Les cours du pétrole ont grimpé vendredi à leurs plus hauts niveaux depuis deux mois et demi. C’est une bonne nouvelle pour l’Algérie qui doit encore compter sur les recettes d’exportation d’hydrocarbures pour son développement économique et pour répondre aux multiples besoins sociaux de la population.
Car, les recettes de vente des hydrocarbures doivent servir au développement économique et social du pays, au profit de tous les Algériens. Elles ne doivent pas être détournées au profit d’une minorité de privilégiés pour leurs achats de luxe à l’étranger, dont des biens immobiliers, à travers la fuite de capitaux comme cela s’est déjà produit. C’est pour cela que la volonté de dégager l’économie algérienne de sa dépendance du marché pétrolier mondial ne dispense pas de suivre avec attention le cours du baril de Brent.
Les sites spécialisés annoncent que le prix du pétrole a quasiment augmenté de 30 % depuis le 2 décembre dernier. Vendredi, le prix du baril de Brent était à
86, 06 dollars. La question qui revient est de savoir si cette flambée va se poursuivre et si le prix ira jusqu’à 120 dollars pour le baril de Brent, comme le prévoient certains spécialistes. Les tensions géopolitiques actuelles et les incertitudes qu’elles entraînent poussent les cours à la hausse alors que le variant Omicron s’est révélé sans grand effet limitant sur l’économie des pays développés. L’augmentation du prix du pétrole est le signe que la relance de l’économie mondiale est réelle. Si elle se poursuit durablement, elle aura un impact positif sur le marché pétrolier durant l’année et donc sur notre propre économie.
Selon le secrétaire général de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OAPEC), Ali Sabt Ben Sabt, la reprise du marché pétrolier devrait se poursuivre en 2022. Il estime que l’impact des variants du Coronavirus sera « faible ». Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, n’est pas aussi optimiste. Il a souligné le 4 janvier dernier, dans une déclaration à la presse à l’issue de la 24ème réunion ministérielle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), que même si la dangérosité du variant Omicron « semble être moins élevée » que les précédents variants, « son extrême contagiosité fait peser un risque majeur sur le fonctionnement des économies, et par conséquent, sur la demande de pétrole ».
La vague de contaminations au variant Omicron qui touche de nombreux pays industrialisés pourrait impacter la stabilité et l’équilibre du marché pétrolier international. On le voit, le marché pétrolier est en constante évolution, plus particulièrement sous l’effet de la pandémie. Se référant au rapport mensuel de l’Opep sur le marché du pétrole, le secrétaire général de l’Opep, Mohammad Sanusi Barkindo, a affirmé que la demande mondiale de pétrole devrait atteindre 100,6 millions de barils jour (mb/j) en 2022, dépassant, a-t-il mentionné, « les niveaux d’avant la pandémie ».
En février prochain, le niveau de production algérienne de pétrole augmentera de 10 000 barils/jour pour atteindre 982 000 barils/jour, suite aux décisions de la 24ème réunion ministérielle de l’Opep+. En 2021, la Sonatrach a augmenté sa production et ses exportations par rapport à l’exercice précédent, et compte maintenir ses performances en 2022. Pour cela, Sonatrach a besoin de maintenir la stabilité des cours du pétrole dans les 70 dollars/baril, selon Toufik Hakkar, Président directeur général de Sonatrach. À ce propos, rappelons que le premier forage de pétrole en offshore sera réalisé en 2023 pour permettre de mettre en évidence le potentiel identifié sur les périmètres sur lesquels Sonatrach opère avec des partenaires. De nombreux experts algériens estiment qu’il faut persévérer dans l’effort d’exploration pour accroître les réserves d’hydrocarbures conventionnelles du pays et pouvoir compter sur leurs recettes d’exportations pour le développement économique et social.
M’hamled Rebah
