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BALLET DIPLOMATIQUE À ALGER POUR LE RÉGLEMENT POLITIQUE DE LA CRISE LIBYENNE : L’impérative instauration du cessez-le-feu

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Depuis le début de la semaine dernière et les jours à venir, Alger, est la destination de hauts responsables étrangers, de la région et d’ailleurs, dans le souci de dégager de réelles perspectives d’instauration d’un cessez-le-feu, chez notre voisin de l’Est, la Libye, meurtrie par une guerre, entre acteurs libyens rivaux, rendue possible par les interférences et les ingérences de pays étrangers, nourrissant les divergences et fournissant des armes aux parties en conflit.

Une position des uns et des autres à l’origine, à ce jour, de l’obstruction de toute voie de règlement de la crise libyenne, par un réel dialogue politique inter-libyen en vue de sortir le peuple libyen, du chaos et du langage des armes entre acteurs libyens, dans lesquels est plongée la Libye, notamment depuis 2011 avec l’intervention de l’Otan, dans ce pays.
L’Algérie, qui de tout temps a exprimé et manifesté son attachement au respect de la souveraineté des peuples et de leurs pays,  notamment en s’abstenant de s’ingérer dans les crise et les tensions, pouvant survenir dans des pays, s’agissant de la crises libyenne, Alger a œuvré et consenti des efforts, notamment avant l’Accord de Skhirat, pour un dialogue inclusif en Libye, prenant en compte exclusivement l’intérêt des Libyens et de leur pays. Alors que depuis l’Accord de Skhirat (Maroc) sur la Libye, l’évolution de la situation en Libye n’a guère été suivie d’un processus politique inter-libyen, pour la reprise de la vie politico-institutionnelle, faisant éloigner ainsi les possibilités d’ingérences et d’interférences, la Libye et son peuple se sont enlisés, pour être pris, davantage dans le filet du jeu des ingérences d’acteurs influents sur la scène internationale, dont ceux ayant pris et traduit la décision de l’intervention de l’Otan, en 2011, sur fond des objectifs géopolitiques et stratégiques des membres de l’alliance et de ses alliés. Alors que les combats font rage aux portes de la capitale libyenne, entre les troupes du gouvernement d’union national libyen et celles du général à la retraite Khalifa Haftar, l’envoi des soldats turcs, décidé et opéré par le président turc, Receep Tayyip Erdogan, annonçant leur déploiement en Libye, a accentuer les craintes de voir la Libye, le nouveau théâtre de guerre entre acteurs puissants, après l’avoir été par procuration, des années durant, sur le sol libyen. Alors qu’au sein Conseil de sécurité de l’ONU, certains de ses membres affichent ouvertement, leur soutien à l’une des deux parties libyennes, en conflit, les Etats-Unis, dont son soutien au GNA comme au général Khalifa Haftar est souvent absent des traitements des médias étrangers, notamment et des déclarations des responsables étrangers, alors que Washington est le principal décideur à l’Otan – France, Turquie et Italie étant parmi ses membres- , les États-Unis, faut-il le rappeler, compte des bases militaires en Afrique, dont l’AFRICOM, stationné aussi au Sahel. Soutenant les deux camps à la fois, en  Libye, Washington a opté selon sa stratégie du maintien des tensions et des conflits dans ce pays , à même de faire perdurer l’instabilité et le chaos, situation profitant à l’activité terroriste, ce qui rend davantage à l’ordre du jour, la dépendance à la présence des soldats d’Africom et des forces militaires françaises dans la région du Sahel.
Aux appels du cessez-le-feu exprimé, à Alger, par les hauts responsables algériens et aussi par ceux ayant fait le déplacement, à Alger, dont le ministre des affaires étrangères de Turquie qui, après son retour à Ankara, son président Receep Tayyip Erdogan et le président de Russie Vladmir Poutine ont appelé, mercredi dernier, à un cessez le feu, devant entrer en vigueur demain, 12 janvier, à minuit. Jeudi, le général à la retraite, Khalifa Haftar, a annoncé la poursuite de son offensive, sur Tripoli, « saluant » toutefois l’appel au cessez-le-feu en Libye, pour éviter l’internationalisation du conflit armée, en Libye. Dans un communiqué, l’homme fort de l’est libyen a «salué » l’appel au cessez-le-feu, et annoncé en même temps « la poursuite des combats par ses «forces armées […] contre les groupes terroristes» qui se sont emparés, selon lui, de la capitale Tripoli, indiquant que «  la stabilité ou la relance du processus politique» en Libye ne peuvent être réalisées avant l’«éradication des groupes terroristes» et «la dissolution et le désarmement des milices», indique le communiqué.

