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Béchar : après 42 ans de dur labeur, il ne lui est pas reconnu d’être agriculteur

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Laâdjali Miloud, un sexagénaire qui depuis l’âge de 18 ans a procédé au côté de son père à la mise en valeur d’un terrain caillouteux situé à proximité de l’Oued Semmar, à 50 km au sud du chef-lieu de daïra de Béni-Ounif, se trouve en butte aux manœuvres bureaucratiques qui lui refusent même son statut d’agriculteur.
Il dira que son père, éleveur à l’époque, s’était fixé à cet endroit depuis 1973. Il y a construit une maison et tout en continuant à pratiquer l’élevage, il a creusé un puits d’une profondeur de 70 m pour abreuver son cheptel ovin et irriguer des arbres qu’il a plantés. Miloud se rappellera des années difficiles qu’il a passées aux côtés de son père à débarrasser ce reg de grosses pierres et de cailloux charriés par l’oued. Après la mort de son père, il a étendu sa plantation sur une surface plus grande et a procédé au forage d’un autre puits de 75 m de profondeur et utilise 3 groupes électrogènes pour alimenter ses motopompes en électricité. Il a introduit de nouveaux plans de palmiers, de vignes, de poiriers, de grenadiers et d’abricotiers. Il élève moutons, poules, lapins et abeilles. Il a renouvelé la construction de la maison en briques pour abriter ses deux femmes et ses dix enfants. Il s’est acheté deux kits de panneaux solaires pour l’éclairage. Il dira avec amertume qu’il ne peut bénéficier d’aucune aide accordée aux agriculteurs du moment que le problème du foncier agricole de son terrain n’est pas réglé. « Au niveau de la daïra de Béni Ounif , dira-t-il, on m’a d’abord dit que ce lopin de terre se trouve sur la zone frontalière alors que j’ai devant moi la RN6 qui passe à 585 m et derrière moi, la voie ferrée à 3,5 km. Il existe bien dans la wilaya de Tlemcen et plus particulièrement dans la daïra de Maghnia des propriétés foncières à cheval sur les deux frontières. Une autre fois, il m’a été conseillé par les mêmes services d’opter pour un autre terrain de l’autre côté de la RN6. Trouvez-vous raisonnable que j’abandonne à 60 ans un terrain que je mets en valeur depuis 42 ans déjà et que j’abandonne deux puits de 65 et 75 mètres de profondeurs. Devant ma ténacité à vouloir régulariser coûte que coûte ce lopin de terre que j’ai arraché au désert, le chef de daïra de Béni Ounif m’a dit dernièrement que vu mon âge de 60 ans, je ne pourrais prétendre au statut d’agriculteur. Ce responsable semble oublier que j’ai débuté ce métier à 18 ans aux côtés de mon père et que j’ai des enfants qui sont nés et ont grandi à cet endroit et sont prêts à prendre la relève.»
Messaoud Ahmed

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