Les résultats des examens du Baccalauréat session 2016 ont été annoncés, hier, avec un taux de réussite de 49,79% pour les candidats scolarisés et de 33% pour les candidats libres. Une baisse expliquée, selon la ministre du secteur, Nouria Benghebrit, par les perturbations qu’a connues l’examen. S’exprimant sur les ondes de la Radio chaîne 3, Nouria Benghebrit a indiqué que dans le classement des filières, celle des mathématiques est en tête avec 63,86% de taux de réussite, suivie par la spécialité lettres et langues étrangères avec 56,09%, ensuite les sciences expérimentales 52,79, technique mathématique : (génie civil 49,11%, génie électrique 46,86%), gestion économique 46,12%, lettres et philosophie 43,54% et enfin génie mécanique avec 43,11%. Rappelant que le taux de réussite au Bac l’année précédente était de 51,36%, la ministre de l’Éducation nationale a regretté la situation vécue au Bac-2016 qu’elle qualifiera de «particulière et traumatisante» ayant été à l’origine de la baisse du taux de réussite. Rappelant le recours à l’organisation d’une deuxième session après la confirmation de la fuite des sujets lors des épreuves initiales, Benghebrit a déploré les ravages causés par les réseaux sociaux, y compris lors du Bac partiel. Elle évoquera, à ce titre, la circulation de faux sujets sur Internet qui a déstabilisé les candidats déjà fatigués et démoralisés à cause de la fuite des sujets, et de la réorganisation du Bac. «Ce qui s’est passé doit servir de leçons à toute la société, et les élèves devront dorénavant ne pas se laisser prendre au piège de la déstabilisation», a estimé la ministre. Elle a indiqué, à cet effet, que les enquêtes sont toujours en cours afin de déterminer les responsables de la situation ayant bouleversé tout le monde. D’autre part, l’invitée de la Radio a regretté le fait que l’objectif de 70% de réussite fixé au début de l’année n’a pas été atteint. «Nous avons pensé que le taux pour cette année aurait été meilleur, mais nous sommes finalement loin, bien que l’année scolaire ait été stable, et les programmes achevés», a-t-elle dit dans ce sens. Concernant les épreuves partielles organisées du 29 mai au 2 juin, l’hôte de la chaîne 3 a assuré qu’aucune fuite n’a été enregistrée contrairement aux rumeurs qui se faisaient entendre çà et là. «Nous sommes désolés que certaines parties aient noté qu’il y a eu fuite», a-t-elle déclaré, avant d’ajouter que les personnes ayant dit qu’il y a eu réellement fuite n’ont qu’à ramener des preuves. Les épreuves du Bac partiel se sont déroulées dans le calme et dans de bonnes conditions malgré la lourdeur de la tâche, assure encore Benghebrit.
La réforme du BAC, plus qu’une nécessité
Dans ce contexte, Nouria Benghebrit a fait savoir que le travail de la commission représentant les partenaires sociaux et le ministère de l’éducation a commencé il y a plus d’un an. « Ayant jugé nécessaire de revoir le système de Baccalauréat, nous sommes arrivés à un accord total de diminuer le nombre de jours consacrés à cet examen», a laissé entendre la ministre, avant d’ajouter qu’il y aurait plusieurs autres pistes qui ont été sondées. Evoquant les critiques retenues par l’ensemble des intervenants, Benghebrit cite particulièrement le fait que le Bac soit un « diplôme généraliste». Elle explique que le Bac pouvant être obtenu en dehors des matières de spécialités de chaque filière représentait un problème important. Elle a noté qu’il y a également un accord sur la prise en compte de la fiche de synthèse. « Il a été proposé, à cet égard, de prendre en compte le contrôle continu à partir de la deuxième année secondaire». Ces questions vont être discutées en profondeur demain en présence de représentants du ministère de l’enseignement supérieur, a indiqué Benghebrit dans ce cadre précisant que la décision finale sera prise quant à elle au niveau du conseil des ministres. A une question sur le Bac professionnel, Nouria Benghebrit a souligné l’existence d’une forte réticence vis-à-vis de la formation professionnelle. « Il faut faire un travail en direction de la société notamment quand on voit le taux de déperdition scolaire et le nombre de candidats libres à l’examen », dira-t-elle, estimant qu’il y a un quasi acharnement à avoir son Baccalauréat classique or que le Bac professionnel peut être une excellente opportunité.
«Nous sommes convaincus qu’il y aura un changement d’attitude et de comportements vis-à-vis de la formation professionnelle puisque tous les chiffres démontrent que tout ceux qui passent par ce circuit arrivent à obtenir facilement de l’emploi».
Cette question sera certainement discutée demain lors de l’atelier organisé avec le ministère de l’Enseignement supérieur sur la réforme du Bac.
Ania Nait Chalal