L’appel au cessez-le-feu lancé, en attendant le retour des échos sur la scène libyenne
Appelant à ce que  cessent les interférences étrangères dans ce pays, et ainsi le langage des armes entre les libyens, en vue de pouvoir aider les libyens à mener leur dialogue pour sortir de la crise, Alger, qui a eu la visite des ministres des affaires étrangères de Turquie, d’Italie, d’Égypte et d’autres pays, dans les jours qui viennent, les chefs de la diplomatie des pays précités, qui ont été reçus par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, essentiellement sur la crise libyenne, du fait du rôle pivot d’Alger, pour aller vers le règlement politique de cette crise.
Au terme de sa rencontre avec le ministre italien des affaires étrangères,  Luigi Di Maio, venu, à Alger, « une convergence des vues a été relevée sur la nécessité d’intensifier les efforts pour un cessez-le-feu immédiat en Libye » a indiqué le communiqué de la Présidence. Alger qui n’a cessé d’appeler à l’arrêt des ingérences étrangères en Libye et que cesse le dialogue des armes, pour que ce pays puisse aller sur la voie du dialogue pour le règlement de la crise libyenne, a encore rappelé, l’impératif instauration du cessez-le-feu, dans ce pays.
Pour Alger et Rome « la nécessité d’intensifier les efforts pour un cessez-le-feu immédiat en Libye » est à même d’ouvrir la voie « à la reprise du dialogue entre les parties libyennes belligérantes » en vue « de trouver une solution politique » qui garantit, poursuit la même source «l’unité du peuple libyen et l’intégrité territoriale de la Libye et préserve la souveraineté nationale, loin de toute pression et ingérence étrangère » précise le communiqué. Alors que les acteurs étrangers sur la scène libyenne ont et adoptent des postures sur la crise libyenne, selon leurs intérêts respectifs, souvent au détriment du peuple libyen, qui, faut-il le noter, est confronté, depuis 2011, à une situation sécuritaire et d’instabilité chaotique au rythme des conflits et tensions, Alger a œuvré et consenti des efforts, pour voir son voisin renouer avec la vie politico-institutionnelle, pour que le pays soit à l’abri du pire scénario qui le guette, dont une guerre destructive, aux conséquences gravissimes, non pas sur la Libye seulement, mais l’ensemble de la région et l’Afrique.
De par sa position géostratégique et de surcroît voisine à la Libye, ayant des liens historiques avec ce pays et son peuple, Alger est un passage obligé et incontournable pour la relance de la dynamique du règlement politique de la crise libyenne d’où le ballet diplomatique de ces derniers jours, de hauts responsables étrangers qui va se poursuivre, les jours qui viennent, sur la crise libyenne. Alors que la rencontre du responsable italien, Luigi Di Maio avec le président de la République et son ministre des affaires étrangères Sabri Boukadoum est intervenue après celle qu’a eue Di Maio avec le général Khalifa Haftar, mercredi dernier, et également avec les responsables égyptiens, avant que le ministre italien fasse le déplacement à Alger.
La veille c’était son homologue turc, Mevlut Cavusoglu qui a effectué une visite officielle, à Alger, une visite axée essentiellement sur la Libye. Au terme de la rencontre entre le président Tebboune et le ministre italien, Luigi Di Maio « une convergence de vues a été relevée sur la nécessité d’intensifier les efforts pour un cessez-le-feu immédiat » en Libye , préludant, poursuit le communiqué de la Présidence, «  à la reprise du dialogue entre les parties libyennes belligérantes à même de trouver une solution politique » qui garantit, est-il précisé «  l’unité du peuple libyen et l’intégrité territoriale de la Libye et préserve sa souveraineté nationale, loin de toute pression et ingérence étrangères » lit-on. Lundi dernier, lors de la visite, à Alger, le président du Conseil présidentiel du GNA, Fayez Al-Saraj, du président Abdelmadjid Tebboune a eu à réitérer « l’attachement de l’Algérie à préserver la région de toute ingérence étrangère » au moment où la Turquie avait décidé de déployer ses soldats en Libye « en soutien au GNA » dans la bataille opposant ses troupes à celles de Khalifa Haftar, à Tripoli.
Le président de la République, Tebboune n’a pas manqué de lancer un appel à la communauté internationale, en particulier à l’adresse du Conseil de sécurité, à « prendre ses responsabilités » et à « imposer un cessez-le-feu », appel lancé, peu avant la tenue à huis clos, à la demande de la Russie, d’une réunion des membres du CS de l’ONU. Centré sur le règlement de la crise libyenne, le ballet diplomatique s’est poursuivi, jeudi dernier, avec l’arrivée du chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukri, après celle du MAE italien Luigi Di Maio. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Choukri, et l’audience a porté sur « l’examen de la situation en Libye et ses répercussions sur la sécurité et la paix dans la région » indique le communiqué de la présidence, à cause, poursuit la même source, « des immixtions étrangères qui alimentent le conflit armé dans ce pays frère». «Source d’une profonde inquiétude pour les deux pays » le communiqué souligne que «cette situation qui ne cesse de s’aggraver, en raison de l’escalade militaire constatée sur le terrain et du blocage du processus politique » , requiert, est-il précisé, « la conjugaison de tous les efforts pour faire face, dans l’immédiat, à l’effusion de sang, en vue de réunir les conditions adéquates à la poursuite du processus de négociations et l’aboutissement à une solution politique globale qui préserve la Libye, peuple et territoire, et renforce la stabilité dans la région ».
À cet effet, le président Tebboune a affirmé que « les expériences ont démontré que la force militaire ne résout pas les problèmes, car la solution politique demeure la seule issue pour les crises, quelle que soit leur gravité » et de rappeler que « l’Algérie refuse que le sang de nos frères libyens soit le tribut à payer pour la préservation des intérêts étrangers dans ce pays », a-t-il souligné.
Karima Bennour

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