L’année 2017 n’augure pas de bonnes choses pour la filière de boissons, jus, gazeuses, eaux embouteillées et boissons alcoolisées. Elle n’est pas porteuse de bonnes nouvelles.
La loi de finances 2017, avec son lot de mesures fiscales, constitue la principale source des inquiétudes des producteurs de ces boissons, regroupés au sein de l’Association des producteurs algériens de boissons (Apab). Les responsables de l’Apab ont fait part, à la presse nationale, de leurs inquiétudes, mercredi passé, lors d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Sheraton d’Alger. L’inefficacité de l’autorité de régulation du marché des boissons et l’augmentation de certaines taxes sont, entres autres, les principaux points abordés par les membres de l’Apab. Après la présentation du bilan et des principales actions menées en 2016 par l’Association qu’il préside, Ali Hamani, regrette l’anarchie qui règne au sein de cette filière. Il a dénoncé certains opérateurs qui font du dumping au détriment de la qualité du produit et sans se soucier de la santé du consommateur. Un tel comportement pénalise à plus d’un titre les opérateurs de la filière regrette-t-il, mettant en garde ceux qui font fi des lois en vigueur en matière de production et de commercialisation de ce type de boissons. L’Apab, qui regroupe en son sein les principaux producteurs de boissons, jus, eaux embouteillées, boissons gazeuses et alcoolisées ne se laisse pas faire. Après des rappels à l’ordre sous-forme d’avertissements adressés aux opérateurs récalcitrants, l’Apab passe à l’action en les dénonçant auprès des pouvoirs pour violation de la législation en vigueur érigeant cette activité. Le deuxième point sur lequel Ali Hamani s’est longuement attardé à trait aux nouvelles taxes contenues dans la loi de finances 2017. Le président de l’Apab les voit d’un mauvais œil. Selon lui, ces mesures auront un impact sur les prix des boissons et toute la filière. Même son de cloche chez le directeur général de la NCA Rouiba et néanmoins trésorier de l’Apab, Sahbi Othmani qui a estimé plus qu’urgent la mise en place d’une autorité de régulation du marché des boissons pour barrer la route aux opérateurs véreux dont le seul souci est d’engranger du bénéfice au détriment de la qualité de leurs produits. Interrogé sur une éventuelle augmentation des prix de leurs produits à la faveur de l’introduction des nouvelles taxes contenues dans la loi de finances de 2017, Sahbi Othmani a estimé que ces mesures vont se répercuter sur le prix des boissons qu’ils produisent. Tôt au tard, il y aura augmentation des tarifs des boissons a-t-il dit. La non augmentation des prix de cette marchandise depuis janvier s’explique, selon lui, par le fait que les producteurs de ces boissons continuent à écouler les stocks de 2016 lesquels vont s’épuiser au plus tard le mois de mars prochain.
Du coup, Sahbi Othmani prévoit, d’ores et déjà, des augmentations des prix de boissons à partir du mois de mai prochain à la faveur de l’épuisement des stocks de marchandises de 2016. Pour lui, l’augmentation de deux points de la TVA bénéficie en premier lieu au marché informel qui exerce une concurrence déloyale sur la filière et constitue une menace pour la santé du consommateur.
« Pour le moment, il n’y a pas d’augmentations, mais l’entreprise a des contraintes et des objectifs. Elle doit assumer sa première mission (de satisfaire les besoins), mais quand elle n’arrive plus à supporter toutes ces augmentations, elle est obligée d’augmenter les prix de ses produits», a-t-il ajouté.
Il a plaidé au même titre que Ali Hamani pour la suppression de la Taxe sur l’activité professionnelle (TAP) pour la filière qui constitue toujours un frein pour une activité appelée à s’accroître dans les prochaines années. Sahbi Othmani a soulevé un autre qui a trait au paiement des deux pour cent de la TVA. Il a qualifié la situation de totalement confuse. «Des banques exigent le paiement de la TVA de l’ordre de 19% alors que les factures étaient établies en 2016 à base d’une TVA à 17%». Et de s’interroger après sur la partie qui doit supporter les 2% de la TVA. Si le problème n’est pas réglé d’ici là, la situation sera préjudiciable pour les partenaires commerciaux a-t-il averti
Hacène Nait Amara