Implanté à cinq kilomètres environ au nord-est du chef-lieu de la commune de Saharidj, à l’est de Bouira, le village Ighil Hammad compte parmi les plus importants faubourgs de cette municipalité.
Ighil Hammad a connu, à l’instar de plusieurs villages de la commune de montagne Saharidj, un exode massif de la population suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans la région, au début de l’avènement du terrorisme qui remonte aux années 1990. Au jour d’aujourd’hui, les populations des autres villages ont regagné leurs terres et maisons après les avoirs abandonnées, durant plusieurs années, à l’image des villages Imezdhourar, Ath Oualvane, Ath Hammad et Illithen et cela après que chacun de ces deux villages eurent bénéficié de plusieurs opérations inscrites dans le cadre du programme lancé par l’Etat au début des années 2000 pour encourager les populations de l’exode à retourner dans leurs villages. Ces opérations consistaient en l’implantation des détachements de la garde communale, de revêtements des routes, ainsi que les réfections des différents réseaux d’assainissement, d’eau potable et de l’électricité. Le village Ighil Hamad, qui est pourtant l’un des premiers villages victimes de cet exode, n’a jamais bénéficié de ce programme pour des raisons que la population, mais aussi les élus locaux, n’arrivent toujours pas à comprendre, selon leurs propres déclarations. Actuellement, les villageois d’Ighil Hamad, notamment ceux qui travaillent leurs terres qui sont pour la plupart d’entre eux leur unique ressource, ne se rendent dans leur vergers et autres oliveraies que durant la journée et sont contraints de les quitter avant la tombée de la nuit par peur de mauvaises surprises, car le village demeure à ce jour sans sécurité. Les habitants d’Ighil Hamad ne cessent, à travers leur association, d’interpeller les autorités compétentes pour la réalisation d’un poste avancé des corps de sécurité dans le but de pouvoir retourner dans leurs maisons et travailler leurs terres sans courir de risques. Au problème de l’insécurité qui persiste dans ce village sis au milieux d’un parc national du Djurdjura, s’ajoute celui de l’absence des commodités les plus élémentaires comme le réseau d’assainissement, l’éclairage public, et l’eau potable; quant au différentes ruelles et autres routes existantes elles sont laissées à l’état de piste, impraticables à la moindre averse. Un appel de détresse est donc lancé par ces milliers de villageois à l’endroit des responsables concernés afin de se pencher sur le cas de leur village, tout bonnement laissé à l’abandon.
Il convient de noter en outre que le village a bénéficié, il y a moins de quelques années d’un projet PPDRI, dont la plupart des opérations réalisées sont liées à l’agriculture. Le village a aussi bénéficié d’un important nombre de logements dans le cadre de l’habitat rural, mais faute de moyens d’accompagnement énumérés, les habitations décentes demeures toujours inhabitées.
Omar Soualah