Le Premier ministre français, François Bayrou, n’a pas voulu gâcher les festivités du 14 juillet. Il a choisi demain 15 juillet pour exposer ses « grandes orientations » aux Français. La situation est dramatique. « On est dans une situation de danger extrême. Ça ne rend pas populaire de dire ça, ce n’est pas agréable », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Un très grand nombre de Français l’ont entendu mais un grand nombre ne croit pas que ça les concerne…Il n’y a pas eu de moment aussi difficile pour notre pays depuis le début de la Ve République ». En réalité, personne ne sait si une véritable solution existe tant la cessation de paiement de la France s’est « solidifiée » avec le temps. En effet, c’est en septembre 2007, voilà près de vingt ans, que le Premier ministre de l’époque, François Fillion, avait, le premier, tiré la sonnette d’alarme, lors d’une visite en Corse. « Je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite sur le plan financier » a-t-il asséné au peuple Français. Depuis, les dirigeants qui se sont succédés n’ont rien fait. L’endettement extérieur n’a cessé d’augmenter. Il est, aujourd’hui, de plus de 3300 milliards d’euros. Et chaque année il s’alourdit davantage. Bayrou fait des efforts pour rassurer les français en leur promettant qu’il n’augmentera pas les impôts. Il suggère l’augmentation de la production. Mais à quelle industrie pense-t-il, sachant que les « fleurons », comme Pechiney, Alcatel, Arcelor, Lafarge et surtout Alsthom (qui produisait les turbines nucléaires ainsi que la maintenance des sites nucléaires) ont été vendus à des multinationales. Ce qui a augmenté le chômage, diminué les ressources énergétiques et financières et réduit les capacités de défense de la France. Il y a une multitude d’actions qui ont mis à terre la souveraineté de la France. À tel point qu’un redressement des finances françaises relèverait du miracle. D’où l’idée d’un référendum. La France est dans l’impasse. Même pas de quoi payer les intérêts engendrés par la dette. Parmi les signes du déclin de la France, il y a l’accord de coopération nucléaire signé, le 10 juillet dernier, avec l’Angleterre qui est l’une des conséquences de la vente d’Alsthom. La situation pourrait s’aggraver encore plus avec les taxes « Trump » à partir du 1er août prochain. Dans cette situation inextricable, le pouvoir français excelle dans la fuite en avant. Il joue les « va-t’en guerre » dans le conflit ukrainien sans en avoir les moyens. L’autre ambiguïté est le comportement de la finance internationale qui continue à prêter de l’argent à la France alors qu’elle est insolvable. Même les agences de notation font preuve d’une tolérance douteuse. Ce qui ressemble à une volonté de « laisser le fruit pourrir pour tomber tout seul ». Dans tous les cas de figure, la France se dirige vers un sort encore plus terrible que celui de la Grèce en 2009. Pour d’autres observateurs, l’effondrement financier de la France serait programmé par la finance internationale contre les héritiers de Vichy. On en saura plus demain !
Zouhir Mebarki