Des habitants de plusieurs localités de Tizi-Ouzou ont initié des solutions locales afin de faire face à la baisse du volume d’eau stocké au niveau du barrage de Taksebt (sur l’Oued Aïssi), principale source d’alimentation en eau potable de la wilaya, ce qui a suscité l’inquiétude de manquer de cette ressource vitale, a-t-on appris de nombreux citoyens.
Dans plusieurs localités, les populations se sont lancées dans des opérations de réhabilitation et de captage de sources. Des travaux qui sont financées sur les fonds propres des villages, avec la contribution parfois de donateurs, institutions élues ou organismes privés. L’une des actions les plus marquantes en la matière, est celle initiée, récemment, par les habitants d’Ath Kouffi dans la daïra de Boghni (38 km au sud-ouest de Tizi-Ouzou), dont la population s’est mobilisée pour acheminer l’eau à partir de la source Tinzert vers le réservoir de 500 m3 qui alimente le village sur une distance de pas moins de 7 km. Un projet titanesque, fruit des efforts des villageois. L’étude a été réalisée par deux ingénieurs du village, l’actuel subdivisionnaire hydraulique et son prédécesseur, à la retraite. Il a été financé par les cotisations de l’ensemble des villageois résidant au village ou à l’étranger. Il y a eu également la contribution d’une entreprise privée qui a fourni la tuyauterie nécessaire pour l’acheminement de l’eau, a-t-on appris des concernés. De leur côté, les autorités locales ont lancé des actions d’urgence pour mobiliser la ressource existante et éviter sa déperdition. Selon le wali Mahmoud Djamaâa, qui s’est exprimé récemment sur le sujet, il s’agit du projet de pompage de l’eau de l’oued Sebaou vers le barrage de Taksebt et qui permet d’injecter quotidiennement dans cette infrastructure hydraulique, environ 50 000 M3 d’eau. Outre cette opération, d’autres projets sont lancés par la DRE et l’unité de Tizi-Ouzou de l’Algérienne des eaux (ADE), dont la réhabilitation et l’équipement de certaines stations et forages réalisées au niveau de l’oued Sébaou et de ses affluents, la réparation des fuites signalées sur le réseau d’adduction d’eau potable, la réhabilitation de la station de dessalement d’eau de mer de la commune de Tigzirt et le captage de sources. Face à ces actions qui visent à apporter des solution au problème de manque d’eau certains villageois qui appréhendent le manque d’eau, optent, après avoir épuisés les démarches auprès des autorités locales, pour l’action de rue. C’est le cas pour les habitants du village Tajdiout dans la commune de Maâtkas, qui ont fermé, dimanche dernier, le Chemin de wilaya 128, pour dénoncer la perturbation dans la distribution de l’eau potable. C’est le cas aussi pour les habitants de Bouzguene, une localité située à 70 km à l’extrême Est de Tizi-Ouzou, classée point noir en matière d’alimentation en eau, ou cette ressource ne coule des robinets qu’une fois toutes les 3 ou 4 semaines et parfois plus, se sont plaints Ameziane, Lyazid et Samir, des habitants de la région. Par peur de manquer d’eau, les comités des villages de Bouzguène se sont organisés en coordination des comité de villages. Cette organisation a annoncé dans un communiqué, qu’une délégation la représentant s’est réunie, le 18 du mois en cours, avec le directeur local des ressources en eau Mokrane Djouder, pour s’enquérir des projets de réhabilitation de la source Adardar qui devait soulager un peu cette région, en attendant son raccordement au barrage de Tichy-Haff (Béjaïa). « Une solution provisoire pour parer à ce manque d’eau, a été proposée et consiste en la réalisation de deux forages, supplémentaires à ceux déjà existants », a-t-on signalé de même source.
