Un colloque sur l’œuvre du défunt artiste Djamel Allam, visant à lui rendre hommage et à « interroger » son œuvre poétique et musicale, se tiendra à l’université de Béjaïa, les 12 et 13 septembre courant, à l’occasion du 5e anniversaire de sa disparition (15 septembre 2018), a-t-on appris, mardi, des organisateurs.
Placé sous le thème « Djamel Allam, une œuvre plurielle à interroger », le colloque sera « une commémoration académique certes, mais aussi un hommage à l’artiste qui, bien après avoir tiré sa révérence, suscite toujours un vif intérêt à la fois culturel et affectif », a indiqué un des organisateurs, Kamel Medjdoub, chercheur de son état au Centre de recherche en langue et culture amazighes. Ce chercheur n’a pas omis de mettre en relief la « dimension humaine et sociale » de l’œuvre du défunt artiste et qui en appelle à des études aussi bien sociologiques que littéraires, musicologiques, linguistiques, socio-didactiques et autres. Né en juillet 1947 à Ilmaten, à une cinquantaine de km de Béjaïa, l’artiste qui était un disciple de Cheikh Saddek Lebdjaoui, a laissé à la postérité une douzaine d’albums qui se prêtent tous à l’analyse et à la critique scientifique et que l’autre « ténor » de la chanson kabyle, Lounis Ait-Menguellat, a considéré comme « un legs qui parlera pour lui ». Ses musiques, ses airs, et ses textes continuent à résonner et à être appréciées par un public toujours friand de ses créations comme au premier jour. Ses performances artistiques et ses interprétations sur scène en sont une autre dimension de son talent. Bien que modeste, sa carrière de cinéaste et comédien rend compte aisément de sa dimension éclectique, de son génie et de sa force, qu’il enrobe souvent dans un humour corrosif et ses allures de « jeune premier, éternellement en vacance d’été », comme le relèvent ses amis artistes. Ainsi était Djamel Allam, l’auteur des célèbres titres « Djaouhara » (Bijou, sur l’Algérie), « Mara adyoughal » (lorsqu’il reviendra), « Yasmina », « A Dadda », « Our Tsrou » (ne pleure pas) et « Thiziri » (la pleine lune), un créateur, performer invétéré et esthète, le tout décliné en légèreté et agréable finesse, selon de nombreux témoignages. Les académiciens conviés à cette rencontre ont du pain sur la planche pour aborder les multiples facettes qui caractérisent son œuvre, et surtout mettre en lumière sa quintessence, soulignent les organisateurs de l’évènement. Ce colloque, initié par le Centre de recherche en langue et culture amazighes est le 2e du genre après celui organisé dans le même esprit sur l’artiste Idir en 2022 et dont les actes viennent de faire l’objet d’une publication, rappelle-t-on.