutes les parties » d’autant «  que la solution en Libye n’est pas militaire mais plutôt politique ».
De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a indiqué que l’Algérie avait « joué un rôle primordial lors de la conférence de Berlin » et que Moscou « communique avec l’Algérie pour le règlement politique des conflits dans la région », a-t-il rappelé. Aussi il avait souhaité voir les pays voisins à la Libye, (Algérie, Égypte, et Tunisie) « jouer un rôle actif dans le règlement de la crise libyenne », d’autant que la sécurité nationale de ces trois pays, a précisé le chef de la diplomatie russe, «  est tributaire de la stabilité de la Libye». Boukadoum a tenu à mettre en avant que la position et l’approche algérienne sur le règlement de la crise libyenne « n’était pas en compétition avec les autres initiatives », dès lors, dira-t-il, dans l’entretien à RT-Arabic, «  qu’elles ne viennent pas en contradiction avec les principes de la conférence de Berlin, à laquelle avaient pris part l’Algérie ainsi que toutes les parties libyennes », en présence de l’ONU, Turquie, France, Égypte, Russie, Allemagne, Italie, Etats-Unis, Union africaine (UA), Union européenne (UE). Dans le même contexte, le ministre des Affaires étrangères a évoqué un «rapprochement commun des vues entre l’Algérie et la Tunisie et relativement avec l’Égypte » concernant la solution en Libye, en mettant l’accent sur les défis et les menaces induits par la situation qui prévaut dans ce pays, « sur la sécurité nationale de tous les pays du voisinage ». Et dans le cadre de ses efforts en cours, « l’Algérie œuvre en faveur de la dynamisation du mécanisme des trois pays du voisinage direct à la Libye » -Algérie-Tunisie-Égypte- et celui du grand voisinage, a ajouté, le ministre Boukadoum en l’occurrence, cite-t-il, « le Tchad, le Niger et le Soudan et même avec le Mali, même si ce dernier n’est pas un voisin direct», pays qui, pour rappel, a été plongé dans une crise sécuritaire, une des conséquences directes, faut-il le rappeler, de l’effondrement des Institutions de l’État libyen, suite à l’intervention de l’Otan, en 2011, en Libye.
Karima Bennour

RÉGLEMENT POLITIQUE DE LA CRISE LIBYENNE
Alger renouvelle sa disponibilité à abriter le dialogue inter-libyen
Réaffirmant la disposition de l’Algérie à abriter des négociations entre les parties libyennes, à l’abri des ingérences et des interférences étrangères, à l’origine, faut-il le noter, de la situation grave et complexe de la Libye. Boukadoum a fait savoir qu’Alger « est en contact continu avec toutes les parties libyennes concernées » y compris, a-t-il précisé, «  avec celles qui ne sont pas apparentes », faisant allusion aux tribus libyennes, précisant que la question libyenne « se limite, pour certains pays, à Benghazi et Tripoli » alors que «  la Libye est beaucoup plus vaste ». Indiquant que « la volonté existe chez toutes les parties au conflit en vue de rapprocher les points de vue et de rejeter le langage des canons et de l’artillerie en Libye », le chef de la diplomatie algérienne relève que cette volonté exprimée dans un discours politico-diplomatique par des acteurs étrangers, peinent à se traduire par des actes visant l’arrêt de l’escalade militaire en Libye pour enfin voir un cessez-le-feu s’instaurer entre les frères libyens. Pour le ministre Boukaddoum, les déclarations de rejet du dialogue des armes restent «pour l’instant, lettres mortes », a-t-il expliqué, au regard, du non-respect de l’embargo des armes, des recommandations de la Conférence de Berlin, etc. À une question sur la composante de la société libyenne et les multiples tribus ainsi que la possibilité de leur armement et les risques encourus, Boukadoum a indiqué que le véritable danger « réside dans l’insécurité ressentie par ces tribus et leur sentiment de marginalisation », soulignant l’importance de leur donner espoir d’entrevoir un avenir pacifique et de vivre dans un État fédéré pleinement souverain ». Poursuivant, il dira que «toute atteinte à l’encontre de la Libye touche l’Algérie, d’où notre refus catégorique de ce genre d’atteinte aujourd’hui ou à l’avenir », a-t-il précisé.
K. B.

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