On avait beaucoup appréhendé ce match Algérie-Maroc comptant pour la manche retour du tour qualificatif au prochain championnat d’Afrique des joueurs locaux. C’est que du côté de la FAF, certainement gagné par l’euphorie du sacre africain remporté par les Verts en juillet dernier en Égypte, on avait totalement ‘’oublié’’ la sélection locale et son échéance continentale.
Pourtant, il y avait plusieurs raisons qui devaient pousser les responsables du sport roi dans le pays à prêter plus d’attention à cette équipe nationale A’. On peut du reste citer, entre autres, cette guigne qui poursuit les Algériens depuis 2011, soit depuis leur première et dernière participation à un tournoi final du Chan au Soudan.
Mieux, le titre africain remporté par la bande à l’entraîneur Belmadi devait aussi constituer un facteur motivant pour la FAF afin de préparer une sélection locale capable de confirmer le réveil du football algérien sur la scène continentale.
Finalement, rien de cela ne fut. Il a fallu d’ailleurs attendre l’approche de la manche aller contre le Maroc, qui n’est autre que le détenteur du trophée de ce Chan, pour désigner dans la précipitation un entraîneur à cette équipe nationale des locaux, en la personne du Français Batelli qui vient d’échouer avec la sélection des U23, et monter à l’emporte-pièce un effectif sans âme, dans ce qui peut être qualifié tout simplement de bricolage.
Ainsi, on a eu droit à des joueurs et pas d’équipe. Pendant 90 minutes on a vu des joueurs qui se battent pour atteindre la cage des Marocains, mais ils ont trouvé toutes les difficultés du monde à construire leur jeu. Il faut dire que Hamroune a été aligné sur le côté gauche dans une position quelque peu différente de celle qu’il occupe à la JSK, il était loin de la cage marocaine et ne pouvait pas constituer un danger. Les Marocains, quant à eux, sont restés bien en place et procédaient par des contres, ils ont d’ailleurs failli faire mouches à plusieurs reprises. Il était clair aussi que les visiteurs étaient mieux préparés, et avaient une meilleure cohésion. C’est normal, puisqu’ils sont habitués à jouer ensemble, alors que leur fédération les a confortés avant de se rendre à Alger en leur programmant deux matchs amicaux contre le Burkina Faso et le Niger, contrairerement à la nôtre qui s’est contentée d’un seul match d’application face à la sélection des U23, lors du premier des deux stages organisés au profit des camarades de Sayoud.
A la fin du match, l’entraineur national, Batelli, a tenté de calmer les ardeurs, en affirmant que les chances des Verts restent intactes en vue de la manche retour. «Je regrette la première mi-temps où on pouvait marquer mais en seconde période le jeu est devenu fermé, l’équipe marocaine a su fermer les espaces. Même l’arbitre a laissé quelque peu le jeu en 2e mi-temps. Il reste encore le match retour au Maroc où on tentera de réussir la qualification même si on est conscients que notre mission sera difficile. On doit faire des réglages en attaque. On doit chercher des attaquants avec un autre profil. », a-t-il dit.
On s’attend ainsi à des changements dans l’effectif algérien, au moment même où le groupe en place manque déjà d’automatisme. Le milieu de terrain usmiste, Hamza Koudri, appelé à la rescousse pour pallier la défaillance de Rebaï qui a quitté le stage à cause d’une blessure, a tout résumé à la fin de la partie : «Il faut reconnaitre qu’on n’a pas eu le temps nécessaire pour préparer ce match. C’est tout à fait logique donc qu’on manquait d’automatisme, car on n’a pas beaucoup travaillé ensemble».
Hakim S.